20 septembre 2008

La Blonde et Moi (Frank Tashlin, 1956)

En 1956, le réalisateur Frank Tashlin (qui vient de la pub et de l'animation) réalise l'un des films les plus jubilatoires des années 1950, une oeuvre idéale pour le support DVD qui permet de s'en repasser en clip les nombreux meilleurs moments jusqu'à plus soif, juste pour le plaisir : La Blonde et Moi (The Girl Can't Help It).

L'incomparable Jayne Mansfield (étincelante dans ce film et c'est comme ça qu'on veut la garder dans notre souvenir, avant sa déchéance) est confiée par son protecteur mafieux (Edmond O'Brien, lourd et bruyant au possible) à un agent (Tom Ewell, égal à lui-même en grand nerveux dépassé par les événements) qui est chargé de la lancer dans la chansonnette... Mais la dame ne sait rien faire d'autre que pousser un cri strident, marcher en remuant tout ce la Nature lui a donné et astiquer sa maison. Problème pour Ewell : comment imposer cette plantureuse mais incompétente créature dans le showbiz ?

Gags, quiproquos et Rock'n Roll en cascade. La Blonde et Moi est un film mais ça pourrait presqu'être un dessin animé de Tex Avery. Le comique de situation et le comique visuel se répondent parfaitement, avec une succession endiablée de gags à sous-entendus sexuels qui sont à la limite extrême de ce que le cinéma hollywoodien pouvait oser montrer en 1956 (le plus célèbre étant celui des bouteilles de lait). Jayne Mansfield joue génialement le jeu de la caricature (en lorgnant du côté de Marilyn) et de l'outrance dans des tenues moulantes toutes plus tape-à-l'oeil les unes que les autres. La voir traverser l'écran cinémascope (qui fait d'ailleurs l'objet d'un excellent premier gag d'ouverture) de long en large, en Technicolor (Deluxe, en fait) et en poussant ses petits cris sur un rythme de rock est le remède absolu à toute morosité. Et aussi, quel film de cette époque permet de retrouver à la fois Julie London, Fats Domino, The Platters, Little Richard, Gene Vincent, Abbey Lincoln, Eddie Cochran... ? Tous apparaissent à l'écran le temps d'interpréter un de leur classiques, dans un cabaret, sur scène et même pendant un rêve... Fabuleux !

La Blonde et Moi est bel et bien le meilleur des films de Rock des années 50, le plus drôle, le plus coloré et le plus complètement cinglé. Une vraie "time capsule" autant qu'un monument d'insouciance.

2 commentaires:

  1. Je viens de voir le film, j'ai moins apprécié que toi, pour l'excellente raison, je crois, qu'au fond je n'aime pas le Rock n'Roll mais vraiment quel gachis que la carrière de Mansfield. J'ai vu successivement Le Cambrioleur et La Blonde et moi et je (re)découvre une actrice qui en plus d'avoir le nesquio quid qui fait les stars voire les icones est plus qu'honorable en tant qu'interprète.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je n'aime pas beaucoup le Rock n'Roll non plus mais dans ce film-là, je trouve que les numéros sont vraiment chouettes et ne se prennent pas trop au sérieux comme le Rock a trop souvent tendance à le faire. Tu as raison pour Mansfield, un vrai gâchis, Hollywood n'a pas su quoi en faire une fois le personnage formaté. Elle a été en grande part responsable aussi.

      Supprimer