2 janvier 2010

Films vus par moi(s), janvier 2010


*** excellent / ** bon / * moyen / 0 mauvais

Oyû-sama / Miss Oyu (Kenji Mizoguchi, 1951) **
Avec une retenue traversée de quelques lyrismes visuels, un mélodrame qui dresse la tragédie d'un triangle amoureux face aux conventions et le portrait sensible de deux sœurs. Austère, poétique et implacable. DVD

Gran Torino (Clint Eastwood, 2008) *
Malgré quelques belles scènes sur l'apprentissage de l'acceptation de l'autre, Eastwood acteur cabotine trop et le scénario manque de solidité. Au second degré, c'est un exercice narcissique de fin de carrière. DVD

A farewell to arms / L'adieu aux armes (Frank Borzage, 1932) ***
Un des grands films d'amour hollywoodiens. Hayes et Cooper bravent la guerre de 14, la jalousie de leur entourage et la censure dans une mise en scène qui fait monter progressivement le lyrisme et nos larmes. DVD

The witches / Les sorcières (Cyril Franken, 1966) *
Joan Fontaine (son dernier film) est envoûtée en Afrique, fait une dépression et se retire dans un village anglais qui est un nid de sorcières. Une première moitié bien fichue écrasée sous le ridicule du reste. DVD

Changeling / L'échange (Clint Eastwood, 2008) ***
Classiquement eastwoodienne dans sa réalisation et
émotionnellement éprouvante, cette reconstitution d'un terrible fait divers à tiroirs de 1928 m'a révélé l'actrice Jolie, bouleversante Mater Dolorosa. DVD

La madone des sleepings (Maurice Gleize, 1927) *
Une illustration muette maladroitement rythmée et trop statique du best-seller de Maurice Dekobra. Les acteurs sont plutôt bons (Fjord n'a cependant qu'une expression), certains décors Art Déco aussi. Ciné

Los abrazos rotos / Etreintes brisées (Pedro Almodovar, 2009) ***
Secrets de famille et passions contrariées : par la typologie du mélo, Almodovar poursuit son ode aux actrices (Cruz) et au pouvoir du cinéma. Un puzzle référentiel dont les pièces s'assemblent à la perfection. DVD

Agora (Alejandro Amenabar, 2008) ***
Le fanatisme religieux et le destin d'Hypatie d'Alexandrie (Weisz, excellente) permettent de transposer dans l'Antiquité
du IVe s. des sujets d'actualité brûlants. Un péplum audacieux, intelligent et troublant. Ciné

Knockin' on Heaven's door (Thomas Jahn, 1997) 0
Le grand succès du ciné allemand en 1997. Une parodie de road-movie qui joue sur l'attitude et les répliques cools de ses deux jeunes fuyards cancéreux. Film-culte en Allemagne et exaspérant sans rémission. DVD

Doubt / Doute (John Patrick Shanley, 2008) **
Streep et Hoffman s'affrontent avec leur talent et leurs maniérismes dans cette adaptation d'une pièce (Prix Pulitzer) sur les ravages de l'intime conviction. Un thriller psychologique porté par ses numéros d'acteurs. DVD

Brigade des mœurs (Maurice Boutel, 1959) *
Une série Z fauchée qui nous explique les mécanismes de la traite des blanches vers le Moyen-Orient pour nous montrer des filles dénudées. Tissier s'y travestit en mariée et Dalida y débute avec "Bambino". DVD

In the electric mist / Dans la brume électrique (Bertrand Tavernier, 2008) *
Les paysages et l'ambiance de la Louisiane apportent un beau supplément d'âme à ce film américain de Tavernier qui ressemble trop à un patchwork d'une multitude d'autres, notamment d'Eastwood. DVD

El pecado de Adan y Eva / Le péché d'Adam et Eve (Miguel Zacarias, 1969) 0 ou *** ?
Selon son goût pour l'over-kitsch, on
détestera ou adorera cette hilarante nullité mexicaine prétexte à voir batifoler nus dans un Eden criard deux splendides humains dont surtout Rivero, l'über-hunk par excellence. DVD

Die Sünderin / Confession d'une pécheresse (Willi Forst, 1951) ***
Immense succès de scandale en 1951, ce mélodrame en voix-off panache inceste, adultère, prostitution, euthanasie, suicide et les seins de Knef. L'actrice à la beauté renversante en récolta la gloire et une réputation. DVD

2 commentaires:

  1. J'ai beaucoup aimé Agora également, impressionné par la construction en particulier, ce refus de la démonstration (la manière dont la violence est esquivée systématiquement, j'ai trouvé ça d'une grande force dans un film qui ne parle que de cela finalement) et quelques mouvements de camera vraiment impressionnants, très cinématographiques et qui ressortent d'autant plus dans ce contexte didactique.
    Weisz n'a même pas besoin d'être "excellente" : ce qu'elle dégage naturellement d'intelligence, de mesure, de civilisation et de grâce est suffisant d'une certaine manière pour un tel rôle.

    Agora figurera-t-il dans le "top gladiateurs et jupettes" ?

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  2. Oui, c'est exact, la violence omniprésente dans le film reste graphiquement en retrait au profit d'une accumulation de tension qui est d'un effet au final beaucoup plus puissant. Weisz, je ne l'avais jamais vue et j'ai trouvé qu'elle arrivait à porter le film sur ses épaules, ce qui n'était pas donné.

    Pour le "top gladiateurs et jupettes", je les revois tous en ce moment pour... me faire une idée juste, une idée vraie.

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