3 août 2010

Films vus par moi(s), août 2010


*** excellent / ** bon / * moyen / 0 mauvais

La naissance, la vie et la mort du Christ (Alice Guy, 1906) **
Une superproduction en 35 minutes par la pionnière française du cinéma composée de 25 tableaux vivants avec une figuration et des décors imposants, une bonne dose de naïveté et sans doute l'impression, pour le public d'alors, de voir comme s'animer des tableaux sulpiciens. Historiquement, c'est passionnant. DVD

The miracle woman (Frank Capra, 1931) ***
Stanwyck, au début de sa carrière, étincelle (sa première scène est époustouflante) dans cette histoire d'une évangéliste manipulée qui découvre l'amour et entre en repentance. Le scénario réserve de belles idées (l'aveugle ventriloque) et la réalisation assurée de Capra fait le reste. Un excellent film. DVD

Chris & Don (Guido Santi & Tina Mascara, 2007) ***
L'écrivain Christopher Isherwood a rencontré le teenager Don Bachardy sur la plage de Santa Monica en 1953. Ils avaient trente ans de différence. Ils ont vécu ensemble jusqu'à la mort d'Isherwood en 1986. Le documentaire, centré sur le témoignage de Don, raconte leur étonnante histoire d'amour. DVD

Le sauveur (Michel Mardore, 1970) **
Les yeux reptiliens de Buchholz sont parfaits pour évoquer l'irruption du Démon dans la campagne française ensoleillé de 1943. Une fable cruelle (mais un peu trop influencée par le Nouveau Roman) sur la destruction de l'innocence. La nature est splendidement filmée et la jeune Catala est une révélation. DVD

Napoléon (Abel Gance, 1927) ***
Dans sa restauration de 5h15 par Brownlow et avec le score de Davis, "Napoléon" est bien le monument qu'on dit : une suite ininterrompue de morceaux de bravoure d'un souffle épique et d'une virtuosité technique époustouflants avec, en plus, une bonne dose d'humour. Sublime. VHS

Psycho / Psychose (Alfred Hitchcock, 1960) ***
Il n'y a que la scène des explications du psychiatre à la fin qui pourrait jeter une toute petite ombre sur la perfection thématique et formelle de ce chef-d'oeuvre indémodable, un concentré de cinéma. A chaque révision, je redécouvre une merveille : cette fois-ci, le jeu génial de Perkins. DVD

The last of the Mohicans / Le dernier des Mohicans (George B. Seitz, 1936) **
Le début semble figé et les paysages californiens ne ressemblent en rien à ceux des Grands Lacs mais dès que l'action s'engage (avec la musique de "King Kong"), le film décolle splendidement. Scott est un très bon Hawkeye mais c'est Barnes, dans le rôle d'Alice, qui domine l'ensemble. VHS

Shutter Island (Martin Scorsese, 2010) 0
Un navet, un beau, un gros de la part de Scorsese qui commence à les entasser. Des effets de mise en scène indignes, des acteurs outranciers, quelques CGI criards et une histoire interminable sur la folie qui ne tient que par son twist final puis fait pschitt. J'en ai vu au moins 1h en accéléré. DVD

The day of the Triffids / La révolte des Triffides (Steve Sekely, 1963) **
Des plantes extraterrestres croissent, bougent et tuent : une adaptation anglaise bien ficelée du roman de Wyndham qui offre des ressemblances avec "The war of the worlds" et "The birds". Malgré les limites visibles du budget, plusieurs scènes réussissent à distiller un climat d'angoisse. VHS

Wassup rockers (Larry Clark, 2005) **
Si la première partie est bien un film typique de Clark avec ce regard intime et distant à la fois sur les rituels d'ados (ici, des skateurs latinos de L.A.), la seconde change d'esprit en panachant comédie et drame lors de leur périple à Beverly Hills. Un film plus léger que les autres du réalisateur. DVD

Prodigal sons (Kimberly Reed, 2008) ***
Tour à tour intriguant, touchant, drôle, stupéfiant, violent, tragique et un peu roublard, ce documentaire sur une transexuelle (la réalisatrice) qui revient dans sa famille après 10 ans d'absence réserve (vraiment) d'incroyables coups de théâtre. Un film dérangeant d'une rare complexité éthique. DVD

Chang (Merian C. Cooper & Ernest B. Schoedsack, 1927) ***
Un film d'aventures muet dans la jungle du Siam par les futurs créateurs de King Kong. C'est excitant et amusant, notamment grâce à une science du montage qui rythme l'histoire (une famille aux prises avec les bêtes sauvages) sans aucun temps mort. Une formidable découverte. DVD

Terminator Salvation / Terminator Renaissance (McG, 2009) 0
Des explosions, encore des explosions, toujours des explosions. Une suite hyperactive et archiassomante des "Terminator" d'antan. Bale fait le minimum syndical, les autres ce qu'ils peuvent. Un film CGI aussi oubliable que le pseudo à la noix de son réalisateur énervé. Badaboum ! DVD

Elizabeth : The Golden Age / Elizabeth : L'Age d'Or (Shekhar Kapur, 2007) *
Le premier volet ("Elizabeth", 1998) était plus original que cette suite aux airs de coproduction internationale trop léchée. Même l'incomparable Blanchett ne semble pas trop croire à son Elizabeth I actualisée et l'Armada digitale peine à convaincre. Mais bon, on ne s'ennuie pas. DVD

That Hamilton woman / Lady Hamilton (Alexander Korda, 1941) ***
Le film préféré de Churchill est un exemple magnifique de fusion romantisme/histoire/propagande (avec une symétrie Napoléon/Hitler). Du couple Leigh/Olivier, c'est elle qui étincelle, par sa beauté bien sûr, mais aussi par son jeu. Une oeuvre fascinante aux résonances multiples. DVD

S.O.B. (Blake Edwards, 1981) **
Un portrait au vitriol et un poil amer des gens d'Hollywood par une équipe qui fait partie du sérail. Comme tout film d'Edwards, c'est parfois très drôle, parfois très lourd et parfois très plat. Holden, Winters, Preston sont épatants et Andrews y montre ses seins. Iconoclaste, vraiment. DVD

A single man (Tom Ford, 2009) **
L'affèterie des choix formels de Ford (on peut parler d'une œuvre maniérée) m'a empêché d'entrer à fond dans l'histoire de ce prof gay de 1962, dans le deuil de son ami. Pourtant, même avec cette mise à distance esthétique, l'universalité du propos réussit à provoquer une subtile émotion. DVD

The importance of being earnest / L'importance d'être constant (Anthony Asquith, 1952) **
La plus célèbre pièce de Wilde est transposée à l'écran comme il le faut, dans un sommet d'esprit british. Les acteurs sont excellents, les accents impayables et le Technicolor superbe mais peut-être faut-il être british soi-même pour apprécier le texte et le film à leur maximum. DVD

Julie & Julia (Nora Ephron, 2009) **
Malgré le déséquilibre entre les scènes des années 1950 (Julia), très bonnes, et celles des années 2000 (Julie), moyennes, on se laisse prendre à ce petit film sans prétention qui sert sur un plateau d'argent un nouveau rôle de composition à Streep. Le film tient exclusivement par elle. DVD

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