19 juin 2011

Debbie Reynolds, The Auction online


Je suis en train de regarder online la vente aux enchères de la fabuleuse collection de memorabilia hollywodienne de Debbie Reynolds qui a lieu en ce moment à Beverly Hills et où je serais bien plus à ma place que devant mon ordinateur.

Après avoir acheté le catalogue collector (vous pouvez aussi le télécharger gratuitement, ça vaut vraiment le coup de voir les trésors de l'histoire d'Hollywood que Debbie Reynolds a réunis pendant 50 ans), j'avais bien envie de m'inscrire pour enchérir sur la redingote que Tyrone Power portait dans le rôle d'Alex de Fersen dans "Marie-Antoinette" (je n'ai pas encore le cran de sortir en Norma Shearer).


J'ai vite été refroidi quand j'ai vu que le costume de matador de Rudolph Valentino dans "Arènes sanglantes" a été adjugé 210.000 $. La robe bleue vichy de Dorothy (Judy Garland) dans "Le Magicien d'Oz" a atteint 910.000 $ et ses souliers de rubis 510.000 $. Je n'ose pas imaginer ce que le fourreau rouge "Little Girl from Little Rock" de Marilyn dans "Les Hommes Préfèrent les Blondes" va faire et encore moins sa robe blanche de la scène du métro de "Sept Ans de Réflexion". Ce qui est sûr, c'est que cette nuit, cette robe deviendra la plus chère de toute l'histoire de la mode et du costume (PS : elle vient d'être adjugée au prix fou de 4.600.000 $ soit 3.215.000 €, auxquels il faut ajouter 23% de frais, soit 5.658.000 $ / 3.953.000 € !).


Scott F., qui est actuellement dans la salle des ventes, a pris cette photo de Debbie Reynolds assistant à la dispersion de sa collection. A côté d'elle au premier plan, sa fille Carrie Fisher (qui a bien changé depuis la Princesse Lea de "Star Wars"). Thanks Scott!


La redingote bleue de Tyrone est partie pour 27.500 $.
Et moi, je vais continuer à aller m'habiller chez Gap.

13 juin 2011

Bug

Un bug de Blogger m'empêche actuellement de poster des commentaires sur Sniff and Puff et sur tous les autres blogs que je lis ainsi que d'éditer confortablement. Apparemment, le problème concerne un certains nombre d'utilisateurs depuis plusieurs jours et n'est pas résolu. C'est très énervant. Je patiente donc en attendant la Révolution.

Bug (William Friedkin, 2006) est par ailleurs un excellent film.

12 juin 2011

The inimitable Mrs. Miller


Complètement tombée dans l'oubli à la fin des années 60 après une carrière glissante de trois années sous les spotlights, Mrs. Miller a retrouvé récemment, par la magie d'Internet, une seconde existence et, apparemment, une ribambelle de fans. Sans en être, je la trouve assez réjouissante et unique pour lui donner une petite place ici.

Pour faire bref, Elva Miller (1907-1997) s'occupa bénévolement pendant la moitié de son existence d'oeuvres caritatives et religieuses au Kansas et en Californie tout en se piquant de chant classique et de velléités d'une carrière à voix. Au début des années 60, sûre de son soprano, elle enregistre un (ou plusieurs, les sources sont troubles) 45 tours à compte d'auteur, les fameux "Vanity Records" auxquels même Elvis s'est adonné.


Remarquée par le neveu du patron de Capitol Records, elle signe en 1965 un contrat avec eux et enregistre un premier disque : "Mrs. Miller's Greatest Hits" qui réussira à se placer au hit-parade en 1966 avec sa reprise involontairement hilarante de "Downtown" de Petula Clark. Suivront "Will Success Spoil Mrs. Miller?" la même année, "The Country Soul of Mrs. Miller" en 1967 et "Mrs. Miller does her Thing" en 1968. Puis l'oubli jusqu'à sa mort en maison de retraite à l'âge de 89 ans. Et son retour improbable sur le Net.

Mrs. Miller fait partie de ces rares "jokes" que le showbizz aime à produire de temps en temps. Ces créatures de foire qui font un tour et puis s'en vont, le plus souvent dépitées de leur sentiment d'échec et suicidaires du traitement qui leur a été infligé. Mais Mrs. Miller est unique parce qu'elle a vite compris la stratégie de Capitol Records : que son fan-club serait rigolard et qu'on acheterait ses disques pour autre chose que ses harmonies. Ce qui faisait le délice de ses clients était l'outrance de ses tentatives opératiques sur des standards pop, son vibrato à décoller l'asphalte, son incompétence rythmique et, surtout, sa maltraitance éhontée du tempo. Y a-t-il seulement une autre "chanteuse" qui ait si régulièrement oeuvré à contre-temps sur tous les rythmes auxquels elle s'attaquait ? Autant fallait-il en rire.

Voici le chef-d'oeuvre de Mrs. Miller, le titre qui lui a valu la gloire : "Downtown". Attaques incertaines, contre-temps à gogo, oubli du texte (comment ne peut-on pas l'adorer quand elle pouffe de rire et fait des sifflets d'oiseau sur les strophes dont elle ne se souvient plus ?) et vibratos supersoniques. Inimitable.



En 1967, Mrs. Miller fit sa seule et unique apparition au cinéma, dans le film "The Cool Ones" de Gene Nelson. Un sympathique navet Warner sur une Go-Go Girl qui s'affranchit de sa cage et tente de se lancer dans la Pop en direct à la télé (la télé-réalité n'est pas loin). Mrs. Miller y interprète une costumière de 60 ans qui est poussée sur scène par le producteur de l'émission pour remplacer au pied levé la Star qui s'est désistée. Elle y immortalisa son look et son talent en massacrant le merveilleux "It's Magic" de Doris Day.

Voici la scène ci-dessous, for your pleasure.




Le temps de sa brève carrière, Mrs. Miller a été chanter pour les GIs au Vietnam et pour ses fans au Hollywood Bowl. Aujourd'hui, seuls son passage dans "The Cool Ones" et quelques extraits de shows TV d'époque peuvent nous donner une idée de ses capacités pour le moins... originales. Il y a aussi ses disques, récemment reédités. Mais ça, c'est juste too much pour moi.


Big joke, Mrs. Miller. But you were a cool one!

2 juin 2011

Films vus par moi(s) : juin 2011


*** excellent / ** bon / * moyen / 0 mauvais

Samson & Delilah (Warwick Thornton, 2009) **
L'isolement social et le manque d'avenir des Aborigènes australiens est dénoncé dans ce film sur deux adolescents dont l'errance, la violence et la drogue sont le lot quotidien. Joué admirablement par des non-professionnels, presque sans dialogue, des touches de poésie et la beauté des images en adoucissent un peu la cruauté. DVD Z2 UK

L'autre Dumas (Safy Nebbou, 2010) *
On ne sait pas trop ce qui est du domaine de la vérité historique ou de la fiction dans ce film sur les rapports Dumas-Maquet (l'auteur et son nègre) qui raconte son histoire en se reposant entièrement sur le jeu excellent de Depardieu, de Poelvoorde et de leurs partenaires féminines. La réalisation passe-partout n'apporte aucune plus-value. DVD Z2 Fr

The way back / Les chemins de la liberté (Peter Weir, 2010) *
Comme adaptation du livre, le film est sans doute très bien mais il manque un élément de conflit dans le scénario pour réussir à maintenir l'attention pendant 2 heures. Si on admire les paysages sauvages, l'endurance des personnages et la photographie, l'ensemble, à l'écran, reste beaucoup trop linéaire pour passionner. DVD Z2 UK

Le Diable par la queue (Philippe de Broca, 1969) **
Je déteste le style "de Broca" (humour et péripéties absurdes, personnages survoltés) mais le charme bien français de ce film-ci, avec son libertinage bucolique, sa galerie de portraits (surtout les femmes) et sa subtile poésie, m'a touché. Sans parler de la présence mélancolique de Clotilde Joano, une actrice trop tôt disparue. DVD Z2 Fr

Madam Satan / Madame Satan (Cecil B. DeMille, 1930) **
Passant brusquement d'une comédie conjugale de boudoir (la 1ère heure) à un musical/film catastrophe autour d'un bal masqué à bord d'un Zeppelin (la 2ème heure), ce film offre un changement de ton des plus étonnants et DeMille y pousse à fond l'extravagance des costumes, décors et situations. Un pré-Code vraiment délirant. Warner Archive DVD

Walk on the wild side / La rue chaude (Edward Dmytryk, 1962) **
Un mélo involontairement camp où une beauté frigide (Capucine dans son seul grand rôle) tente d'échapper aux griffes d'une tenancière de bordel lesbienne (Stanwyck, impériale) pour rejoindre un ex-amant. Avec Harvey, Baxter et une jeune Fonda qui surjoue à mort, on croirait un Tennessee Williams oublié. Le générique de Bass est génial. DVD Z1

Nanjing! Nanjing! / City of life and death (Chaun Lu, 2009) **
Le "viol de Nankin" par les Japonais en 1937/1938 est commémoré à grand spectacle dans ce film chinois qui accumule les scènes de massacres de militaires et civils. Le travail sur l'image (un peu trop esthétisante) et le son peuvent faire penser au chef-d'oeuvre "Idi i smotri" de Klimov (1985). Impressionnant mais avec un goût d'artificiel. DVD Z2 UK

Le destin fabuleux de Désirée Clary (Sacha Guitry, 1942) **
Un film en costumes qui raconte avec humour son titre (le destin d'une "petite bourgeoise de Marseille devenue Reine de Suède") tout en dressant un portrait compassionnel de Napoléon. Les mots d'esprit sont moins abondants que dans d'autres Guitry mais quelques répliques politiques ont du résonner fort sous l'Occupation. VHS

Ai to kibô no machi / Une ville d'amour et d'espoir (Nagisa Oshima, 1959) ***
L'impossibilité d'échapper à son statut social dans le Japon de l'après-guerre est pointée du doigt de façon implacable dans ce film cruel sur un garçon pauvre des bas-quartiers pris en affection par une institutrice et une jeune fille de bonne famille. Court (62'), efficace et sans doute représentatif de la Nouvelle Vague japonaise. DVD Z2 Fr

The cave / La crypte (Bruce Hunt, 2005) 0
Malgré une belle première séquence et d'impressionnants décors, cette histoire de scientifiques coincés dans une grotte roumaine peuplée de monstres sanguinaires est ruinée par un scénario d'une rare stupidité (les situations, les actions et les dialogues sont lamentables) et par la confusion de la réalisation. DVD Z2 Fr

Tomahawk (George Sherman, 1951) ***
Un important western méconnu, sec et adulte, sur un épisode réel du conflit cavalerie/indiens sur le territoire des Sioux en 1866. Le film va à l'essentiel et impressionne par son contenu très franchement pro-indien pour l'époque. Le jeu subtil de Heflin et la beauté (en Technicolor) des amples plaines du Dakota ajoutent à la réussite. DVD Z2 Fr

Poupoupidou (Gérald Hustache-Mathieu, 2011) ***
Le titre un peu bébête cache un film très original et intelligent sur le mythe Marilyn Monroe transposé dans l'enquête sur la mort d'une présentatrice météo du Jura. Tourné dans la neige, bien joué (Rouve, Quinton), bien écrit, truffé de clins d'oeil à Monroe et au cinéma, drôle et sincèrement touchant, c'est vraiment une excellente surprise. DVD Z2 Fr

The age of innocence / Le temps de l'innocence (Martin Scorsese, 1993) ***
La violence sourde des codes sociaux de la haute-bourgeoisie new-yorkaise de la fin du XIXe s. est génialement mise à l'image dans cette inoubliable adaptation de Wharton qui est, pour moi, le chef-d'oeuvre de Scorsese. Visuellement splendide, émotionnellement ravageur, il reste, vu et encore revu, l'un de mes dix films préférés. DVD Z2 Fr

The cool ones (Gene Nelson, 1967) *
Le look Sixties, les couleurs criardes, les trémoussements et quelques chansons pop par Hazelwood n'empêchent pas ce musical de distiller l'ennui par ses faiblesses de scénario et de réalisation. Mais l'inénarrable Mrs Miller y fait sa seule et unique apparition au cinéma (massacrant "It's magic" de Doris Day) et là, on en redemande. DVD-R

The boy friend (Ken Russell, 1971) *
Un théâtre anglais monte une production du musical "The boy friend" où Twiggy (insipide) remplace la vedette, blessée. La direction artistique est superbe, les numéros hommage aux années 20 et 30 sont formidables mais il manque le liant et on attend vainement que ça décolle. A prendre comme un exercice postmoderne, inanimé. Warner Archive DVD

A serious man (Ethan Coen & Joel Coen, 2009) ***
Un prof de maths juif du Midwest cherche auprès de rabins des réponses aux problèmes qui s'accumulent dans sa vie privée et professionnelle. Fusionnant avec perfection humour et tragédie, une fable universelle (qui s'appuie sur la tradition et la sensibilité juives) sur le sens et les incertitudes de la vie. Magistral du début à la fin. DVD Z2 Fr

Laila (George Schnéevoigt, 1929) ***
Ce chef-d'oeuvre norvégien du cinéma muet raconte sur 20 ans l'histoire d'une petite norvégienne recueillie par des lapons. Presque entièrement tourné dans des paysages de neige, il panache mélodrame et ethnologie, action et contemplation. Le film dure 2h25 et il n'y pas un seul temps mort. Une enthousiasmante redécouverte. DVD Z1

Wonder Bar (Lloyd Bacon, 1934) **
Deux formidables numéros de Busby Berkeley ("Don't say goodnight" et le kitchissime "Goin' to Heaven on a mule" avec ses centaines de figurants en blackface), l'ammoralité du scénario et l'entrain de Jolson font de ce musical pré-Code un régal malgré quelques baisses de rythme ici et là. Du politiquement incorrect de haute-volée. Warner Archive DVD

It's a small world (William Castle, 1950) ***
Le maître de l'Exploitation réussit un petit classique avec cette série B sur le parcours semé d'embûches d'un lilliputien de son enfance à l'âge adulte. On y suit ses rencontres successives de la rue au cirque, en passant de l'humiliation à l'acceptation. Avec, évidemment, une bonne dose d'outrance (la matronne obèse) et de voyeurisme. Warner Archive DVD

Stars in my crown (Jacques Tourneur, 1950) **
Derrière la mièvrerie et l'artificialité toutes MGM, un film (autour d'un pasteur de village) qui illustre parfaitement la schizophrénie historique de l'Amérique, constamment tiraillée entre le Bien et le Mal, la Foi et la Science. Dans le genre très codifié qu'est l'Americana, c'est une oeuvre exemplaire, horripilante et passionnante à la fois. Warner Archive DVD

Lac aux dames (Marc Allégret, 1934) *
Un maître-nageur est l'objet des convoitises de plusieurs jeunes filles autour d'un lac autrichien. Dialogué par Colette d'après Vicky Baum, une bluette qui frise avec le réalisme poétique, offre de magnifiques paysages et fait parader le jeune Jean-Pierre Aumont en maillot de bain à bretelles. Un film très sexy mais désuet en diable. DVD Z2 Fr

Moon / Man of violence (Pete Walker, 1970) *
Un thriller pulp anglais confus (autour d'une histoire d'espionnage et de vol d'or) et qui s'enlise dans sa seconde partie mais qui réserve d'étonnantes idées sur la personnalité du héros, très cool - un James Bond sans gadget - et un look 1970 criard des plus sympathiques. Sans compter les pépées dénudées, des ex de la Hammer. DVD Z2 UK

1 juin 2011

Happy Birthday, Marilyn


She would be 85.
She's been dead for almost 50 years.
She's as present as ever.
Call that Myth.