30 novembre 2011

Passages : Ken Russell


Ken Russell. 

Love. 
The Music Lovers. 
The Devils.
Savage Messiah. 
Mahler. 
Tommy. 
Valentino. 
Altered States.
 Gothic. 
Need to say more?


Ken Russell (1927-2011)

12 novembre 2011

Heroes of mine : Coral

Coral Browne (1913-1991)

C'est dans l'alcool et la prédation sexuelle qu'elle se révèle : comment oublier Coral Browne dans "Dr. Crippen" (Robert Lynn, 1963) où elle noie sa frustration de n'être pas assez honorée par son mari dans le bourbon et l'abus de gigolos et dans "The killing of Sister George" (Robert Aldrich, 1966) où elle incarne une productrice de télé lesbienne et arachnide ?

Pompette dans "Dr. Crippen"

Elle est née australienne, à Melbourne, mais a fait la plus grande partie de sa carrière sur les planches, au cinéma et à la télé, en Angleterre et aux USA. Sa bouche qui panachait aristocratie et vulgarité (cristallisées dans sa lèvre supérieure fine et sa lèvre inférieure charnue) était redoutée pour ses sorties outrancières et son sens de l'humour ravageur. C'est elle qui pouvait dire lors d'un dîner en parlant de deux collègues comédiens mariés : "Je n'ai jamais compris ce que Godfrey Tearle avait bien pu trouver à Jill Bennett avant de l'avoir vue manger un épi de maïs".

Manipulatrice dans "The killing of Sister George"

Chaque fois que son nom est au générique d'un film, je me fais une joie. Elle fait partie des ces acteurs de seconde célébrité qui vous dévorent une scène en laissant leurs partenaires sur le carreau. Et qui, c'est un plus, portent très bien le chapeau. Ses apparitions à l'écran furent trop rares à mon goût, c'est pourquoi je chéris, en plus des deux films précités, "Auntie Mame" (Morton DaCosta, 1958), "The roman spring of Mrs Stone" (José Quintero, 1961) et "Theater of blood" (Douglas Hickox, 1973). C'est au cours du tournage de ce dernier film qu'elle a d'ailleurs rencontré Vincent Price, qui l'épousa.

Vincent & Coral

Coral Browne était l'une des plus hautes dignitaires du Camp. A Lady with a thing.

2 novembre 2011

Films vus par moi(s) : novembre 2011


*** excellent / ** bon / * moyen / 0 mauvais

The reef (Andrew Traucki, 2010) **
On ne fait pas plus codifié et prévisible qu'un film de naufragés en pleine-mer avec un requin : celui-ci, australien, n'échappe pas à la règle (comme le très bon "Open water") mais, plutôt bien réalisé, réaliste et sans esbrouffe, il se laisse regarder un samedi soir. Et puis les images du requin sont vraies, pas en CGI. DVD Z2 Fr

Romolo e Remo / Romulus et Remus / Duel of the Titans (Sergio Corbucci, 1961) **
Un peplum tout en retenue sur la naissance de Rome qui emprunte au western, notamment dans le périple des pionniers Romains poursuivis par les Sabins. Les deux hommes forts les plus archétypiques du genre (Reeves en Romulus et Scott en Remus) partagent l'affiche pour la seule fois de leur carrière. Rien que pour ça... DVD Z2 Allem

Providence (Alain Resnais, 1977) ***
La torpeur confuse qui frappe le spectateur de ce Resnais anglophone répond à celle accablant le vieil écrivain malade (Gielgud) dont les membres de la famille (Bogarde, Burstyn, Warner, Stritch) deviennent dans sa fièvre les personnages d'un roman surréaliste. Un film complexe avec une splendide partition de Rozsa et une fin magnifique. DVD Z2 UK

The killer inside me (Michael Winterbottom, 2010) **
Froid et distancié (y compris dans deux scènes d'extrême brutalité envers deux femmes), ce portrait d'un "boy next door" sociopathe (C. Affleck) dans le Texas de 1958 ne pose aucune question et ne propose aucune réponse : adapté d'un roman pulp de Thompson, le film retranscrit le nihilisme de l'auteur, un point c'est tout. DVD Z2 UK

Le mariage de Chiffon (Claude Autant-Lara, 1942) ***
En 1904, la jeune Chiffon (Joyeux, merveilleuse) cherche à échapper à la vie bourgeoise à laquelle la destine sa mère. Indépendante et moderne, elle se plaît en la compagnie d'anticonformistes de son entourage. La sensibilité de l'écriture, de la réalisation et l'amour porté à (presque) tous les personnages font du film l'un des plus beaux Autant-Lara. DVD Gaumont Z2

Athena (Richard Thorpe, 1954) **
Un musical MGM original et sympathique comme tout sur un potentiel Congressman (Purdom) qui tombe amoureux d'une des sept soeurs aux noms de déesses grecques d'une famille accro à la culture physique et au végétarisme. Powell, Reynolds, Damone poussent la chanson et Reeves les haltères au concours de Mr. Univers. Warner Archive DVD

The wicked Lady / Le masque aux yeux verts (Leslie Arliss, 1945) ***
Quel plaisir que de découvrir cette amorale Barbara, une aristocrate britannique des années 1680 qui ment, cocufie, se travestit, vole, trompe, trahit et tue sans hésitation par goût inné de la transgression. Lockwood ne s'économise pas en outrances et les réparties sexuelles fusent avec son amant criminel (Mason). Culotté et virevoltant. DVD Z2 UK

Sto dney do prikaza / 100 days before the command (Hussein Erkenov, 1990) *
Un film cryptique tourné avec l'aide de l'Armée Rouge dans les dernières semaines de l'URSS puis interdit de sortie à cause de son antimilitarisme et de son homérotisme. Ca évoque le quotidien de cadets dans une caserne, sous l'oeil d'un Ange de la Mort : c'est beau mais je n'ai rien compris. On pense évidemment à Sokurov. DVD Z2 UK

Beginners (Mike Mills, 2010) **
La mort de ses parents permet de commencer à vivre : c'est le message désabusé de ce film américain au ton très européen qui suit la tristesse d'un trentenaire (McGregor, excellent) dévoué à son père gay et mourant (Plummer) et incertain de son attirance naissante pour une française de L.A. (Laurent). Pas convaincant, mais étonnant. DVD Z2 Fr

Dr. Crippen (Robert Lynn, 1963) ***
Cet excellent true-crime britannique, une solide reconstitution de l'affaire Crippen (un docteur accusé en 1910 à Londres d'avoir assassiné et démembré sa femme, une virago nymphomane), fait s'affronter deux comédiens géniaux : Pleasence et Browne et réserve la surprise de travestir Eggar en garçon pour quelques scènes. DVD Z2 UK

Young Bess / La reine vierge (George Sidney, 1953) 0
Malgré le casting (Simmons, Granger, Kerr, Laughton, Byron) et le Technicolor, on s'ennuie ferme avec cette évocation de la jeunesse d'Elizabeth I, sapée par un scénario languissant et la réalisation inhabituellement fade et statique de Sidney. Un film historique tombé dans l'oubli qui ne mérite pas de réhabilitation. Warner Archive DVD

L'enfance-nue (Maurice Pialat, 1968) ***
En laissant leur espace d'expression à ses acteurs non professionnels, Pialat transforme, dans son premier film, l'histoire d'un garçon turbulent de dix ans placé en famille d'accueil dans le Nord en un hommage à la noblesse des petites gens. Dur et très touchant à la fois, c'est aussi une admirable étude sur les énergies et  meurtrissures de l'enfance. DVD Z2 UK