5 avril 2013

Heroes of mine : Roger


Roger Ebert (1942-2013)

Roger Ebert. Ses critiques de films pour le Chicago Sun-Times, même si on n'était pas d'accord avec elles (ce qui pouvait arriver mais finalement assez rarement) étaient toujours claires, sensibles, argumentées et splendidement écrites. Son angle d'approche était depuis le début - enfin depuis sa critique de "Persona" de Bergman en 1967 - celle de l'implication émotionnelle, la plus légitime quand on y pense. En 1975, il avait eu le Prix Pulitzer de la Critique, le premier du genre. Quelques années avant, en 1969, il avait écrit le scénario du délirant "Beyond the Valley of the Dolls" de Russ Meyer.

Tous ses livres (dont la série "Great Movies") étaient passionnants, l'amour du cinéma éclatait à chaque page. Ses émissions télé de critiques de films ont formé deux générations de cinéphiles américains et d'ailleurs. Ses fameux "Thumbs Up!", gimmick agaçant mais mémorable, polluaient les jaquettes de bien des DVD US mais étaient aussi la garantie que le film n'était pas sans intérêt. Son site web et son blog étaient dignes d'être consultés quotidiennement, il y avait toujours un chouette article à lire le matin en buvant son café. Son film préféré était "Gates of Heaven" (1978), le documentaire d'Errol Morris sur un cimetière d'animaux de compagnie et son réalisateur Werner Herzog.

En septembre 2011, il avait publié son autobiographie, "Life Itself", un bouquin magnifique où il reconnaissait que le cinéma c'était aussi la vie. Il a lutté des années contre le cancer et n'avait pas peur de montrer son visage défiguré dans les médias et de parler de son combat, ça aussi c'était la vie. Il vient de mourir à 70 ans. Son dernier post sur son blog, il y a deux jours, se terminait sur ces mots : "I'll see you at the movies". Roger Ebert était un type bien, généreux, on le sentait sans le connaître. Il me manque déjà.

Il y a quelques années, j'avais écrit un post sur lui. Je viens de le relire et je resigne.

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