1 août 2018

Films vus par moi(s) : août 2018


*** excellent / ** bon / * moyen / 0 mauvais

Mamma mia ! Here we go again (Ol Parker, 2018) 0
Pendant que Sophie s’apprête à inaugurer l’hôtel restauré de sa mère décédée, l’histoire de celle-ci est racontée en flash-backs. La suite/prequel du sympathique « Mamma Mia ! » de 2008 est une nullité comme le cinéma en produit peu. Tout est lamentable, du scénario inexistant au jeu en roue libre du casting en passant par l’incompétence de la mise en scène et des chorégraphies, dont un spectacle de patronage ne voudrait pas. ABBA abattu. Ciné

Mission impossible / Mission: Impossible (Brian De Palma, 1996) 0
A Prague, Ethan Hunt et ses coéquipiers sont chargés de mettre la main sur une liste d'espions. A part la longue partie d'introduction, à aucun moment j'ai pu m'intéresser à l'histoire racontée par ce film d'esbrouffe aux enjeux narratifs proches du zéro. Les acteurs sont mauvais (Emmanuelle Béart, Jean Reno) et les nouvelles technologies de 1996 donnent un coup de vieux qui échappe au charme du vintage. Tom Cruise, lui, est magnétique. BR FR 

Sans un bruit / A quiet place (John Krasinski, 2018) *
Une famille dont la mère (Emily Blunt) va accoucher est réfugiée dans une ferme isolée et tente de survivre à des féroces créatures extraterrestres sensibles au bruit. Un thriller fantastique qui repose sur un seul postulat : les personnages doivent maintenir un silence absolu. Ca fonctionne bien parce que ça créé un suspense tendu mais le film terminé révèle sa vacuité. Une seule * donc mais dans le genre, c'est quand même pas si mal. BR UK  

Big Fish & Begonia / Dayu haitang (Liang Xuan & Zhang Chun, 2016) **
Une créature spirituelle incarnée en jeune fille venue voir ce qu'est le monde des humain provoque accidentellement la noyade d'un jeune homme et ramène son âme chez les esprits sous la forme d'un petit dauphin. L'histoire assez incompréhensible de ce film d'animation chinois (très inspiré de l'univers Miyazaki) est largement compensée par sa profusion d'idées et sa splendeur visuelle. La poésie magique des plans vaut à elle seule le voyage. BR UK

La femme et le pantin / The Devil is a woman (Josef von Sternberg, 1935) ***
Au carnaval de Séville, une aventurière vénale séduit un colonel retraité (Lionel Atwill en ersatz du réalisateur) et un fringant révolutionnaire (Cesar Romero). Le dernier des sept films du duo Sternberg/Dietrich est leur moins aimé mais c'est mon préféré. Le scénario se moque de l'histoire pour faire place au délire maniériste des décors et costumes qui servent d'écrin à une Marlene Dietrich au jeu outrancier. Génialement extravagant et très drôle. BR US

L'enfer de la corruption / Force of evil (Abraham Polonsky, 1948) ***
Un avocat lié au Milieu tente d'aider son frère, petit banquier illégal, à s'élever dans le business. Sur un scénario complexe, un Film Noir qui privilégie le pourrissement et les conflits psychologiques des personnages à l'action : les dialogues ont une franche orientation existentielle. John Garfield est magnétique (comme toujours) en anti héros solitaire tiraillé entre serment, crime et famille. Flingues et pépées en seraient superfétatoires. BR UK

Frankenstein (Bernard Rose, 2015) **
A L.A., un chercheur imprime en 3D un être humain qui s'échappe du labo. Le sens du génial roman de Mary Shelley n'est pas dénaturé dans cette intéressante transposition contemporaine centrée sur le Monstre, un Adonis qui développe des tumeurs défigurantes. La férocité de la société envers ses marginaux est dénoncée dans des scènes de hard gore et le jeune acteur Xavier Samuel assure sous son maquillage saignant. Image finale nulle. BR FR

A girl walks home alone at night (Ana Lily Amirpour, 2014) *
Dans une banlieue d'Iran, la rencontre d'un homme et d'une femme vampire. Ce film en N&B produit et tourné aux US mais de réalisatrice, de langue et d'acteurs persans part du tchador comme cape vampirique. L'attaque virulente contre les interdits du régime iranien est judicieusement menée, il y a plein d'idées et les images sont soignées mais l'ambition et la prétention affichées de vouloir faire un film d'art pour festivals m'ont cassé les pieds. BR UK.

Que la lumière soit / Let there be light (John Huston, 1946) ***
Dans un hôpital du New Jersey, les traitements de soldats revenus de la guerre avec des symptômes psychologiques post-traumatiques (PTSD). Ce documentaire de commande de l'US Army fut invisible jusqu'en 1981, officiellement par respect de leur vie privée. Le savoir faire de Huston dans le découpage, la voix off (de Walter Huston) et la musique appliqués aux visages et aux mots des GIs en font un film d'une humanité bouleversante. BR US

La vie de plaisir (Albert Valentin, 1944) **
Le gérant d'un cabaret prospère (Albert Préjean) épouse la fille d'aristocrates ruinés (Claude Génia) et expérimente l'hypocrisie de la haute société. La demi-heure d'installation est un peu poussive mais la suite est un dynamitage réjouissant des conservatismes porté une construction rusée et les dialogues de Charles Spaak. Entre "La règle du jeu" et "Le charme discret de la bourgeoisie", un pamphlet féroce sous l'habit du mélodrame. 

A very English scandal (Stephen Frears, 2018) ***
De 1962 à 1979, la chute du brillant politicien Jeremy Thorpe suite à sa liaison homosexuelle avec un garçon instable. L'affaire de moeurs et de politique qui a défrayé la chronique britannique lors du procès de 1979 est racontée par ce téléfilm BBC de 3h en une tragicomédie superbement mise en scène par Frears. Ben Whishaw est excellent en gigolo perturbé et Hugh Grant, méconnaissable, y trouve de loin le meilleur rôle de sa carrière. DVD UK

Le criminel / The stranger (Orson Welles, 1946) **
En 1946, un enquêteur international (Edward G. Robinson) vient déloger un officier nazi (Orson Welles) qui tente de se refaire dans une bourgade du Connecticut. Tourné en 1945, ce Film Noir est l'une des premières fictions à aborder de front la fuite des nazis et les camps de concentration (dont on voit des images). Ça et la mise en scène baroque de Welles en font un film passionnant. Le jeu outrancièrement nerveux de Loretta Young est pénible. BR US

Une femme fantastique / Una mujer fantastica (Sebastian Lelio, 2017) **
A Santiago, la maîtresse transexuelle d'un notable est rejetée par la famille de celui-ci quand il meurt subitement. Entièrement porté par l'actrice transgenre Daniela Vega, ce film chilien où le mélodrame n'a aucune place montre le parcours difficile d'une femme proscrite à plusieurs titres. La mise en scène suit son cheminement déterminé dans le deuil et la résilience avec une dignité et un refus du sensationnel un peu forcés. Oscar 2018. BR UK

Love hunters / Hounds of love (Ben Young, 2016) * 
A Perth, un couple de sociopathes enlève et martyrise une étudiante. Inspiré d'un fait divers de 1986, ce torture porn australien ne lésine pas sur la violence mais s'attache un peu plus à l'aspect psychologique que physique. Le casting est de qualité et la mise en scène, dans un genre codifié à l'extrême, tente l'élévation malgré quelques choix putassiers dans la B.O. et le découpage. Mais le film ne va pas plus loin que l'histoire qu'il raconte. BR DE

6 commentaires:

  1. Bonjour, La vie de plaisir est un féroce et réjouissant jeu de massacre de la bourgeoisie découvert au Cinéma de Minuit mais il n'existe pas en dvd hélas..Vous lavez vu au cinéma ?

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    1. Non, enregistrement ancien de son passage au Cinéma de Minuit justement. Il semble qu'une restauration du film est prévue pour réédition.

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  2. Dommage pour le rendez-vous manqué avec le De Palma. Je trouve le scénario justement très amusant par ses constants rebondissements, la tension bien présente, et l'exécution virtuose. Un film que j'aime toujours autant qu'à l'époque de sa découverte enthousiasmée.

    E.

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    1. La mise en scène oui je suis d'accord, il y a de formidables séquences. Pour le reste, je ne comprends pas. Franchement, je n'ai pas l'impression d'être passé à côté, mais que le film est mauvais. Comme quoi, le cinéma est aussi affaire de perception individuelle.

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    2. Je suis d'accord avec Elias et je ne comprends pas le "enjeux narratifs proches de zéro".
      Béart et Reno n'ont que des seconds rôles mais Tom Cruise et Jon Voigt sont impeccables, non?

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    3. = L'histoire n'a pratiquement aucun intérêt. Tom Cruise oui est très bien, Jon Voight, bof...

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