21 avril 2013
Broadway is not just for gays anymore
Le joyeux numéro de Neil Patrick Harris aux Tony Awards 2011 (les Oscars du théâtre US). "Whao, you can smell the testosterone in the room can't you?" Ca serait pas mal de l'imposer en musical d'ouverture à chaque cortège des antis, non ?
5 avril 2013
Heroes of mine : Roger
Roger Ebert (1942-2013)
Roger Ebert. Ses critiques de films pour le Chicago Sun-Times, même si on n'était pas d'accord avec elles (ce qui pouvait arriver mais finalement assez rarement) étaient toujours claires, sensibles, argumentées et splendidement écrites. Son angle d'approche était depuis le début - enfin depuis sa critique de "Persona" de Bergman en 1967 - celle de l'implication émotionnelle, la plus légitime quand on y pense. En 1975, il avait eu le Prix Pulitzer de la Critique, le premier du genre. Quelques années avant, en 1969, il avait écrit le scénario du délirant "Beyond the Valley of the Dolls" de Russ Meyer.
Tous ses livres (dont la série "Great Movies") étaient passionnants, l'amour du cinéma éclatait à chaque page. Ses émissions télé de critiques de films ont formé deux générations de cinéphiles américains et d'ailleurs. Ses fameux "Thumbs Up!", gimmick agaçant mais mémorable, polluaient les jaquettes de bien des DVD US mais étaient aussi la garantie que le film n'était pas sans intérêt. Son site web et son blog étaient dignes d'être consultés quotidiennement, il y avait toujours un chouette article à lire le matin en buvant son café. Son film préféré était "Gates of Heaven" (1978), le documentaire d'Errol Morris sur un cimetière d'animaux de compagnie et son réalisateur Werner Herzog.
En septembre 2011, il avait publié son autobiographie, "Life Itself", un bouquin magnifique où il reconnaissait que le cinéma c'était aussi la vie. Il a lutté des années contre le cancer et n'avait pas peur de montrer son visage défiguré dans les médias et de parler de son combat, ça aussi c'était la vie. Il vient de mourir à 70 ans. Son dernier post sur son blog, il y a deux jours, se terminait sur ces mots : "I'll see you at the movies". Roger Ebert était un type bien, généreux, on le sentait sans le connaître. Il me manque déjà.
Il y a quelques années, j'avais écrit un post sur lui. Je viens de le relire et je resigne.
1 avril 2013
Films vus par moi(s) : avril 2013
The Warriors / Les guerriers de la nuit (Walter Hill, 1979) 0
La photo nocturne et la composition de certains plans sont magnifiques. Pour le reste, l'inanité abyssale du scénario et des dialogues, le manque total de charisme et le jeu exécrable de tous les acteurs, l'échec de la tentative de transmettre la moindre tension et le ridicule de ces gangs censés être terribles et prenant leur métro de banlieue font de ce film un navet irrécupérable. Une pub dans le métro affiche "Bring your brains". BR UK
Amour (Michael Haneke, 2012) ***
L'investissement physique et le jeu intrépide d'Emanuelle Riva et de Jean-Louis Trintignant dégagent une puissance rare et ce sujet universel (la résistance de l'amour dans un couple face à la maladie) n'a jamais été traité au cinéma avec autant de rigueur clairvoyante. Deux scènes oniriques subliment le propos (le pigeon, la fin) et Isabelle Huppert apporte l'émotion nécessaire par ailleurs contenue. Un film dur à aimer et pourtant. BR Fr
Ich will doch nur, dass ihr mich liebt / Je veux seulement que vous m'aimiez (Rainer Werner Fassbinder, 1976) ***
Un jeune couple s'installe à Munich et est pris au piège du crédit. Autour d'un sujet encore plus d'actualité aujourd'hui qu'hier (le surendettement), un film d'une touchante tristesse sur les ravages de la compensation des manques affectifs. La mise en scène, brillante, joue avec les flashbacks et coince le personnage du garçon dans des cadres irrespirables. Un excellent Fassbinder, justement révélé après trois décennies d'oubli. BR Fr
La règle du jeu (Jean Renoir, 1939) ***
L'impeccable mécanique de l'intrigue, l'inventive élégance de la mise en scène et le brio des dialogues dits par un ensemble magistral d'acteurs ravissent un peu plus à chaque vision. Référentielle et visionnaire tout à la fois, cette comédie tragique cristallise l'atmosphère de son temps en annonçant la fin d'un monde. La séquence de la soirée théâtrale a-t-elle jamais été surpassée dans la force tranquille de son propos ? BR US
56 up (Michael Apted, 2012) ***
Tous les sept ans depuis 1964, Apted filme dix personnes, les mêmes, parlant de leur vie dans leur environnement. C'était des enfants de 7 ans lors du premier film, ils en ont 56 dans celui-ci. La famille, le travail, les espoirs, les joies, les regrets et les marques de l'âge : ce documentaire-feuilleton unique en son genre donne à voir la vie qui passe et aurait pu s'appeler "La condition humaine". Le propos est universel et donc, remuant. DVD Z2 UK
Les Kaïra (Franck Gastambide, 2012) **
Trois potes losers de Melun qui se sont mis en tête de faire du porno s'embarquent dans une série de galères. Une comédie sympathique à la vulgarité rigolarde et au coeur tendre qui ne brille ni par le jeu de ses acteurs ni par l'inventivité de sa mise en scène mais dont le regard moqueur sur les codes des cités fait preuve d'une drôle d'audace. C'est du lourd, du très lourd, mais on rit souvent et les buts sont atteints. BR Fr
The impossible (Juan Antonio Bayona, 2012) ***
Il fallait des acteurs formidables pour que cette histoire (vraie) d'une famille de cinq séparée par le tsunami de 2004 ne sombre dans le pathos. Le réalisateur les a trouvés (Naomi Watts, Ewan McGregor et surtout le jeune Tom Holland) et malgré le piano, on regarde gorge nouée le Destin briser puis réunir les personnages. La scène du tsunami et les corps martyrisés sont stupéfiants de réalisme. Du cinéma d'émotion très physique. BR Fr
Tol'able David / David l'Endurant (Henry King, 1921) **
Richard Barthelmess est inoubliable dans le rôle d'un adolescent qui devient un homme en mettant hors d'état de nuire trois crapules venues semer la violence dans son village de Virginie. L'acteur de 26 ans avait dix ans de plus que son personnage mais son jeu moderne et nuancé l'emporte haut la main. Un beau mélodrame muet, variation sur David et Goliath, dans un cadre pastoral comme un extrait d'Americana. DVD Z1 US
Les Misérables (Tom Hooper, 2012) *
La transposition cinéma de ce formidable musical opératique échoue à cause de mauvais choix de réalisation, notamment l'insupportable abus de gros plans des visages des acteurs-chanteurs. L'émotion, étrangement tenue à distance, s'impose dans quelques scènes (les meilleures) : "I dreamed a dream" de Fantine, la mort d'Eponine, "Empty chairs" de Marius et le final. La réussite, c'est que ce film ne ressemble à aucun autre. BR US
Sands of the Kalahari / Les sables du Kalahari (Cy Endfield, 1965) *
Les rescapés d'un accident d'avion sont piégés dans le désert africain et organisent leur survie sous les yeux d'une colonie de babouins. Un film d'aventures psychologique typique de son époque qui pâtit d'un rythme un peu trop lent et d'un manque de péripéties mais les images utilisent à merveille la dure splendeur du paysage de rochers et de sable. Avec un excellent casting : Stuart Whitman, Susannah York, Stanley Baker. BR US
Killer Joe (William Friedkin, 2011) ***
Une comédie noire outrancière, pleine de scènes over the top dans la veulerie, le cynisme et la violence qui dynamite la préparation et les conséquences d'un meurtre au sein d'une famille white trash du Texas. Une scène de prière fait soupçonner que le film est un pamphlet sur la schizophrénie religieuse américaine. Le casting est parfait (Matthew McConaughey en tête) et quel pied de revoir Gina Gershon ! BR UK
Fort Dobbs / Sur la piste des Comanches (Gordon Dougals, 1958) **
Premier des trois westerns de Douglas avec Clint Walker, qui interprète ici un cowboy taciturne qui conduit une veuve (Virginia Mayo au naturel) et son jeune fils vers un fort en territoire Comanche. Les péripéties sont minimales (fuite à cheval, tir aux indiens) mais la photo en N&B est magnifique et l'impressionnant physique de Walker est un spectacle à lui seul. Du bon western de série avec un personnage central intrigant. DVD Z1 US
A propos de Nice (Jean Vogo, 1930) ** & La natation par Jean Taris (Jean Vigo, 1931) 0
Deux courts métrages : le premier promène la caméra (avec des mouvements et un montage souvent acrobatiques) sur la Promenade des Anglais et autour du Carnaval. La critique sociale n'est pas subtile (les bourgeois au soleil, les misérables au ruisseau) mais comment oublier les images des filles qui dansent sur un char, d'une sublime vitalité ? Le second film, une leçon de natation par un champion, est sans intérêt. DVD Z2 Fr
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