8 juin 2023

Films vus par moi(s): juin 2023


*** excellent / ** bon / * moyen / 0 mauvais / NS ne sait

Joyland (Saim Sadiq, 2022) ***
A Lahore, un homme renfermé trouve un job de danseur dans le show d'une transexuelle, dont il se rapproche. Le secret menace l'équilibre de son couple. Aussi peu romantique que LGBT, un drame désespéré sur l'écrasement des individualités par le système familial patriarcal pakistanais. Formaté pour les festivals internationaux, son point de vue audacieux, sa mise en scène assurée et son excellent casting en font néanmoins une vraie réussite. BR FR 

Spider-Man : New Generation / Spider-Man: Into the Spider-Verse (Bob Persichetti, Peter Ramsey & Rodney Rothman, 2018) NS ou 0
Film d'animation. Un adolescent noir de Brooklyn fasciné par Spider-Man est mordu par une araignée électronique et entre dans l'univers de son héros. Je n'en sais pas plus, ayant abandonné le visionnage au bout de 30', assommé/abruti par le rythme infernal de chaque scène poussée par un montage épileptique de l'image, de la couleur et du son. La suite de 2023 est, de l'avis généralisé, exceptionnelle. Ça sera sans moi. BR FR

Trois mille ans à t'attendre / Three thousand years of longing (George Miller, 2022) **
A Istanbul, une narratologue en congrès délivre un djinn du flacon qui l'emprisonnait. Malgré leur natures différentes, ils apprennent à se connaître. Un film étrangement à contretemps qui célèbre le pouvoir des contes et de l'imaginaire autour d'un huis-clos entre Tilda Swinton et Idris Elba qui lui raconte, comme Shéhérazade, son histoire. C'est assez décousu mais on retrouve un peu de la magie du cinéma des origines. BR FR 

La vérité sur Bébé Donge (Henri Decoin, 1952) ***
Depuis son lit d'hôpital, un riche et grossier industriel (Jean Gabin) se rappelle les raisons qui ont poussé sa femme (Danielle Darrieux) à l'empoisonner. Construit en allers-retours temporels, une drame d'une noirceur totale sur la désillusion d'une jeune idéaliste qui refuse la compromission des femmes dans le milieu patriarcal qu'elle a épousé. Boudé à sa sortie, un chef-d'oeuvre et une audacieuse alerte proto-féministe. BR FR

Le crocodile de la mort / Eaten alive (Tobe Hooper, 1976) *
Dans les tréfonds de la Louisiane, le tenancier d'un motel pourri tue ses clients de passage et les jette à son crocodile. Après les sommets de "Massacre à la tronçonneuse", Hooper retombe avec ce slasher linéaire qui ne vaut que par le décor décrépit, les couleurs saturées et surtout le casting hurlant, dominé par Neville Brand en psychotique halluciné. Avec Marilyn Burns, Mel Ferrer, Carolyn Jones, William Finey et Stuart Whitman. BR FR

Du sang pour Dracula / Blood for Dracula (Paul Morrissey, 1974) **
La valet de Dracula amène celui-ci dans le manoir d'aristocrates déclassés d'Italie pour qu'il puise boire le sang des filles de la famille, qu'ils espèrent vierges. Ils ignorent que l'étalon de la maison - Joe Dallessandro - les a précédés. Bénéficiant de la beauté inquiétante de son casting - Udo Kier en vampire est idéal - et de décors opulents, une sorte de parodie d'horror malicieuse, esthétique et camp produite par Warhol. Culte. BR US