6 juillet 2019

Films vus par moi(s): juillet 2019


*** excellent / ** bon / * moyen / 0 mauvais

Scotty and the secret history of Hollywood (Max Tyrnauer, 2018) **
Des 40's aux 70's, Scotty Bowers fut l'entremetteur actif des stars hollywoodiennes gays, lesbiennes et bi, qu'il rapprochait de jeunes gens. Soixante ans après, il raconte. Ce documentaire bien foutu lève le voile sur la vie privée de grands noms de Hollywood et dresse le portrait d'un type charismatique (hier comme aujourd'hui) ayant le sens des affaires et une sexualité non affective dans une culture du secret imposée par les studios. DVD Z1 US   

Big little lies, Saison 2 (Andrea Arnold, 2019) ***
A Carmel, cinq amies (Nicole Kidman, Reese Whiterspoon, Shailene Woodley, Laura Dern et Zoë Kravitz) affrontent la mère inquisitrice et prédatrice du mari décédé de l'une d'elles. On reprend les mêmes et on recommence avec cette fois la présence en deus ex machina de Meryl Streep en grande forme. L'excellence du casting et de l'écriture de cette série HBO sont magnétiques. Un Woman's Picture adapté à notre époque. Apple TV

Le secret des Kennedy / Chappaquiddick (John Curran, 2018) *
Le 18 juillet 1969, le sénateur démocrate Ted Kennedy a un accident de voiture dans lequel la jeune secrétaire Mary Jo Kopechne trouve la mort. Le tragique fait divers qui coûta sa candidature présidentielle au dernier fils Kennedy est raconté en flashbacks et sans éclat dans ce film purement narratif qui défend la thèse du délit par panique. Jason Clarke est très bien dans le rôle de l'héritier maudit. Pour ceux qui s'intéressent au sujet. Apple TV

Le secret des Marrowbone / Marrowbone (Sergio G. Sanchez, 2017) 0
En Oregon maritime en 1969, quatre orphelins s'installent dans une grande maison délabrée où leur passé tragique les poursuit. Un film fantastique à révélation sur des liens familiaux tordus qui pourrait être pas mal si le scénario se prenait moins au sérieux et la mise en scène était plus dynamique. Hélas, je me suis emmerdé et ai lâché au bout d'une heure. Mais le visage étrange d'Anya Taylor-Joy me fascine plus que jamais. BR DE 

Odette, Agent S23 / Odette (Herbert Wilcox, 1950) **
Pendant la Seconde Guerre Mondiale, une franco-anglaise travaille pour l'intelligence britannique près d'Annecy. L'histoire d'Odette Sansom-Churchill (Anna Neagle) est racontée avec retenue dans ce film de Résistance qui montre très justement le quotidien d'attente et de soupçon des agents alliés en territoire occupé. Le casting est excellent, notamment un jeune Peter Ustinov. La séquence de Ravensbrück surprend pour un film de 1950. BR UK

Dilili à Paris (Michel Ocelot, 2018) ***
En 1900 à Paris, une petite métisse kanake échappée d'un zoo humain permet la découverte d'un traffic de fillettes. Un merveilleux film dont les décors en vues réelles et les personnages en animation créent une atmosphère de réalisme poétique formidablement attractive. La promenade dans le Paris fin-de-siècle, les célébrités qui passent en figurants, le langage châtié de la gamine et le scénario à message féministe : tout m'a emballé. BR FR

L'homme de la plaine / The man from Laramie (Anthony Mann, 1955) ***
Un aventurier est forcé d'affronter le fils violent d'un grand propriétaire terrien du Nouveau-Mexique. Le dernier des cinq formidables westerns de Mann avec James Stewart est une sorte de modèle du genre, où les personnages chahutés par la vie s'attachent et déchirent sous le ciel impassible des paysages infinis. Les dialogues admirables portent l'émotion et les images la violence, sublimés par le Cinemascope et la musique. Un grand film. BR UK

Possum (Matthew Holness, 2018) **
Un quadragénaire livide qui vit dans la masure de son oncle erre avec une sacoche dans les zones délabrées du Norfolk alors que l'enlèvement d'un lycéen fait les news et qu'une araignée à tête humaine le hante. Une plongée en apnée dans la psychose et l'abus autour du personnage sans doute le plus triste de l'histoire du cinéma. Chacun verra toutes les horreurs qu'il veut dans ce film radical et cryptique. Idéal pour un dimanche matin ensoleillé... BR UK

Jusqu'à la garde (Xavier Legrand, 2017) ***
Un garçon de 11 ans subit l'emprise physique et psychologique que son père divorcé impose à son ex-femme. La dynamique de la violence conjugale et les ravages qu'elle engendre chez les enfants est montrée avec franchise dans ce film à la tension parfois suffocante portée par la mise en scène assurée et le jeu intense de Denis Ménochet, Léa Drucker et du petit Thomas Gioria. La pression ne se relâche jamais, jusqu'au final tétanisant. BR FR