8 mars 2021

Films vus par moi(s): mars 2021


*** excellent / ** bon / * moyen / 0 mauvais / NS ne sait

La Princesse grenouille / Tsareva Iyagushka / The frog Princess (Mikhaïl Tsekhanovski, 1954) ***
Le fils d'un roi part délivrer une princesse transformée en grenouille par un sorcier qu'elle a éconduit. Un moyen-métrage qui concentre en 40 minutes les merveilles des contes populaires et de l'animation soviétique avec son histoire aux métaphores emboîtées en poupées russes, ses mouvements fluides - travaillés en motion capture - et ses décors colorés de forêts et de châteaux. Sans mignonnerie ni superflu, toute la pureté du classicisme. YouTube

Show Boat (George Sidney, 1951) **
Les amours et les drames d'une petite troupe de comédiens d'un bateau théâtre sur le Mississippi. S'il n'égale pas le chef-d'oeuvre de James Whale de 1936, cette adaptation MGM du merveilleux musical de Kern & Hammerstein en impose avec son Technicolor hurlant, son dosage de sourire et de pathos et Howard Keel, Kathryn Grayson et Ava Gardner. Mais les morceaux chantés sont un peu mous, "Old Man River" compris. BR US

Jazz à Newport / Jazz on a summer's day (Bert Stern, 1959) **
En juillet 1958, sur scène et avec les vacanciers au festival de jazz de Newport. Le premier film de concert non classique réalisé est, au-delà de l'alignement de Thelonious Monk, Anita O'Day, Big Maybelle, Chuck Berry, Louis Armstrong, une formidable time capsule d'humanité radieuse. Représentant la moitié des images, les beaux visages des spectateurs de toutes couleurs de peau irradient. Et ce final avec Mahalia Jackson ! BR US 

La mousson / The rains of Ranchipur (Jean Negulesco, 1955) **
Aux Indes dans les années 30, un couple en visite chez des expatriés se fissure quand la femme s'éprend d'un docteur indien et que la mousson provoque un tremblement de terre. Un mélodrame colonial sublimement absurde, tout centré sur les occidentaux, les deux seuls autochtones étant Richard Burton et la Maharani Eugenie Leontovich, frottés au brou de noix. Avec le Cinemascope, le Technicolor et Lana Tuner, je me régale. BR FR

Sainte Maud / Saint Maud (Rose Glass, 2019) *
A Scarborough, une jeune femme perturbée est chargé de s'occuper d'une ex-chorégraphe mourant d'un cancer. Bien interprété par ses deux actrices principales (Morfydd Clark et Jennifer Ehle), un drame intimiste flirtant avec l'horror religieux qui souffre de trop rappeler de meilleurs films sur la schizophrénie ou le mysticisme. Mais vu comme une métaphore des ravages de la solitude extrême, ça se tient malgré les maladresses. BR UK

Piège pour Cendrillon (André Cayatte, 1965) **
Brûlée et amnésique suite à un incendie qui a tué sa riche "cousine" dont elle était le sosie, une jeune femme tente de comprendre ce qui s'est passé. D'après un roman de Sébastien Japrisot, un thriller à la Hitchcock à la française qui n'est pas sans défauts dans l'écriture mais qui est porté par ses personnages : un triple rôle pour Dany Carrel qui s'en sort bien et surtout la formidable lesbienne manipulatrice de Madeleine Robinson. BR FR 

Vaiana : La légende du bout du monde / Moana (Ron Clements & John Musker, 2016) **
Une ado polynésienne s'aventure hors de son île pour rendre son coeur à une déesse de la Nature qui se l'est fait voler, plongeant la région dans un désastre environnemental. Avec son message animiste, féministe et écologiste, un dessin animé Disney pour notre temps, qui s'égare un peu dans l'action au milieu mais dont le spectacle des décors et des couleurs est formidable, comme la chanson "Shiny" du crabe-démon. Très sympa. BR FR