2 décembre 2014
Films vus par moi(s) : décembre 2014
*** excellent / ** bon / * moyen / 0 mauvais
Non-stop (Jaume Collet-Serra, 2014) **
Un thriller qui respecte toutes les règles du genre sur un vol transatlantique, surveillé par l'Air Marshall (Liam Neeson, bloc de professionnalisme), menacé par des textos envoyés depuis l'intérieur de l'avion. Le scénario est correct et le suspense maintenu de bout en bout, sans aucun temps mort. Julianne Moore et Michelle Dockery apportent leur féminité dans des rôles mineurs. Du cinéma de divertissement solide et de bonne facture. BR UK
The dinosaur project (Sid Bennett, 2012) *
Un found footage britannique sur une expédition partie au Congo chercher des dinosaures. Ca se laisse regarder grâce aux paysages (l'Afrique du Sud) et aux bons effets spéciaux des quelques créatures. Mais le scénario très indigent part dans la mauvaise direction (un membre de l'expédition est méchant) et le casting est peu convaincant. Un essai décevant car il y avait vraiment un petit film d'aventures sympathique en puissance. BR UK
Pillow talk / Confidences sur l'oreiller (Michael Gordon, 1959) ***
Le look Fifties du film, décors, costumes et couleurs, serait déjà une attraction à part entière mais deux autres choses en font un bijou du cinéma de son temps : le scénario autour du désir et de la guerre des sexes, aux dialogues et situations pleins de sous-entendus, et l'abattage de Doris Day et de Rock Hudson, irrésistibles. Une comédie joyeusement délurée qui réussit un petit miracle d'équilibre et de finesse dans le commentaire social. BR UK
The picture of Dorian Gray / Le portrait de Dorian Gray (Albert Lewin, 1945) ***
Le roman d'Oscar Wilde est superbement transposé à l'écran, aphorismes (dits par George Sanders) et décors victoriens étouffants inclus, dans ce film à la mise en scène et à la photo N&B d'une précision fascinante. Le sous-texte homosexuel touche à la limite de ce que l'époque permettait et Hurd Hatfield crée un personnage à la fois fragile et inquiétant de mystères. Avec la belle idée des vues du tableau en Technicolor. Un chef-d'oeuvre. BR US
Ida (Pawel Pawlikowski, 2013) **
En Pologne au début des années 60, une jeune novice prête à prononcer ses voeux part avec sa tante sur la trace de ses parents morts et découvre son histoire et son appel. Un beau film en N&B sur l'identité et la Foi qui évoque Bresson et Bergman mais qui aurait gagné à être moins affecté dans le pictorialisme démonstratif de sa photo et de ses cadrages. Il reste surtout l'émouvant portrait d'une jeune fille qui se cherche et semble se trouver. BR Fr
Downton Abbey, saison 5 (Julian Fellowes, 2014) ***
Le temps (ici, 1924) ne semble pas avoir de prise sur le maîtres et les servants de Downton Abbey : la saison 5 déroule son mécanisme de soap opera avec l'élégance des années précédentes et si parfois l'histoire tourne un peu en rond, le charisme des personnages et de leurs acteurs, tous parfaits, ajouté à la beauté de la direction artistique et à l'efficacité de la réalisation font qu'on continuerait bien comme ça jusqu'à plus d'heure. BR UK
Predestination (The Spierig Brothers, 2014) *
Cette hybridation de SF et de drame autour de paradoxes temporels (l'agent d'une cellule policière fait des sauts entre passé et avenir pour traquer un terroriste) ne fonctionne pas à cause de ses paradoxes justement, trop lourdement fabriqués. C'est dommage parce qu'au centre repose une émouvante histoire de genre, portée par la révélation Sarah Snook dans un double rôle. Le bon film à faire partait dans une toute autre direction. BR Fr
P'tit Quinquin (Bruno Dumont, 2014) ***
Un feuilleton TV (4x 52') très cinématographique autour d'une enquête de gendarmerie sur des meurtres bizarres commis dans un village côtier du Pas de Calais. L'intrigue, qui mêle habilement horreur, absurde, tendresse et burlesque, n'a pas d'importance. Tout y est affaire de mise en scène et d'acteurs, des non professionnels aux gueules, expressions et gestuelles mémorables. Une oeuvre totalement originale : qu'est ce que ça fait du bien. BR Fr
La crème de la crème (Kim Chapiron, 2014) 0
Difficile de noter un film dont on n'a vu que la première demi-heure et qu'on a lâché, dépité. Dès la toute première scène du prof dans l'amphi ("Vous êtes la crème de la crème !"), tout ce que j'ai vu m'a semblé tellement faux, des dialogues au jeu des acteurs, de la construction du récit à la mise en scène, que cette histoire d'étudiants en école de commerce qui s'essayent au proxénétisme a échoué sur toute la ligne à provoquer le moindre intérêt. BR Fr
The two faces of January (Hossein Amini, 2014) **
Une adaptation de Patricia Highsmith qui privilégie (comme ses romans), la complexité de la psychologie et des motivations plutôt que le pur suspense. En 1962, un guide touristique d'Athènes rencontre un couple de riches touristes américains qu'il découvre être en fuite. Kirsten Dunst est le faire valoir de Viggo Mortensen et d'Oscar Isaac, personnages sur les rapports desquels repose tout le scénario. On pense un peu à Hitchcock. BR Fr
The Babadook / Mister Babadook (Jennifer Kent, 2014) ***
Un puissant drame psychologique habillé des effets du film de maison hantée. Une veuve inconsolable et son fils de sept ans aux troubles comportementaux semblent partager leur maison avec une présence inquiétante. Le vrai sujet, qui se devine assez vite, est intelligemment amené avec une métaphore qui fonctionne jusqu'au bout. L'actrice (Essie Davis) est bien et le gamin (Noah Wiseman) est formidable dans un rôle plutôt difficile. BR Fr
Sinister (Scott Derrickson, 2012) 0
Pour un excellent film de maison hantée ("Conjuring" récemment), combien de navets ? Celui-ci entre dans la catégorie, même si la présence d'Ethan Hawke, dans le rôle d'un écrivain qui loue avec sa famille une maison qui a été la scène de crimes récents, pouvait laisser envisager une certaine solidité. Hélas, on s'ennuie du début à la fin, d'un scénario laborieux et d'une mise en scène totalement amorphe. Sinistre oui, au sens de triste et fade. BR Allem.
L'année dernière à Marienbad (Alain Resnais, 1961) ***
Un film dont la pose et la féroce volonté d'être différent sont à la fois exaspérantes et captivantes. Car cette errance spatio-temporelle dans cet hôtel et ce parc, à l'intrigue incertaine et fuyante (et aux images sublimes), continue à interloquer, pour le meilleur et le pire, plus d'un demi-siècle plus tard. Et bien sûr il y a Delphine Seyrig, dont les tenues, la voix et le port forment l'une des plus belles créations de personnage de cinéma. BR Fr
The Lego movie / La grande aventure Lego (Phil Lord & Christopher Miller, 2014) 0
Les films d'animation CGI à rythme effréné et dialogues tirés à la mitraillette, incessamment référentiels et satisfaits, aussi techniquement réussis soient-ils (et celui-ci l'est sans aucun doute), c'est bon : je ne peux plus supporter. J'ai lâché le film Lego au bout de 35', assommé par son hyperactivité. Je ne dis pas que c'est un un mauvais film, je dis que ce n'est pas le bon film pour moi. Les critiques peuvent scintiller, on ne m'y reprendra plus. Done. BR 3D Fr
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