2 février 2019
Films vus par moi(s) : février 2019
*** excellent / ** bon / * moyen / 0 mauvais
Ideal home (Andrew Fleming, 2018) **
Quand son père dealer est mis en prison, un gamin de 10 ans part vivre chez son grand-père et le partenaire de celui-ci. Steve Coogan et Paul Rudd (vraiment un chouette acteur) donnent corps et vérité à ce couple gay qui hérite d'un gamin d'abord peu aimable. La mise en scène est routinière mais l'esprit sympathique et le message à faire blêmir les furieux de La Manif pour Tous est évident mais nécessaire. Rien que pour ça, un bon petit film. BR DE
At Eternity's gate (Julian Schnabel, 2018) *
A Arles et à Auvers, les deux dernières années de Van Gogh. Encore une biographie du peintre, cette fois (le scénario est de Jean-Claude Carrière) centrée sur les sensations physiques et mentales de Vincent lui-même, torturé par sa frustration d'être ignoré. William Dafoe est parfait d'intensité et le film est travaillé mais Van Gogh a-t-il besoin d'un panégyrique de plus ? Le contexte de sa mort évoque une fake news, c'est quand même un peu con. Netflix
Les Saints de Kiko (Manuel Marmier, 2019) **
Sur une plage des Landes, observant de loin les activités sexuelles d'un couple gay, une dessinatrice japonaise réoriente sa vie et sa carrière. Un premier court métrage (25') très réussi qui raconte de façon originale et touchante une libération. Radieux, le paysage, les corps nus et les dessins qui s'animent dans une superbe séquence de fantasme rappelant le beau "La Belladone de la tristesse" (1973) créent une ode sensuelle à la vie. Ciné
Comment réussir en amour sans se fatiguer ? / Don't make waves (Alexander Mackendrick, 1967) 0
A Malibu, un VRP en piscines fréquente un groupe de beach boys et de gogo girls. Malgré Tony Curtis, Claudia Cardinale, Sharon Tate, les culturistes et l'exhibition généreuse des corps sculpturaux au soleil californien, le scénario et les dialogues inexistants de cette poussive comédie de moeurs sont venus au bout de ma patience. Même le style Sixties échoue à animer ce navet où personne n'est employé à sa valeur. DVD Z1 US
Les premiers hommes dans la Lune / First men in the Moon (Nathan Juran, 1964) *
En 1899, trois victoriens se retrouvent propulsés sur la Lune où ils rencontrent une colonie de Sélénites. Les décors lunaires en matte painting, les couleurs flamboyantes et les insectoïdes assez fascinants ne parviennent pas à sauver cette adaptation d'HG Wells plombée par les longues 50' d'introduction, l'humour daté et le jeu burlesque exaspérant de Lionel Jeffries en Professeur Cavor. Mais vu gamin, j'aurais sans doute adoré. BR DE
The baby (Ted Post, 1973) **
Une assistante sociale décide de s'occuper d'un trentenaire maintenu à l'état de bébé par sa mère et ses deux soeurs. Un film d'une bizarrerie absolue, à la fois ridicule et malaisant, où aucun contexte n'est donné de l'absurdité des situations. Derrière l'Exploitation toute Seventies, il y a un thriller plutôt bien mené et sans doute un brûlot anti-féministe très politiquement incorrect. Epoque bénie où on pouvait monter des films frappés comme celui-là. BR UK
They shall not grow old (Peter Jackson, 2018) ***
Travaillant l'image et le son des films de la Première Guerre Mondiale de l'Imperial War Museum, Jackson ressuscite les soldats britanniques dans le conflit. Les couleurs, les bruitages, les doublages et les voix off de vétérans nous immergent dans l'actualité du quotidien de ces hommes jeunes, du départ insouciant au front au retour stupéfié des survivants en passant par l'horreur des tranchées. Une modernisation impressionnante des archives. BR UK
L'homme qui n'a pas d'étoile / Man without a star (King Vidor, 1955) *
Un cowboy errant travaille pour une propriétaire de bétail au moment de l'apparition des clôtures barbelées, qui le révoltent. Le cadrage de chaque plan est admirable d'équilibre et de signification et l'irruption de la modernité dans les plaines de Far West est intéressant mais l'orientation au comique de trop nombreuses scènes, la tendance au cabotinage de Kirk Douglas et la fadeur de William Campbell en acolyte novice endommagent le film. BR DE
Postcards from London (Steve McLean, 2018) 0
Débarqué de son Essex, un jeune homme (Harris Dickinson) passionné de Caravage rejoint un groupe de quatre prostitués qui se distinguent en parlant après le sexe d'histoire de l'art avec leurs clients cultivés. Le sujet intrigant est plombé par une mise en scène incertaine jouant ses effets sur les couleurs et néons criards dans un artifice à la "Querelle" mais sans la subversion. Ça tourne en rond et on s'ennuie vite, j'ai arrêté après 50'. BR UK
Les fantômes du Titanic / Ghosts of the abyss (James Cameron, 2003) **
En 2001, James Cameron et Bill Paxton (qui est le narrateur) reviennent sur le Titanic pour explorer en capsule avec des projecteurs et des caméras-robots l'épave qui git à 4000m au fond de l'Atlantique. Les extraordinaires images, extérieures et intérieures, du paquebot dévoré par la rouille et les bactéries, sont d'un romantisme noir saisissant. Si les incrustations des passagers sont du Cameron pur jus, une touchante poésie s'en dégage. BR DE
The wolfpack (Crystal Moselle, 2015) **
Documentaire sur l'histoire incroyable de 6 frères retenus enfermés par leur père paranoïaque dans un HLM de Manhattan depuis leur enfance et dont le seul lien avec l'extérieur est la télé, leur mère qui les éduque et leurs films préférés qu'ils rejouent. Jusqu'au jour où l'un ose s'aventurer dehors. Voyeuriste et perturbant, le film est aussi une leçon de résilience dans le portrait de ces garçons admirablement unis dans un contexte de folie pure. BR UK
Trilogy of terror (Dan Curtis, 1975) **
Un téléfilm de trois sketchs écrits par Richard Matheson dans lesquels Karen Black est une prof introvertie harcelée par un étudiant, deux soeurs haineuses en tout opposées et une femme attaquée par une méchante poupée vaudou. Il y a des twists évidemment et le look Seventies peut faire mal aux yeux mais c'est pop et fun et Karen Black à fond et x 4 est un vrai cadeau pour ses fans. L'histoire avec la poupée justifie le rang de film culte. BR US
The wife (Björn L. Runge, 2017) ***
Apprenant que le mari écrivain va recevoir le prix Nobel de littérature, un vieux couple subit une crise conjugale. Le scénario captivant et les performances intenses de Glenn Close et de Jonathan Pryce transforment ce drame intimiste en une féroce fable féministe sur les arrangements du couple et les secrets de la création. L'écriture, le jeu et la mise en scène créent une tension psychologique qui ne se relâche qu'à la dernière image. BR UK
Dans la brume (Daniel Roby, 2018) *
Un tremblement de terre fait surgir une brume mortelle qui recouvre Paris jusqu'au dernier étage des immeubles. Un couple s'y réfugie alors que leur fille malade est dans un caisson étanche en dessous. De la SF française, c'est assez rare pour être intrigué. Malheureusement, après une ouverture réussie et des vues de Paris étonnantes, le film se perd dans un petit survival intimiste truffé de bons sentiments. Romain Duris est très bien. BR FR
Marjorie Prime (Michael Almereyda, 2017) *
La fille d'une octogénaire dont la mémoire s'en va lui offre un hologramme animé et parlant de son mari décédé. Adapté d'une pièce, un film de SF sur des sujets universels (l'âge et le temps qui passe, la présence des morts, la mémoire familiale, la réalité virtuelle...) dont les dialogues incessants et la réalisation statique provoquent vite l'ennui. Quel dommage car Lois Smith est plus que formidable. Geena Davis, Jon Hamm et Tim Robbins aussi. BR UK
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