1 mai 2021

Films vus par moi(s) : mai 2021

*** excellent / ** bon / * moyen / 0 mauvais / NS ne sait

L'ascension / Voskhozhdenie / The ascent (Larisa Sheptiko, 1977) ***
L'hiver 1942 en Biélorussie, deux partisans capturés par les nazis doivent choisir entre sacrifice et trahison. Mais la guerre n'est qu'une toile de fond pour scruter, à la Dostoïevski, les conflits intérieurs des personnages entraînés dans leur destinée. Tourné entièrement dans un paysage enneigé et chargé de gros plans des visages, la métaphore christique du film apparaît, marquée par la spiritualité de la réalisatrice russe trop tôt disparue. BR UK 

L'homme dans l'ombre / Raggedy man (Jack Fisk, 1981) *
Au Texas en 1940, une divorcée et ses deux garçons accueillent un Marine en permission tandis que deux voisins lorgnent la jeune femme. Un petit film d'atmosphère qui ne trouve pas son identité ni sa structure en panachant sans convaincre le romantisme, le social et le thriller. Mais il y a Sissy Spacek et Eric Roberts, formidables, qui forment un touchant couple d'écran et Henry Thomas que Spielberg devait remarquer pour E.T. BR US

"September 30, 1955" (James Bridges, 1978) 0
Dans une petite ville de l'Arkansas en 1955, l'annonce à la radio de la mort de James Dean déstabilise un fan qui s'identifie à lui. Sur le sujet plutôt rare de l'idolâtrie cinéphile, un film raté malgré le charme de la reconstitution d'époque et la photo de Gordon Willis. Cette tranche d'Americana s'effondre sous le jeu exécrable des acteurs - le pompon pour Richard Thomas, le premier rôle - et la pauvreté des dialogues. J'en ai vu 30 minutes. BR US

Vivre / Ikiru (Akira Kurosawa, 1952) ***
Atteint d'un cancer terminal, un fonctionnaire anonyme de Tokyo fait deux rencontres qui réorientent sa fin de vie. Un film d'une force et d'une richesse rares et précieuses, porté par une construction d'une complexité habile et une mise en scène implacable. L'universalité du propos s'incarne dans plusieurs séquences dévastatrices, notamment les deux où le personnage chante la même chanson avec un effet différent. Magistral. BR FR

Stella (Sylvie Verheyde, 2008) ***
En 1977, négligée par ses parents bistrotiers immatures, Stella prend le mauvais chemin avant de se faire une copine en 6ème. Le magnifique portrait d'une gamine qui a appris à surnager en milieu défavorable. Tout sonne juste - jusqu'aux tubes de Sheila et de Guichard - grâce à un scénario qui évite le pathos et la facilité et un casting en tous points parfait. Guillaume Depardieu, dans un de ses derniers rôles, est bouleversant. Netflix

Sorry we missed you (Ken Loach, 2019) ***
A Newcastle, la chute d'un homme qui a commencé en auto-entreprise une activité de chauffeur-livreur pour un transporteur. Le désastre humain et social de l'uberisation aveugle est exploré par le drame d'une famille plongée dans la détresse par l'humiliation du père. L'équilibre entre le travail et la maison apporte une dynamique émotionnelle un peu forcée mais très efficace. Les quatre acteurs principaux sont formidables. BR FR