**** chef-d'oeuvre / *** excellent / ** bon / * moyen / 0 mauvais
The last days on Mars (Ruari Robinson, 2013) 0
Alors qu'ils terminent une mission sur Mars, une petite équipe de chercheurs découvre une bactérie qui les contamine un à un et les transforme en zombies féroces. Du vu et du revu dans ce film de SF-horror qui recycle la structure et les péripéties de bien meilleurs autres avant lui, avec Alien évidemment à la source. Le début annonçait peut-être quelque chose de pas mal mais dès la première contamination, le survival en course-poursuite épileptique se déclenche pour ne plus cesser jusqu'au final nihiliste ouvert attendu. Casting sans éclat. BR US Magnet
Le destin se joue la nuit / History is made at night (Frank Borzage, 1937) *
Partie pour divorcer et ayant rencontré un homme qu'elle aime, une femme est poursuivie par son riche mari jaloux. Même pas sauvée par les nombreux gros plans des visages superbement éclairés de Jean Arthur et de Charles Boyer, une comédie mélodramatique qui ne fonctionne pas, la faute à un scénario décousu dans ses péripéties et ses ambiances - on passe de Ratatouille à Titanic - et au certain ennui qui enrobe le tout. Borzage avait le génie du sentiment et de l'effet romantiques, mais pas ici : ce film brouillon mérite son relatif oubli. BR US Criterion
Winter break / The Holdovers (Alexander Payne, 2023) ***
Retenus dans un collège privé fermé pendant le Noël 1970, un professeur d'histoire gréco-romaine, un étudiant solitaire et une cantinière apprennent à se connaître. L'humanité d'Alexander Payne brille une fois encore dans cette chronique douce-amère qui touche avec justesse les sujets de la réussite, de la solitude, de la classe sociale, du lien humain... Les carapaces craquent, les sourires s'embuent et le spectateur se prend à s'attacher comme pas possible à ces trois personnages lambda d'exception (Paul Giamatti, Dominic Sessa et Da'Vine Joy Randolph). BR FR ESCD
Evanouis / Weapons (Zach Cregger, 2025) ***
Lorsque tous les enfants d'une classe d'école sauf un disparaissent mystérieusement une nuit, leur jeune maîtresse, qui est soupçonnée par les parents, essaye de savoir ce qui s'est passé. Couronné de laudes justifiées, un film d'horror rondement mené qui privilégie la construction et l'atmosphère plutôt que le sursaut gratuit qui pollue tant d'autres produits du genre. Surtout, il remet en scène le personnage de la sorcière, trop oubliée dans le cinéma contemporain. Et, sans message évident, il laisse le champ libre à toutes les interprétations. J'ai la mienne. Cinéma
Portrait d'un assassin (Bernard Roland, 1948) ***
Un cascadeur de cirque est entrainé dans un numéro à haut risque par une impresario croqueuse d'hommes. Sur un scénario aux dialogues épatants de Charles Spaak et François Chalais, un mélodrame circassien aux faux airs de Film Noir dûs au personnage vénéneux de Maria Montez, rare salope. Mais c'est tout le casting qui étincelle et rend le film si enthousiasmant : Pierre Brasseur en pauvre type, Arletty, Jules Berry toujours génial, Dalio et Erich von Stroheim en énigmatique éclopé. Quelle galerie de portraits, quel plaisir de cinéma ! BR FR Editions Montparnasse
Le Messie du Mal / Messiah of Evil (Willard Huyck & Gloria Katz, 1973) ***
Recherchant son père disparu dans une petite ville côtière, une jeune femme tombe sur une communauté de goules cannibales. Un étonnant film d'horror et d'essai où ce n'est pas l'histoire basique qui compte mais son traitement par la mise en scène et surtout par la composition des images, qui accumulent les morceaux de bravoure. Si la dynamique erratique suit celle d'un cauchemar à la "Carnival of Souls", la plastique furieusement tournant des 60's-70's est un enchantement. Entre Romero et Antonioni, une pépite du film de genre à prétention artistique. BR FR Le Chat qui Fume
Arthur, or the Gigolo (Thomas Carter, 1985) *
Pressé par un mafieux, un gigolo veut mettre la main sur les diamants de la riche excentrique qu'il a épousée. Episode 10 de la saison 1 du nouvel Alfred Hitchcock Presents, un téléfilm court-métrage qui a l'originalité d'associer Brad Davis à Sandy Dennis, deux acteurs que j'aime particulièrement. Tous deux cabotinent au cachet sur une histoire cent fois vue, si ce n'est les péripéties autour de la tribu de chats que la dame possède. Cela ne mériterait pas de notice mais rien que pour voir Sandy en hystérique et Brad en latin lover à stache, on y va quand même. YouTube
Maria (Pablo Larraín, 2024) ***
En septembre 1977 à Paris, la dernière semaine de Maria Callas. Après Natalie Portman dans Jackie (2017) et Kristen Stewart dans Spencer (2021), c'est à Angelina Jolie d'affronter une icône tragique dans ce biopic bien plus réussi que les deux autres. La production est luxueuse comme une pub Hermès, la psyché fissurée de la Callas finie intelligemment mise en images et la musique là où il faut, le tout sur un ton crépusculaire non dénué de sourires. Mais avant tout, comme véhicule pour Angelina Jolie c'est un triomphe. Diva par nature, elle y est captivante. BR FR ESCD