16 juillet 2011

The Great Dictator, Berlin


Ce soir, j'ai connu une de mes plus grandes émotions de cinéphile (la plus grande peut-être après celle de la découverte du "Livre de la Jungle" de Disney en salle, mon premier film) avec la projection en plein-air, devant la Porte de Brandebourg à Berlin, du "Dictateur" de Chaplin. Des milliers de personnes étaient là comme moi pour assister avec cette projection au lancement de la rétrospective complète des films de Charles Chaplin, organisée par le cinéma berlinois Babylon à l'occasion du 80e anniversaire de la venue triomphale de Chaplin à Berlin en 1931.


Geraldine Chaplin, radieuse, est venue dire quelques mots d'ouverture (qu'elle était fière que sont père ait osé élever la voix avec son film au moment de la période la plus terrible de l'Histoire) et Volker Schlöndorff a rapidement présenté le film avant que la projection ne commence. Pendant deux heures, on a beaucoup ri bien sûr et on a aussi été très émus par l'incroyable film de Chaplin, un chef-d'oeuvre que je n'avais pas vu depuis au moins vingt ans et qu'il m'a semblé soudain redécouvrir, génial et intemporel.

Plusieurs fois, le public a spontanément applaudi au cours du film (la scène du rasage du client, la scène des pièces dans les gâteaux...) et bien sûr, à la fin du discours final de Chaplin, toujours aussi stupéfiant de courage et de clairvoyance et qui, pour des raisons différentes d'alors, entre étrangement en résonance avec le monde d'aujourd'hui, soixante-dix ans plus tard. Dès que le mot "The End" est apparu sur le beau visage de Paulette Godard, toute la Pariser Platz a résonné de longs applaudissements alors que le public se levait pour une standing ovation bien méritée au film, à Chaplin et aux organisateurs de la projection.


Je n'aurais imaginé voir un jour "Le Dictateur" à Berlin, devant la Porte de Brandebourg et au milieu d'une foule conquise à nouveau par le formidable audace d'un film de 1940. En étant sur place ce soir pour cette troublante et inoubliable projection, je me disais que c'était bien là qu'il fallait le voir, sur cette place urbaine si chargée d'histoire, et que le cinéma, parce qu'il peut nous transporter dans le temps comme aucun autre, est un art vraiment magique.

La foule quittant la Pariser Platz à la fin de la projection

3 commentaires:

  1. J'imagine l'effet que cet événement dû produire à un tel endroit... Merci pour ce partage d'un moment forcément impérissable...

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  2. Waaaaaw! ...quel moment fabuleux!!! ...quand l’Histoire rencontre l’Histoire! ...et vous étiez là! la classe quoi!

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  3. Oui, je crois que tous les spectateurs présents ont ressenti le fait qu'ils participaient à un moment qui défiait toute analyse immédiate (même si l'analyse historique d'une telle projection doit être passionnante.

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