"Marilyn and I", le livre photographique de Yury Toroptsov est maintenant disponible à la vente sur Amazon.
Le livre présente un projet photographique vraiment original autour de Marilyn Monroe. Le photographe est allé en Europe et aux Etats-Unis chez des personnes qui ont un attachement affectif personnel à Marilyn Monroe et les a fait poser en présence d'une robe d'été qui lui a appartenu, acquise aux enchères il y a quelques années. Les portraits de cinquante et un de ces fans, anonymes et célèbres (John Landis, Frédéric Mitterrand, Lypsinka...) à côté d'un vêtement que Marilyn a porté il y a plus de 50 ans, sont réunis dans le livre et dressent un panorama perspicace et sensible du phénomène que représente le culte de Marilyn Monroe. Les modèles y dévoilent aussi, en quelques mots, la raison de leur affection pour la star disparue en 1962. Roger Ebert, le célèbre critique de cinéma américain, a dit qu'il "aimait l'imagination et l'intelligence de ce projet" et a twitté à son sujet.
Vous pouvez précommader le livre sur Amazon (sortie le 13 octobre 2011)
Ah, au fait : j'ai fait partie du projet. J'en suis fier.
12 janvier 2011
7 janvier 2011
Robe à vendre, état moyen
L'excellent blog du très sympathique collectionneur californien Scott Fortner, The Marilyn Monroe Collection, nous annonce que Debbie Reynolds est finalement obligée de se séparer par voie d'enchères de sa collection de memorabilia hollywoodienne, sans doute la plus importante au monde en main privées.
Depuis les années 70, Miss Reymolds essayait de trouver acquéreur pour l'ensemble de sa collection de souvenirs de l'histoire du cinéma hollywoodien, qu'elle aurait aimé voir présentée dans son intégralité au public dans un musée ("La plupart des collectionneurs collectionnent pour eux. Elle collectionnait pour le public, pour nous tous..." a récemment dit à la presse Todd Fisher, le fils de l'actrice). Mais aucune institution ni mécène ne s'est montré vraiment intéressé et Debbie a finalement envisagé de créer son propre musée. Les tracas administratifs et financiers ajoutés à un mauvais management ont eu raison du projet : le couperet est tombé. La justice américaine a exigé que Debbie Reynolds, mise en faillite, mette en vente sa collection pour payer ses dettes liées aux tentatives avortées de création de son musée. C'est aux quatre vents que la collection sera donc éparpillée par la maison de ventes Profiles in History les 26 et 27 mai prochains, avec les plus importantes pièces qui s'envoleront sans doute où il y a aujourd'hui le plus d'argent et d'investisseurs pour le juteux business des memorabilias : l'Extrême-Orient.
Hollywood a toujours été plus tourné vers le présent et le futur que vers les vestiges du passé et s'il peut nous sembler étrange en Europe qu'aucun musée (digne de ce nom) consacré à l'histoire du cinéma n'existe à Los Angeles et que Debbie Reynolds ait été ainsi lâchée par les professionnels du cinéma et les investisseurs. C'est comme ça. Debbie Reynolds, à 78 ans, arrête de collectionner et vend sa collection aux enchères : "C'est dommage et c'est triste de n'avoir pas pu réaliser mon rêve" dit-elle laconiquement. Et elle doit en avoir plus gros que ça sur le coeur.
Hollywood a toujours été plus tourné vers le présent et le futur que vers les vestiges du passé et s'il peut nous sembler étrange en Europe qu'aucun musée (digne de ce nom) consacré à l'histoire du cinéma n'existe à Los Angeles et que Debbie Reynolds ait été ainsi lâchée par les professionnels du cinéma et les investisseurs. C'est comme ça. Debbie Reynolds, à 78 ans, arrête de collectionner et vend sa collection aux enchères : "C'est dommage et c'est triste de n'avoir pas pu réaliser mon rêve" dit-elle laconiquement. Et elle doit en avoir plus gros que ça sur le coeur.
De toute la collection, la pièce la plus iconique est évidemment la robe blanche que portait Marilyn Monroe dans la scène de la grille du métro dans "The seven year itch / Sept ans de réflexion" (Billy Wilder, 1955). Cette robe soulevée par le souffle de l'aération du subway new-yorkais n'est-elle pas la pièce de vêtement la plus immédiatement identifiable de toute l'histoire du cinéma (ça dépend de la génération du spectateur me direz-vous et vous aurez raison) ? Mais le temps - plus de 56 ans entre le tournage et aujourd'hui - a fait son boulot et la blancheur immaculée de la robe portée par Marilyn dans les photos et le film s'est transformée en une teinte beigeasse-jaunasse (souillée qui plus est, par des traces verdâtres dues à une conservation défectueuse) qui ne donne plus qu'une vague idée de ce qu'était la merveille créée par Travilla pour la blonde superstar de la Fox.
NB : le commentaire de Céline, en suite de ce post, donne un avis divergeant sur la provenance et l'authenticité de la robe.
Bref, tout ça pour dire que la robe de Marilyn va bientôt partir pour d'autres ailleurs mais nous, nous l'auront toujours avec nous cette robe, dans son sublime mouvement autour du corps de son sublime modèle, tant qu'on pourra se repasser la scène (pas la robe) autant qu'on voudra en DVD, Blu-ray ou ce qui viendra bientôt en conservation de la mémoire du cinéma.
Thanks Scott for the information and the great photos that I couldn't help re-post on Sniff and Puff! :)
2 janvier 2011
Fims vus par moi(s) : janvier 2011
*** excellent / ** bon / * moyen / 0 mauvais
Mammuth (Benoît Delépine & Gustave Kervern, 2010) **
Drôle sans férocité et imaginatif sans esbrouffe, ce road-movie à moto qui respecte les lois du genre en égrénant une série de scènes (dont chacune s'arrête juste quand il le faut) au fil de la route m'a contamment surpris et m'a fait retrouver le Depardieu que j'aime. Un conte plein de sensibilité sur la vie qui file et le passé qui colle. DVD
Forbidden / Amour défendu (Frank Capra, 1932) ***
Les limites de l'abnégation et du sacrifice sont repoussées dans ce mélodrame du genre "épouse et maîtresse" aux convolutions absurdes et qui brille par le jeu remarquable de Stanwyck et de Menjou et de la réalisation sobre et inspirée de Capra. Le grimage des personnages vieillis vaut, lui, son pesant de farine. TCM US
Piranha (Alexandre Aja, 2010) *
Le scénario totalement bâclé m'a plombé le fun qu'un film comme celui-là est censé procurer. Pourtant, les scènes héritées de feu "The grind" de MTV, les fesses et seins à gogo et le gore des attaques des bestioles sont plutôt sympathiques. Bref, ça se regarde sans ennui (même avec le sourire) mais le charme de l'original de 1977 est perdu. DVD
Train d'enfer (Roger Hanin, 1985) 0
Un révoltant fait-divers de 1983 (un algérien défenestré par trois types dans un train) a inspiré à Hanin ce brûlot ridiculement démonstratif sur la plaie raciste. La réalisation et le scénario sont dignes d'un téléfilm d'époque, la violence de la première scène en plus. On est loin de l'excellent "Dupont Lajoie". Mais pour revoir Christine Pascal... DVD
Fantômas (Louis Feuillade, 1913-1914) ***
Un siècle n'a pas tempéré l'enthousiasme de découvrir ce formidable sérial en 5 films qui triompha à sa sortie et a ravi depuis tous les amoureux du cinéma et du mystère. Les ruses et déguisements de Fantômas, géniale figure du crime gratuit, étonnent et amusent et Feuillade invente là quelque chose d'insaisissable et d'intemporel. DVD
Le fil (Mehdi Ben Attia, 2009) *
Cardinale est mauvaise comme tout dans le rôle d'une bourgeoise qui n'accepte pas l'homosexualité de son fils trentenaire (qui sort avec son beau jardinier) avant de se raviser dans un happy-end comme on n'en fait plus. L'originalité de ce film bien maladroit est qu'il se passe en Tunisie et que tout le monde, à part la mère, soit si tolérant. DVD
The flesh and the fiends / L'impasse aux violences (John Gilling, 1960) ***
La sordide affaire des résurrectionnistes d'Edimbourg (1827) est adaptée à l'écran avec de très beaux décors de studio, d'audacieuses scènes de violence et de nudité (pour l'époque et dans la version intégrale) et un ton général étonnamment sombre. Si Pleasance et Rose forcent un peu leur jeu, Cushing est excellent en Dr Knox. DVD
Carnivale / La caravane de l'étrange (HBO, 2003-2005) 0
Cette série qui se passe dans un étrange cirque ambulant du Midwest pendant la Grande Dépression ne manquait pas d'ambition, d'originalité et de moyens. Mais à force de privilégier l'atmosphère sur l'histoire, exsangue, on endort son spectateur. J'ai lâché à la fin du deuxième épisode et Carnivale n'a pas survécu à sa seconde saison. DVD
Tsar (Pavel Lounguine, 2009) ***
Le métropolite Philippe voit avec effroi son ami d'enfance Ivan le Terrible sombrer dans la folie mystique et meurtrière, entouré par ses sbires sanguinaires. Cette splendide fresque historique, pleine de bruit et de fureur (mais qui conserve un caractère intimiste), tend un implacable miroir à la face des pouvoirs russes d'hier et d'aujourd'hui. DVD
The countess / La comtesse (Julie Delpy, 2009) **
Le point de vue confus sur l'héroïne (Bathory semble être à la fois une égérie féministe, une amoureuse romantique et une psychopathe) donne à ce projet casse-gueule une intéressante étrangeté. Delpy - reptilienne dans le rôle - y surmonte les difficultés du film intimiste en costumes et la belle photographie masque les limitations du budget. DVD
Cochon qui s'en dédit (Jean-Louis Le Tacon, 1979) **
En 37 minutes et en Super 8, le réalisateur montre l'horreur d'une petite porcherie bretonne et du piège économique et personnel dans lequel son jeune propriétaire s'est embourbé. Un documentaire qui ne nous épargne rien et qui est aussi un pamphlet sur le capitalisme cannibale. A gauche toute, évidemment, mais toujours actuel. DVD
Gainsbourg (vie héroïque) (Joann Sfar, 2010) **
Ou plutôt "quelques scènes de la vie de Lucien Ginsburg" réimaginées par le dessinateur de BD-réalisateur. C'est très original, décousu et onirique (mais un poil trop long) tout en étant tenu par la performance d'Elmosnino, stupéfiant de resssemblance. J'ai beaucoup aimé voir passer les ersatzs de Fréhel, Gréco, Gall, Bardot, Birkin et Bambou. DVD
The party's over (Guy Hamilton, 1963-1965) ***
Avant "Goldfinger", Hamilton réalisa ce film très pessimiste qui subit les foudres de la censure britannique. Une jeune américaine, adoptée par des Beatniks londoniens, est recherchée par son boyfriend et son père quand elle disparaît. Reed (odieux et craquant) commande le petit groupe de nihilistes qui erre entre fêtes, accidents et suicides. DVD
The wind cannot read / Le vent ne sait pas lire (Ralph Thomas, 1958) *
L'amphigourique absurdité du titre n'est pas honorée dans cette "Love story" avant la lettre qui se passe aux Indes en 1943 entre un officier anglais (Bogarde) et une japonaise qui cache son cancer. Ils se promènent à dos d'éléphant, visitent le Taj-Mahal, sont séparés par les devoirs de la guerre et on s'ennuie poliment en attendant la fin. DVD
Elf / Elfe (Jon Favreau, 2003) 0
Je n'ai pas tenu plus de 30 minutes devant cet interminable numéro de Ferrell déguisé en elfe du Père-Noël à la poursuite de son père biologique dans Manhattan. J'aime assez les Christmas stories, ce genre si américain, mais les gesticulations et grimaces étonnées d'un géant vert, même sous la neige, ne sont plus de mon âge. DVD
Mohawk / L'attaque du Fort Douglas (Kurt Neumann, 1956) **
Un petit western colonial, fauché et abusant de stock-shots de "Sur la piste des Mohawks" de Ford, mais sympathique et kitsch en diable, avec trois pépées (une blonde, une brune, une rousse) se disputant les faveurs d'un artiste-peintre ami des indiens. Le Technicolor est splendide : on regarde le film comme un récit d'aventures illustré. DVD
The last command / Crépuscule de gloire (Joseph von Sternberg, 1928) ***
Jannings remporta à juste titre le premier Oscar du meilleur acteur pour son interprétation du chef de l'armée impériale russe déchu et devenu figurant à Hollywood. Un Sternberg muet qui panache, dans son style inimitable, action, mélodrame et document sur l'industrie du film des Twenties tout en faisant monter une réelle émotion. DVD
The pleasure garden (James Broughton, 1953) **
Récemment resurgi de l'oubli, ce joli petit film de 36 minutes est une ode à la liberté artistique, amoureuse et sensuelle tourné dans le parc abandonné du Crystal Palace de Londres. Des couples divers s'y forment sous l'oeil d'un sévère censeur et la protection d'une bonne fée. Il a eu le Prix de Fantaisie Poétique à Cannes en 1954. DVD
Voici venu le temps (Alain Giraudie, 2004) *
Un conte rural qui navigue entre le western, l'épopée médiévale et le pamphlet social et qui ne ressemble vraiment à rien d'autre avec ses noms et mots bizarres, son temps indéfini, son histoire obscure et son personnage principal rustiquement homo. Si le ton et le style sont très originaux, un certain effet de répétition s'installe sur la durée. DVD
Don't talk to strange men (Pat Jackson, 1962) **
Un petit thriller - 64 minutes - de série B britannique bien ficelé sur une adolescente qui tombe amoureuse d'un inconnu à l'appel duquel elle a répondu dans une cabine téléphonique. Le type, un maniaque, lui propose une rencontre. Le film (du genre "warning movies") est efficace et reste étonnament d'actualité à l'heure d'internet. DVD
L'homme du large (Marcel L'Herbier, 1920) **
Un fils indigne fait le malheur de sa famille avant de revenir au bercail. Tourné dans une Bretagne idéale, ce drame muet de bord de mer qui flirte avec la religiosité est porté par le jeu de Catelain et de Karl, la créativité de l'utilisation des intertitres, la beauté des compositions et le ressac. La restauration Gaumont de 2001, teintée, est magnifique. DVD
Comrades / Camarades (Bill Douglas, 1986) ***
Longtemps invisible, ce film-fleuve du trop rare Douglas sur l'histoire collective et individuelle des "Tolpuddle Martyrs", six syndicalistes d'un village anglais condamnés en 1834 au bagne australien, est à la fois épique et intimiste, politique et poétique. C'est aussi un manifeste de la magie du cinéma. Un des grands films oubliés des Eighties. DVD
Les grandes familles (Denys de La Patellière, 1958) ***
Le casting de rêve (Gabin, Desailly, Brasseur, Blier...) et l'excellence du scénario, tiré du roman de Druon, font de ce film exemplaire de la "qualité française" un solide spectacle qui fit un triomphe en son temps. La grande bourgeoisie en prend pour son grade et le spectateur en redemande. La première scène est anthologique. DVD
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