En 1957, Debbie Reynolds reste plusieurs semaines #1 des charts US avec son tube "Tammy", par ailleurs nominé à l'Oscar de la meilleure chanson la même année, qu'elle chante dans une scène de "Tammy and the Bachelor" (Joseph Pevney, 1957), sympathique et anodine bluette entre elle et Leslie Nielsen dans le décor des bayous du Mississippi. La chanson est réutilisée merveilleusement dans la plus belle scène du film autobiographique "The long day closes" de Terence Davies (1992), que j'ai découvert récemment et n'arrive pas à oublier.
La chanson "Tammy" est d'une suavité rare, avec ses paroles over the top ("I'd sing like a violin if I were in his arms") et sa mélodie sirupeuse. La voici dans son contexte original : Debbie, dans le rôle de Tammy, y chante en cinémascope à la fenêtre de sa chambre en parlant d'elle à la troisième personne ("Tammy's in love"), encouragée par sa logeuse. Près de 55 ans plus tard, Debbie Reynolds continue à chanter "Tammy" lors de ses tournées sur scène, pour le plus grand ravissement de ses fans.
Et voilà une autre version de "Tammy", encore plus suave de roucoulades, par une teen-idol quelque peu oubliée des années 50 : Jimmie Rodgers. C'est vrai que tout cela est terriblement daté, je ne vous dirai pas le contraire, mais j'adore sans réserve ces chansons douces qui évoquent des temps d'une sublime insouciance.
I hear the cottonwoods whisperin' above,
"Tammy ... Tammy ... Tammy's in love"
The ole hooty-owl hooty-hoos to the dove,
"Tammy ... Tammy ... Tammy's in love"
Does my lover feel What I feel When he comes near?
My heart beats so joyfully, You'd think that he could hear
Wish I knew if he knew What I'm dreamin' of
Tammy ... Tammy ... Tammy's in love
Whippoorwill, whippoorwill, you and I know
Tammy ... Tammy ... can't let him go
The breeze from the bayou keeps murmuring low:
"Tammy ... Tammy ... you love him so"
When the night is warm, Soft and warm, I long for his charms
I'd sing like a violin If I were in his arms
Wish I knew if he knew What I'm dreaming of
Tammy ... Tammy ... Tammy's in love
(Ray Evans & Jay Livingston)
27 mars 2011
23 mars 2011
Miss you, Elizabeth
7 mars 2011
Films vus par moi(s) : mars 2011
*** excellent / ** bon / * moyen / 0 mauvais
Ten canoes / 10 canoës, 150 lances et 3 femmes (Rolf de Heer, 2006) ***
Ce film totalement original qui raconte l'histoire d'une tribu d'aborigènes préhistoriques australiens nous immerge dans un monde étranger et pourtant universel, celui d'ancêtres dont la vie est intimement liée au conte et aux lois naturelles. Malgré l'artifice de la voix off, tout semble juste, même l'humour. En plus, la photographie est magnifique. DVD Z2 UK
Nine (Rob Marshall, 2009) 0
Musical racoleur inspiré par "Huit et demi" de Fellini, ce film inutile n'a comme justification que d'avoir aligné son casting (Day-Lewis, Cotillard, Cruz, Kidman, Dench, Loren... noyés dans le kitsch et la sensualité les plus roublards). J'ai tenu 30 minutes. Le reste, vu à x32, m'a semblé du même acabit : lamentable. DVD Z2 Fr
Un homme qui me plaît (Claude Lelouch, 1969) **
Le charisme de Belmondo et de Girardot et la toile de fond américaine font tout l'intérêt de ce road-movie qui prend son temps à raconter une histoire d'adultère comme une autre. C'est du Lelouch pur jus, amoureux de ses acteurs, de la caméra qui valse et des cascades musicales. La fin, inattendue, est simple et belle. DVD Z2 Fr
Vénus noire (Abdellatif Kechiche, 2010) **
La tragique histoire de Sarah Baartman, la "Vénus hottentote" des années 1810, exploitée dans sa vie et sa mort par les showmen, les maquereaux et les scientifiques, est dénoncée dans le détail et sans aucun affect dans cet exercice en inconfort porté par la brave prestation de Torres. Un film d'une colère froide et implacable. DVD Z2 Fr
Big Love, saison 4 (HBO, 2010) **
Un grand changement s'opère dans la saison 4 de cette série sur une famille polygame de l'Utah : les péripéties mélodramatiques s'accumulent et la crédibilité est poussée à bout par les complications de l'histoire. L'ensemble reste très original, bien joué et divertissant mais la puissante rigueur des saisons 1-3 s'est effritée. DVD Z1
The ghost writer (Roman Polanski, 2010) **
L'atmosphère règne suprême dans ce thriller paranoïaque très Seventies qui fait son lit des liens de subordination UK/USA. Il ne se passe pas grand chose, c'est un peu long, Polanski radote (le monde est pourri et les innocents trinquent) mais McGregor est parfait, l'ambiance morbide et la réalisation d'une formidable efficacité. DVD Z2 Fr
Art+Soul (Hetti Perkins & Warwick Thornton, 2010) ***
Perkins, la conservatrice en chef du département d'art aborigène de l'Art Gallery de New South Wales (Sydney) nous emmène dans un voyage initiatique dans la culture, l'art et la spiritualité des Aborigènes australiens d'hier et d'aujourd'hui. Un fascinant documentaire de 3h qui nous ouvre les yeux et l'esprit. Et nous touche au coeur. DVD Z0 Austr
The man who knew too much / L'homme qui en savait trop (Alfred Hitchcock, 1956) **
Un film qui déploie le meilleur d'Hitchcock (narration, réalisation, direction d'acteurs, montage) et qui tient le spectateur en haleine dans une formidable leçon de suspense jusqu'à la célèbre séquence du Royal Albert Hall. Mais après, la tension se relâche et le film patine sur ses vingt dernières minutes. C'est dommage. DVD Z2 Fr
Easy A (Will Gluck, 2010) ***
Dans une high school californienne, une excellente élève ayant mensongèrement raconté à sa copine qu'elle a couché est prise dans une spirale infernale de rumeurs salaces. Inspirée par "La lettre écarlate", une comédie vraiment drôle menée par la lumineuse Stone (une actrice à suivre) sur la dynamique de la société des ados. DVD Z2 UK
Hell's Hinges (Charles Swickard & William S. Hart, 1916) ***
Formidable conte moral dans un contexte de western, ce moyen-métrage muet commence comme un mélo chrétien pour finir dans un stupéfiant déferlement de violence dantesque. Hart est excellent dans son rôle de figure tutélaire qui annonce bien des héros ultérieurs du western. Un film passionnant au ton étonnamment sombre. DVD Z1
Me and Orson Welles (Richard Linklater, 2008) *
En 1937, un étudiant (Efron) est engagé par le Mercury Theatre pour deux répliques lors de la création du "Jules César" de Shakespeare par Welles à Broadway. C'est un film très sympathique et McKay est extraordinaire dans le rôle de Welles à 22 ans. Mais les films sur le théâtre (et les répétitions) ont toujours tendance à m'ennuyer... DVD Z4 Austr
Marilyn, dernières séances (Patrick Jeudy, 2008) 0
Un pseudo documentaire lugubre qui utilise une pléthore d'images d'archives intéressantes en les faisant souvent mentir par un commentaire qui s'écoute : Marilyn en émerge comme une pathétique névrosée. Le psychanalyste Schneider, qui l'a co-adapté de son propre livre, semble y patauger dans ses fantasmes. DVD Z2 Fr
The kids are all right / Tout va bien ! (Lisa Cholodenko, 2010) ***
Deux lesbiennes (Bening, splendide et plus à l'aise que Moore), leurs deux enfants ados et le père retrouvé : une chronique très juste des relations familiales avec ses félicités et ses tempêtes. L'universalité du propos fait de cette tranche de vie au ton contemporain le plus hétéro des films à contexte homo. Sincère et touchant. DVD Z2 Fr
True grit (Etan & Joel Coen, 2010) *
N'ayant pas vu l'original d'Hathaway avec Wayne, je m'attendais à une belle surprise au lu de l'histoire (une gamine précoce engage un mercenaire pour venger l'assassinat de son père) mais le jeu surchargé de Bridges, l'incessant bavardage et la mollesse du scénario m'ont vite fait déchanter. Un tir en l'air, pas plus que ça. Avion
Potiche (François Ozon, 2010) 0
On pourra dire que la fausseté de l'ensemble est voulue parce que c'est un pastiche, un hommage ironique, une boutade aux Seventies : peut-être, mais l'impression finale est celle d'un vain exercice, truffé de références bêtement attendues et montrant à quel point Deneuve, figée comme jamais, est devenue hermétique à la comédie. Avion
Tangled / Raiponce (Nathan Greno & Byron Howard, 2010) *
S'il est vrai que l'animation et les visuels sont très réussis, une fois encore Disney se prend les pieds dans le ronronnement de l'histoire, la faiblesse des chansons et les insupportables yeux hypertrophiés des personnages. Il reste quelques belles scènes et l'intéressant personnage de la "fausse-mère", méchante modelée sur Cher. Avion
Black swan (Darren Aranofsky, 2010) ***
Rien que pour les exaltantes vingt minutes finales, portées par la perfection de la réalisation, du jeu habité de Portman et, bien sûr, de la sublime musique de Tchaikovsky, on pardonne les quelques maladresses du scénario, le miscasting de Kunis. J'ai adoré les références criantes à "Carrie" et aux films de Cronenberg. Avion
Inscription à :
Articles (Atom)