14 décembre 2013
Films vus par moi(s) : décembre 2013
*** excellent / ** bon / * moyen / 0 mauvais
This is 40 / 40 ans mode d'emploi (Judd Apatow, 2012) *
A Los Angeles, les scènes de la vie d'un couple de jeunes quadragénaires. Les enfants, les parents, le désir, le travail, les finances : tout y passe. Un Apatow moyen et décousu qui égrène des séquences aux flêches amusantes et d'autres qui tombent à plat, les deux essentiellement basées sur le cul. Paul Rudd est très bon comme d'habitude mais le jeu uniforme de Leslie Mann, médiocre actrice, plombe tout le film. Assez amateur, en fait. BR Fr
Mad Men. Saison 6 (Matthew Weiner, AMC, 2013) **
** seulement parce que le rythme du délitement de Don Draper et ses effets sur les autres personnages donnent parfois l'impression d'un scénario qui se met à tourner en rond. Mad Men reste néanmoins une série géniale : les personnages justement ont ces fêlures touchantes, les acteurs et le style sont brillants et chaque épisode réserve des fulgurances émotionnelles ou de mise en scène qui balayent les réticences possibles. BR UK
Beasts of the Southern wild / Les bêtes du Sud sauvage (Behn Zeitlin, 2012) 0
La poétisation de la misère est toujours difficle à avaler. On est servi avec ce film sur une gamine noire du bayou de Louisiane qui traverse les épreuves commises par les hommes et la Nature grâce à sa résilience innocemment imaginative. La petite actrice de 6 ans est formidable mais la réalisation pleine de maniérismes satisfaits et l'onirisme de pacotille m'ont fait fuir. J'ai tenu sur la première moitié puis parcouru le reste en fast forward. BR Fr
Brideshead revisited / Retour à Brideshead (Julian Jarrold, 2008) **
Une adaptation esthétiquement très soignée du roman d'Evelyn Waugh sur les liens complexes qui unissent, de 1923 à 1943, un étudiant anglais, un camarade aristocrate excentrique rencontré à Oxford et la soeur de celui-ci. Les choix du scénario transforment en profondeur l'histoire originale, affirmant l'aspect homosexuel et lançant la charge contre le catholicisme. Or, Vaugh a écrit un livre sur la Grâce. C'est vraiment un intrigant contresens. BR UK
Quelques heures de printemps (Stéphane Brizé, 2012) ***
La violence affective entre parents et enfants (ici une mère et son fils quadragénaire) et le suicide assisté sont deux sujets piégés : le réalisateur réussit à en extraire une très touchante histoire humaine, toujours rigoureusement juste et digne. Il y est aidé par deux formidables acteurs : Hélène Vincent et Vincent Lindon (et Emmanuelle Seigner dans un petit rôle). Un film épuré qui distille sa froideur puis qui soudain bouleverse. BR Fr
They were expendable / Les sacrifiés (John Ford, 1945) *
Bien sûr, l'hommage (presqu'en temps réel) aux Marines promis à la défaite contre les Japonais dans les Philippines était admirable mais il y a si peu de conflit (au sens scénaristique) dans ce film trop long que l'ennui poli s'installe rapidement pour ne relâcher que dans la dernière demi-heure, assez émouvante. Ford a voulu faire un film "comme c'était", le résultat, hybride de fiction et de documentaire, ne m'a pas vraiment convaincu. DVD Z1 US
Predator (John Mc Tiernan, 1987) **
Je ne l'avais pas revu depuis sa sortie ciné celui-là. Ca reste un très bon film d'action et de suspense, qui ne crie pas trop son origine Eighties et qui est transcendé par une mise en scène nerveuse et une composition des plans dans la jungle parfois magnifique (notamment pendant le duel final). Schwarzenegger est parfait dans son rôle archétypal. Un bémol quand même : le rire du Predator lors d'une scène cruciale, choix imbécile. BR Fr
Un condamné à mort s'est échappé (Robert Bresson, 1956) ***
La rigueur obsessionelle de Bresson fait des merveilles avec ce sujet d'un résistant préparant son évasion d'une prison lyonnaise en 1943. La précision austère de la mise en scène basée sur la répétition décalée des actions et le jeu atonal et pourtant fiévreux des acteurs en font une oeuvre d'un sentiment quasi mystique. Le travail sur les sons et bruitages est remarquable et la fin est une épiphanie qui donne tout son sens à ce qui a précédé. BR Fr
Kaboom (Gregg Araki, 2010) 0
Le début de ce film sur les aventures d'un étudiant bisexuel de l'Université de San Diego qui a d'étranges hallucinations promet un moment léger et décomplexé, plein de jeunes actrices et acteurs dénudés et d'effets et de couleurs pop. La fin, autour d'une secte apocalyptique, plonge dans le grand n'importe quoi et ruine le tout par son injustifiable je m'en foutisme. Allez, disons que la première heure se laisse voir. DVD Z2 Fr
Fin / The end (Jorge Torregrossa, 2012) **
Quelques amis jeunes quadras se retrouvent pour un week-end dans un chalet forestier et découvrent que tout le monde autour d'eux a disparu. Une fable métaphorique sur quelques questions existentielles majeures. Si tout ne fonctionne pas, on ne peut nier l'originalité du point de vue et la Sierra est magnifiquement filmée. Un film espagnol qui n'atteint pas toutes ses ambitions (la fin est bâclée) mais qui propose d'intrigantes visions. BR Fr
Les misérables (Raymond Bernard, 1933) ***
Chaque scène de cette adaptation fleuve en trois parties (près de 5h en tout) du roman de Hugo semble être issue d'un recueil de gravures du XIXe siècle, dynamisées par d'étonnantes compositions obliques et d'éclairages quasi expressionnistes : c'est un triomphe visuel. Le casting incarne à la lettre ses personnages mythiques, Harry Baur en tête évidemment, avec son Jean Valjean tellurique et bouleversant. Un monument inaltérable. BR Fr
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Bonjour Tom,
RépondreSupprimerMême avis que toi concernant "Kaboom". Et je suis fan de Gregg Araki pourtant.
Mais là, quasiment rien ne m'a plu, et pire j'ai oublié le film tout de suite après le générique final. Il y a quelques thématiques chères au cinéaste, mais c'est l'aspect visuel (je préfère encore la pellicule de ses films des années 90), le jeu uniformément lisse de ses acteurs, le script sans folie qui ont eu raison de ma patience.
Je n'aime qu'une scène, celle des "spaghettis". Je retrouve là un esprit un peu licencieux et un trait d'humour que j'aime.
Pour le reste...
La BA de son prochain film vient d'être dévoilée, ça a l'air intriguant (et il semble avoir de nouveau opté pour le format Scope, ce qui est nouveau chez lui).
J'en profite évidemment pour te souhaiter un très joyeux Noël et de belles fêtes de fin d'année en compagnie de tes proches.
Bien à toi
Jordan.
Je ne suis pas fan d'Araki en général que je trouve très inégal mais là, il dégringole.
SupprimerJoyeuses fêtes à toi aussi.