28 septembre 2014

Heroes of mine : Fréhel


Fréhel (1891-1951)

Ce n'est pas parce que la maison de sa grand-mère où elle passa sa petite enfance est à quelques minutes à pied de ma propre maison de famille en Bretagne que j'aime Fréhel. Mais ça y fait. Une plaque sur le mur et le nom de la ruelle commémorent son passage là-bas (dans le Finistère Nord, à Primel-Trégastel) et je ne manque jamais d'y aller quelques moments quand je suis dans le coin.

Fréhel. Sa vie vagabonde, sa voix quand elle chante et quand elle parle, sa présence physique dans les quelques documents qui traînent sur elle et surtout dans les films où ses apparitions sont toujours terrassantes font qu'elle reste, malgré les décennies qui passent et l'éloignent, l'une des personnalités les plus miraculeuses de l'art populaire français, music-hall, chanson et cinéma.

Tout chez elle me fascine : ses identités (la petite Marguerite Boulc'h, la débutante Môme Pervenche, la grande Fréhel), ses transformations physiques, de la beauté courtisane des années 1910 à la matronne prématurément bouffie des années 1930 et 1940 et sa trajectoire privée et professionnelle qui boucla une boucle de la misère au caniveau en passant par l'argent et la gloire, l'alcool et la coco. Et sa voix, cette voix !


Quand elle s'emparait d'une chanson, d'un réalisme poétique et dramatique qui était la signature de son époque, elle ne se contentait pas de l'interpréter, elle la vivait et elle la combattait. Combien aurais-je donné pour avoir la chance de la voir sur scène, à Bobino ou au Boeuf sur le Toit, et peut-être plus encore, sur les estrades de ces fêtes foraines et bals populaires où elle se sentait tellement chez elle. Elle commençait parfois un tour de chant par une adresse aux clients : "Fermez vos gueules, j'ouvre la mienne !".


J'écoute souvent les disques que j'ai d'elle (notamment les trois CD indispensables de la collection Chansophone), je ne m'en lasserai jamais. Ses titres sont des programmes, surtout ceux des années 30, son âge d'or : "L'obsédé", "La coco", "Les filles qui la nuit", "Sous la blafarde", "Pauvre grand", "A la dérive", "La peur", "Maison louche". Ces chansons sont sans doute plus oubliées que son plus grand succès, "La java bleue", qui est entraînante, facile et légère. Celles-là sont sombres, terribles, sublimes. Ce sont des histoires qui s'ouvrent et se referment sur leur abîme en trois minutes. La voix et le phrasé de Fréhel les haussent au niveau de la Tragédie. Elle seule a su faire ça (pardon, Damia !).


Et quand les chansons ne suffisent pas, quand on veut revoir Fréhel (parce que Fréhel se voit tout autant qu'elle s'écoute), il suffit de se repasser ses quelques scènes du "Roman d'un tricheur" (Sacha Guitry, 1936) ou de "Pépé le Moko" (Julien Divivier, 1937). Quand elle est à l'écran, elle réussirait à éclipser Guitry, Gabin, Balin et les autres. Les seconds rôles qu'elle eût au cinéma furent tous de premier choix.


dans "Pépé le Moko", elle fredonne et pleure en écoutant
sa propre chanson "Où est-il donc ?" sur un grammophone 

Fréhel est morte en 1951, elle avait 59 ans et elle avait usé sa corde par les deux bouts. Il paraît que sa tombe au cimetière de Pantin est parfois fleurie. Je n'y suis jamais allé.

PS : Merci à Violaine Schwartz pour sa déclaration passionnée à Fréhel dans son beau livre "Le vent dans la bouche" (POL, 2013). 

13 septembre 2014

I lock my door upon myself


Norma Jeane Baker referme la porte sur Marilyn Monroe
dans "The Misfits" (John Huston, 1961)

7 septembre 2014

Masterpiece Lost

Après avoir vu récemment le médiocre "The Monuments Men" (George Clooney, 2013), je me suis interrogé sur les trois tableaux disparus que je regrette le plus, ceux pour lesquels je serais allé jusqu'à me déplacer spécialement pour les voir sur leur site de conservation, si c'était encore possible.

Difficile question à priori, les titres des chefs-d'oeuvre invisibles, volés ou détruits, forment une longue litanie de fantômes. Mais puisque je me suis arbitrairement fixé le nombre de trois, après réflexion qui n'a finalement pas pris longtemps (les trois peintures ci-dessous se sont imposées en moins de deux), les voici, dans l'ordre alphabétique des noms de leurs auteurs :

Les Casseurs de Pierres (Gustave Courbet, 1819-1877)
1849 / huile sur toile / 159cm x 259cm

Anciennement au Musée des Beaux-Arts de Dresde (Allemagne) / Gemäldegalerie Neue Meister, Staatsliche Kunstsamlungen. Détruit dans la nuit du 13 au 14 février 1945 lors du bombardement de Dresde.


L'audace du très grand format pour manifester de la condition ouvrière. La force de la composition dynamique et des poses laborieuses. La splendeur de la gamme chromatique. L'universalité et la dignité de l'image.

La Nativité avec Saint François et Saint Laurent (Caravage, 1571-1610)
1609 / huile sur toile / 298cm x 197cm

Anciennement à l'Oratoire de San Lorenzo de Palerme (Sicile). Volé sur commande le 18 octobre 1969 par des criminels mafieux, abîmé et vraisemblablement brûlé la même année.


Le clair-obscur qui creuse l'espace à la composition éclatée. L'irruption du divin (l'ange) dans le quotidien contemporain (la vérité des modèles). L'inoubliable figure du jeune homme aux cheveux blonds à droite.

Nous Trois / Wir Drei (Philipp Otto Runge, 1777-1810)
1805 / huile sur toile / 100cm x 122cm

Anciennement à la Kunsthalle de Hambourg (Allemagne). Détruit le 6 juin 1931 dans l'incendie du Glaspalast de Munich (Allemagne) lors de l'exposition temporaire "Oeuvres des Romantiques Allemands, de Caspar David Friedrich à Moritz von Schwind".


Daniel (le frère du peintre), Pauline (la femme du peintre) et Philipp (le peintre). Le romantisme bouleversant d'un des plus beaux autoportraits de groupe de l'histoire de la peinture. Les liens ambigüs du coeur et du sang.

et en bonus :

Le Pigeon aux Petits Pois (Pablo Picasso, 1881-1973)
1911 / huile sur toile / 64cm x 53cm

Anciennement au Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris. Volé dans la nuit du 19 au 20 mai 2010. Le receleur arrêté a dit qu'il avait jeté le tableau endommagé lors du transport (avec quatre autres tableaux volés en même temps) dans une benne à ordures. L'enquête n'a pas permis de savoir si c'est vrai ou faux.


C'est pas un de mes tableaux préférés mais c'est une oeuvre que j'aimais et connaissais bien car je la présentais souvent lors des visites guidées au musée (la dernière fois quelques jours avant son vol). Elle était d'approche pédagogique facile pour expliquer le Cubisme Analytique.

6 septembre 2014

Films vus par moi(s) : septembre 2014


*** excellent / ** bon / * moyen / 0 mauvais

The Matador (Stephen Higgins & Nina Gilden Seavey, 2008) **
Entre 2003 et 2005, le quotidien d'un matador espagnol de 21-23 ans, David Fandila, dit El Fandi (né en 1981). Les séquences avec sa famille montrent le gamin qu'il est resté, celles dans les arènes le showman (un peu trop) qu'il est devenu. Il est aujourd'hui le plus important des matadors d'Espagne. Le doc est un peu "La corrida pour les nuls" mais les scènes où la caméra mobile suit l'homme et la bête au combat sont impressionnantes. BR US

Simon Killer (Antonio Campos, 2012) *
Un étudiant américain paumé (Brady Corbet) de passage à Paris rencontre une hôtesse de bar et plonge avec elle dans une spirale destructrice. Cette pure étude de caractère, crue et étouffante, exploite les images hors focus du Paris nocturne et la musique alternative pour évoquer un cas psychiatrique borderline. C'est assez réussi et les acteurs sont excellents mais il manque un véritable enjeu scénaristique pour que le film décolle. BR UK

Richard III (Laurence Olivier, 1955) ***
Laurence Olivier adapte en 2h40 la pièce de Shakespeare et s'approprie le rôle du Duc de Gloucester qui s'empare par la ruse et le meurtre du trône d'Angleterre avant de tomber de cheval. Un triomphe de mise en scène qui hybride cinéma et théâtre, semblant comme animer des miniatures médiévales dans un splendide Technicolor. Olivier, fabuleux, est le Richard III définitif, un méchant archétypique inoubliable. Un chef-d'oeuvre. BR UK

Keep the lights on (Ira Sachs, 2012) **
Inspiré par la vie privée du réalisateur, la chronique de dix ans de la relation d'un couple gay à New York, dont l'un des partenaires a une addiction à la drogue. Un film intimiste, sensuel et douloureux, qui se concentre sur le point de vue de l'avatar de Sachs (interprété par le danois Thure Lindhardt, très bon). Ca pourrait être n'importe quel couple, gay ou hétéro car les thèmes abordés sont universels. De toute évidence le réalisateur aime Bergman. BR UK

The look of love / A very englishman (Michael Winterbottom, 2013) 0
Paul Raymond (1925-2008) fut l'homme le plus riche de Grande-Bretagne grâce à ses clubs de Soho et ses magazines érotiques. Le film raconte son histoire de 1960 à 1992 entre ses affaires, ses aventures et son échec avec sa fille. Steve Coogan est bon dans le rôle et les showgirls peu vêtues mais tout est dans la surface, la réalisation est amorphe et j'ai laissé tomber au bout de 45 minutes. A mille lieues de l'excellent "Larry Flynt" de Forman. BR Fr

Lektionen in Finsternis / Lessons of darkness / Leçons de ténèbre (Werner Herzog, 1992) **
Pas exactement un doc mais une capture lyrique des images des feux du Koweit après la Première Guerre du Golfe. Le survol en hélicoptère de Koweit City puis du désert ravagé par les traces du conflit, le pétrole et ses puits en feu font partie de ce qu'Herzog a fait de plus exaltant. Le tout sur la musique de Wagner, Pärt, Grieg, Mahler... C'est presque de la science-fiction, c'est beau et c'est terrible. C'est aussi germaniquement romantique. BR US

The boys from Brazil / Ces garçons qui venaient du Brésil (Franklin J. Schaffner, 1978) *
Très déçu à la revoyure. Une idée prometteuse (Mengele, réfugié au Paraguay, a créé des enfants clones d'Hitler que d'anciens nazis ont implantés dans tous les pays occidentaux). Mais hélas, la morne platitude de la réalisation et le surjouage grossier des vieux Gregory Peck et Laurence Olivier plombent le film qui a aucun moment ne s'élève au niveau de l'excitant thriller qu'il aurait du être. Une occasion ratée, un classique avorté. BR UK

Maps to the stars (David Cronenberg, 2014) ***
Derrière la comédie hystérique sur la faune d'Hollywood se cache un drame - presqu'une tragédie classique - d'une terrible lucidité sur le poison mortel des secrets de famille. Plusieurs personnages, tous formidablement joués (Julianne Moore, Mia Wasikowska), s'y croisent et s'y brisent sur un excellent scénario d'une subtile violence psychologique et physique qui appartient en plein à Cronenberg. Une fable où le soleil de L.A. se révèle un trou noir. BR Fr 

The gang's all here / Banana split (Busby Berkeley, 1943) ***
Peu de musicals ont une intrigue plus légère que celui-ci mais l'exubérant délire Technicolor des numéros musicaux, la caméra virevoltante de Berkeley et la présence de la tornade Carmen Miranda le portent au Panthéon des films d'insouciance. Une vingtaine de minutes flanchent au milieu mais pour le reste, il suffit de se laisser emporter. Et puis Eugene Pallette, Edward Everett Horton, Charlotte Greenwood et Alice Faye quoi ! BR UK

Wrath of the Titans / La colère des Titans (Jonathan Liebesman, 2012) 0
La suite du "Choc des Titans" (Leterrier, 2010) est toute aussi mauvaise. Persée, Andromède et quelques autres descendent au Tartare pour délivrer Zeus des griffes de Chronos. Certains décors et visuels CGI sont spectaculaires mais le scénario inepte, qui accumule scènes de baston individuelles et collectives, ruine tout début d'intérêt. Pas de magie, pas de poésie, pas de grandeur. La mythologie grecque rendue conne et vulgaire. BR 3D Ital  

Kean ou Désordre et génie (Alexandre Volkoff, 1924) **
Passées les longues vingt premières minutes (des scènes statiques de Roméo et Juliette), le film change de rythme et le dynamisme de la mise en scène (notamment deux formidables séquences : le tigre et la taverne), la beauté de la photo et surtout le charisme d'Ivan Mosjoukine, omniprésent à l'écran dans le rôle de l'acteur britannique, l'emportent. Jusqu'à l'interminable agonie du personnage. Romantique, comique, dramatique : un muet solide. DVD Z1 US

The Tillman story (Amir Bar-Lev, 2010) **
Le charismatique footballeur américain Pat Tillman stoppa sa carrière en 2002 pour s'engager dans l'armée. Lorsqu'il a fut tué en Afghanistan le 22 avril 2004, la machine de propagande militaire et politique de Bush décida d'en faire un héros. Mais sa famille, découvrant que sa mort ne s'était pas du tout passée comme annoncé, se lança dans un bras de fer pour que la vérité éclate. Un très intéressant doc sur les eaux troubles du mensonge d'Etat. BR US

The Galapagos affair : Satan came to Eden (Dayna Goldfine & Dan Geller, 2013) ***
Un doc sur le (mélo)drame qui s'est déroulé sur une île déserte des Galapagos entre 1929 et 1934. Un couple d'allemands qui s'y était réfugié pour fuir la société y fut rejoint par un autre couple puis par une baronne excentrique et ses deux amants. La cohabitation tourna à la déflagration. Illustrée par les photos et les films amateurs qu'ils firent eux-mêmes sur place, leur histoire évoque Defoe, Nietzsche et Agatha Christie. Fascinant. DVD Z1 US 

Nous ne vieillirons pas ensemble (Maurice Pialat, 1972) **
Des scènes de la relation abusive d'un couple illégitime dont l'homme (Jean Yanne, encore une fois révoltant dans un rôle basé sur Pialat lui-même) est ce qu'on ne nommait pas encore un pervers narcissique. Marlène Jobert est étonnamment convaincante dans celui de la maîtresse en amour et souffrance. Le film n'est pas dans mes favoris de Pialat mais il reste un morceau passionnant du cinéma adulte des années Pompidou. BR Fr

Yves Saint Laurent (Jalil Lespert, 2014) *
Un biopic terriblement académique qui n'entre à aucun moment dans le processus créatif de Saint Laurent ou le contexte de son époque mais qui ne fait qu'accumuler les épisodes de progression professionnelle et de désagrégation personnelle. Pierre Niney est surprenant de mimétisme mais cela ne suffit pas. Le beau rôle est donné à Pierre Bergé (Guillaume Gallienne) en amant gardien du temple. Un film "autorisé" plat et convenu. BR Fr

Salon Kitty (Tinto Brass, 1976) **
Trois avant son "Caligula", Tinto Brass revisitait l'Allemagne nazie par le petit trou (de la lorgnette) : un cabaret-bordel de Berlin où les dignitaires du régime sont espionnés. Beaucoup de fesses et de svastikas, de champagne et de bottes. Le début promet puis le scénario s'enlise mais le mauvais goût, la déco clinquante, la musique, Helmut Berger en SS et surtout l'inimitable Ingrid Thulin en Madame font que j'ai regardé tout ça bouche bée. BR US

The immigrant (James Gray, 2013) *
En 1921 (on a plutôt l'impression que c'est 1905), une jeune femme polonaise arrivée à Ellis Island tombe sous la coupe d'un souteneur. Un mélodrame volontairement retenu, imbu de lui-même, qui offre à Marion Cotillard (excellente comme toujours) un rôle accablé avec accent. Joaquin Phoenix semble faire une démonstration de Method Acting. Et la photo uniformément jaune tape sur le système. Beaucoup pour pas grand chose. BR Fr

Le week-end / Un week-end à Paris (Roger Michell, 2013) **
Loin d'être la romcom que le titre pourrait laisser penser, ce film sur le week-end parisien d'un couple de sexagénaires anglais (Lindsay Duncan et Jim Broadbent, excellents) se révèle être l'observation incisive de deux remises en question et de l'angoisse du temps qui passe. L'humour est bien présent mais c'est pour mieux rehausser la tristesse amère du propos. Ca pourrait être l'avant-dernier chapitre de la trilogie des "Before" de Richard Linklater. BR UK

Under the skin (Jonathan Glazer, 2013) **
Scarlett Johansson casse son image hollywoodienne et brille dans cet étrange film de SF, hybride de road movie existentiel et d'art project de galerie. Mais à trop vouloir trouver une approche originale (et ça, le film l'est vraiment) pour raconter son histoire, la pose s'installe hélas, avec l'ennui corollaire. C'est un film arty, c'est un film prétentieux, c'est aussi un film sensuel avec des images qui s'impriment en profondeur. Under your skin. BR UK 

Warm bodies / Warm bodies - Renaissance (Jonathan Levine, 2013) 0
Dans une ville post-apocalyptique, un jeune zombie en voie de réhumanisation s'éprend d'une jeune fille. Ca part d'une idée originale et sympathique mais cet hybride de romcom et d'horreur, évidemment inspiré des "Twilight", est tellement formaté pour les ados (avec les bons sentiments et l'accompagnement musical obligés) que j'ai fast-forwardé du milieu à la fin. Mais bon, je suis plus vraiment la cible client, alors je dis rien. BR UK

Calvary (John Michel McDonagh, 2013) *
Dans un village côtier près de Sligo, la semaine fatidique d'un prêtre et de quelques habitants malmenés par la vie. Ce film sombre sur la dynamique cyclique du Mal ne tient pas ses promesses, la faute à une écriture et des personnages trop affectés. Brendan Gleeson est (comme à son habitude) excellent en soutane et les images des paysages de l'ouest irlandais sont magnifiques. Un sujet intéressant affaibli par les artifices de son traitement. BR UK  

Le feu dans la peau (Marcel Blistène, 1954) *
Dans une ferme de Haute-Provence, le désir et la frustration s'exacerbent en huis-clos. Un film à papa qui, pour l'époque, pousse au maximum de ce que la décence permettait. Il y a des déshabillages et des empoignades, on y parle de soutien-gorge et de cocufiage et les dialogues sous-entendent une sexualité généreuse. Giselle Pascal, Raymond Pellegrin (très bon) et la petite allumeuse Nadine Basile s'y donnent la réplique, le feu au cul. DVD Z2 Fr 

The normal heart (Ryan Murphy, 2014) ***
Larry Kramer adapte sa pièce autobiographique de 1985 dans ce film HBO qui raconte, de 1981 et 1984, la réponse d'un petit groupe d'activistes gays de New York face à l'irruption du sida et au silence des pouvoirs publics. Enragé et bouleversant, il montre en face la mort qui se propage dans la communauté gay, la détresse et la colère dans son sillage. Avec des acteurs formidables, dont Mark Ruffalo, remarquable dans l'avatar de Kramer. BR US.