6 juin 2015
Films vus par moi(s) : juin 2015
*** excellent / ** bon / * moyen / 0 mauvais
Sans soleil (Chris Marker, 1983) ***
Il y a tellement de choses, d'images, de mots et de thèmes dans ce film qui n'est ni documentaire ni fiction qu'on a du mal à en tirer le fil directeur, qui sans cesse s'échappe. Le Japon, le Cap Vert et quelques autres lieux, sont surtout le terrain d'un essai d'ethnographie philosophique et poétique sur un temps qui va basculer dans la mondialisation. La parade dansée des japonaises est une séquence merveilleuse. Un très grand Marker. DVD Z2 UK
A bout de souffle (Jean-Luc Godard, 1960) *
Bien sûr, le film a fait évoluer le cinéma français et international vers une nouvelle forme de tournage, de montage et de narration mais personnellement, les jeux de mots de Belmondo (dont la présence physique reste stupéfiante), la faiblesse de l'intrigue et l'interminable séquence à l'hôtel me tapent sur le système. Revoir Paris à l'été 1959 est le plus intéressant, puis la fraîcheur de Jean Seberg. Un film important, oui mais. BR UK
Inferno / La piste fatale (Roy Ward Baker, 1953) **
Un thriller de survie sur un homme blessé (Robert Ryan) abandonné dans le désert du Mojave par sa femme (Rhonda Fleming) et l'amant de celle-ci qui utilise vraiment ingénieusement la 3D, notamment pour isoler les personnages dans les immensités rocheuses. Si Robert Ryan exprime ses pensées par une voix off un peu trop répétitive, les spectaculaires images (en Technicolor) font de ce petit film méconnu une très agréable surprise. BR UK 3D
Abus de faiblesse (Catherine Breillat, 2013) *
Catherine Breillat met en scène des moments de sa propre histoire d'arnaque affective et financière par l'escroc Cristophe Rocancourt dans ce film sec et froid où l'émotion n'arrive que dans la dernière séquence, la plus réussie. Isabellle Huppert, dans le rôle de la réalisatrice paraplégique, est égale à elle-même, intérieure et physique, face Kool Shen en crapule attentionnée et manipulatrice. Le cinéma comme un auto-exorcisme. DVD Z2 Fr
Eden Lake (James Watkins, 2008) **
Un jeune couple (Nelly Reilly et Michael Fassbender) parti en week-end au bord d'un lac forestier est importuné par une bande d'ados. C'est un euphémisme : ce survival britannique pousse très loin la violence montrée et suggérée. Avec un intéressant sous-texte sur la jalousie et la haine sociale. Le fait que les harceleurs soient des enfants induit un malaise qui fait l'originalité du film, par ailleurs bien mis en scène, joué et photographié. BR Fr
The Devil rides out / Les vierges de Satan (Terence Fischer, 1968) **
Christopher Lee affronte Charles Gray (tous deux excellents d'assurance et de prestance) dans ce film d'atmosphère autour d'une secte satanique dans la bonne société de la campagne anglaise. Le style Hammer se retrouve dans les couleurs et les décors et les scènes de rituels sont bien amenées, notamment celle du Démon assis, une apparition vraiment inquiétante. L'un des classiques d'un thème finalement assez peu traité au cinéma. BR UK
Retour à l'aube (Henri Decoin, 1938) **
Danielle Darrieux est une jeune provinciale mariée à un chef de gare qui part seule à Budapest pour toucher un héritage et s'y étourdit de couture, d'hommes et de palaces avant d'y connaître la désillusion. Un conte moral entre Cendrillon et Sunrise, sur les sirènes de la grande ville avec des séquences montées comme chez les soviétiques et d'autres comme chez les hollywoodiens. Un bon film véhicule pour la jeune star des années 30. DVD Z2 Fr
Gun crazy / Le démon des armes (Joseph H. Lewis, 1949) ***
L'amour en cavale d'un couple criminel passionné d'armes à feu. Les séduisants Peggy Cummins et John Dall apportent une fraîcheur et une vitalité sexy à ce chef-d'oeuvre de la série B, mené sans temps mort par le réalisateur sur un scénario de Dalton Trumbo. Le dynamisme de sa mise en scène répond parfaitement à l'urgence des situations et des émotions. Un film noir et un film romantique qui réussit dans les deux genres. BR Fr
The smell of us (Larry Clark, 2014) *
Sur le parvis du Palais de Tokyo quelques ados bourgeois du XVIe skatent et se prostituent à de riches vieux et vieilles. Un film à scandale à la signification incertaine (le vide moral ? l'exploitation mutuelle entre les générations ? le dégoût de soi ?) prétexte aux fantasmes de chair fraîche du réalisateur de 71 ans (qui se donne dans un rôle de fétichiste carabiné). Une scène géniale, stupéfiante : la mère incestueuse ravagée (Dominique Frot). DVD Z2 Fr
Laurence anyways (Xavier Dolan, 2012) **
A 2h35, ce film remuant sur un couple dont l'homme entame une transition sexuelle est trop long et part dans des directions pas toujours structurées mais les thèmes traités (l'identité et le genre, la dépendance affective, le regard...) ne cèdent pas à la facilité ou à la complaisance. Avec des scènes mémorables (le lycée, le restaurant, la famille de cabaret...) et un casting (Melvil Poupaud, Suzanne Clément, Nathalie Baye) formidable. DVD Z2 Fr
It follows (David Robert Mitchell, 2014) 0
Une ado qui a choppé la chtouille voit des personnages fantômatiques la suivre. Un navet soporifique dont la mise en scène roublarde et référentielle, faite de lents travellings gratuits et de ralentis insignifiants (ça créé une atmosphère), veut surclasser la vacuité. Et ça marche, à lire les avis enthousiastes, consternants. Même la métaphore sur l'Angst adolescente, intrigante au début, déçoit. Un film qui prend la pose, rien de plus. BR Fr
Moon 44 (Roland Emmerich, 1990) *
En 2038, une société minière envoie un mercenaire (Michael Paré) sur un astéroïde pour enquêter sur du vol de matériel. L'histoire est mal foutue et sans intérêt mais les rapports de domination mutuelle entre les brutes musculeuses et leurs minets pilotes à joysticks, étonnamment chargés d'homoérotisme, font toute l'originalité de ce film qui cache son petit budget par des décors plutôt réussis. La science-fiction aux confins du porno gay. BR Allem
Paper moon / La barbe à papa (Peter Bogdanovich, 1973) ***
Un road movie tout en charme et en tendresse, et en malice aussi, sur un homme et une gamine délurée (sa fille ?) qui traversent le Kansas en vivant de petites arnaques pendant la Dépression. Filmée dans un splendide N&B et inspirée des films hollywoodiens des Thirties, l'histoire suit leurs rencontres avec divers personnages bien campés (formidable Madeline Kahn). Tatum O'Neal est impressionnante de naturel face à son père Ryan. BR UK
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trés bon film qui mérite largement ses 3 étoiles.
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