*** excellent / ** bon / * moyen / 0 mauvais
Deadlier than the male / Plus féroces que les mâles (Ralph Thomas, 1967) 0
Le design Sixties, les couleurs acidulées, une séquence avec un jeu d'échecs géant et Elke Sommer qui crève l'écran en bikini ou négligé font qu'on peut regarder cet ersatz foireux de James Bond d'un oeil distrait. Mais l'inanité du scénario (un lord anglais veut mettre la main sur du pétrole), des dialogues, de la mise en scène et le manque total de charisme de Richard Johnson en Sean Connery du pauvre laminent tout. Très médiocre. BR UK
Magic in the moonlight (Woody Allen 2014) *
En 1928 sur la Riviera, un magicien professionnel (Colin Firth) veut prouver la fraude d'une jeune médium (Emma Stone). Une comédie romantique dans de beaux costumes et décors joliment photographiés mais dont les thèmes intéressants (Rationnel/Irrationnel-Dépression/Insouciance) sont laissés au bord du chemin pour une résolution de routine. On a l'impression qu'Allen s'est fait plaisir en allant tourner sur la Côte d'Azur. Il a pas tort mais bon... BR Allem
Le jour se lève (Marcel Carné, 1939) ***
Retranché dans une mansarde après un meurtre, un ouvrier résiste à la police et revoit ce qui l'a conduit à cette extrémité. Jean Gabin, Arletty et Jules Berry atteignent des sommets (le maillon faible est Jacqueline Laurent, mièvre) dans ce film déséspéré en clair-obscur aux accents de Tragédie dans un quartier populaire créé en studio. Avec de brillants dialogues de Prévert, une magistrale utilisation de l'espace et une fin sublime. BR Allem
Marina Abramovic : The artist is present (Matthew Akers & Jeff Dupre, 2012) ***
Un doc sur la préparation et le déroulement de la rétrospective au MoMA en 2010 de l'artiste serbe Marina Abramovic (née en 1946) et de son incroyable performance où durant trois mois, chaque jour pendant sept heures, les visiteurs pouvaient venir s'asseoir un à un dans un face à face silencieux avec elle. La capture d'un geste artistique extraordinaire et le portrait d'une artiste radicale qui a fait de son corps un miroir universel de l'Humain. BR Allem
Winstanley (Kevin Brownlow & Andrew Mollo, 1975) **
En 1649 dans le Surrey, une petite communauté communiste-hippie menée par Gerrard Winstanley (Miles Halliwell, pas convaincant) s'installe sur des terres privées et s'attire la colère des notables. Un film d'il y a quatre décennies qui n'a pas pris une ride : son style réaliste en N&B à la réalisation splendidement maîtrisée lui donne l'air d'Une Caméra explore le Temps. L'histoire (vraie) de cette utopie prémonitoire est aussi un passionnant sujet. BR UK
Menschen am Sonntag / Les Hommes le dimanche (Robert Siodmak & Edgar G. Ulmer, 1929) **
Deux hommes et deux jeunes femmes de rencontre vont passer un dimanche d'été au bord d'un lac des environs de Berlin. Cet hybride de fiction et de documentaire, tourné en extérieurs avec une poignée d'acteurs non professionnels, raconte une tranche de week end où presque rien ne se passe, mais où la vie va. Scénarisé par Billy Wilder d'avant Hollywood, un film solaire et sensuel de la fin du muet dont l'influence fut considérable. DVD Z2 UK
Song without end / Le bal des adieux (Charles Vidor & George Cukor, 1960) 0
Je ne connais pas la vie privée de Franz Liszt (Dirk Bogarde) pour juger de la véracité de ce film sur son histoire d'amour adultère et malheureuse avec la princesse Carolyne Wittgenstein (Capucine, absente mais portant superbement la toilette) mais je m'y suis endormi, malgré la splendeur de la reconstitution en Technicolor, aux interminables extraits de récitals de piano et à l'académisme ampoulé de la mise en scène. Fast forwardé. DVD Z2 UK
Il vangelo secondo Matteo / L'Evangile selon St Matthieu (Pier Paolo Pasolini, 1964) ***
La douceur des regards et des gestes des proches de Jésus (Enrique Irazoqui, intense) contraste avec sa froideur explosive à lui, notamment lors de ses imprécations, paraboles et béatitudes. Austère et accessible, le film offre d'inoubliables images des paysages du sud de l'Italie et des visages d'acteurs non professionnels et une étonnante utilisation de musiques hétérogènes. En soulignant la dimension anarchiste du message de Jésus. BR UK
The Knick, saison 1 (Steven Soderbergh, 2014) ***
Malgré la rupture un peu gênante entre le rythme lent des 6 premiers épisodes (mes préférés) et les péripéties des 4 derniers, l'originalité du sujet et de son écriture (le quotidien d'une équipe chirurgicale dans un hôpital new yorkais en 1900), de la mise en scène, de la reconstitution et de la photo font de ce feuilleton HBO une création d'une belle audace. Très bon casting mené par Clive Owen. Et on apprend plein de choses sur la médecine d'hier. BR US
Sorcerer / Le convoi de la peur (William Friedkin, 1977) **
Ce remake du "Salaire de la peur" (Clouzot, 1953) n'égale pas son modèle. La première partie qui présente les protagonistes est la plus excitante. Après une heure, à partir du départ des camions dans la jungle, l'action prend toute la place, au détriment des personnages désépaissis. La mise en scène et le décor accrochent l'attention avec quelques morceaux de bravoure (même si la roublardise de la séquence du pont est criante) et une fin excellente. BR US
Still Alice (Richard Glatzer & Wash Westmoreland, 2014) **
Une prof de linguistique de Columbia est diagnostiquée en stade précoce d'Alzheimer. Un drame intimiste personnel et familial autour de la plongée dans la maladie, des premiers symptômes à la dépendance. Julianne Moore est évidemment parfaite dans un rôle calibré pour l'Oscar (qu'elle a d'ailleurs remporté). Le genre de film dont le sujet annonce la couleur : on ne doit s'attendre à rien d'autre que ce qu'on s'imagine à l'avance. BR Allem
Short term 12 / States of Grace (Destin Daniel Cretton, 2013) **
Quelques semaines dans le quotidien d'une maison d'accueil pour ados sous l'aile de leurs référents, à peine plus agés qu'eux. Un petit film indépendant au style proche du documentaire qui décrit avec justesse et sensibilité les douleurs et les joies de jeunes malmenés par la vie et les adultes. Le casting, porté par Brie Larson, donne corps à une galerie de personnages très attachants. Sous un regard qu'on sent profondément sincère. BR Allem
55 days at Peking / Les 55 jours de Pékin (Nicholas Ray & Andrew Marton, 1963) *
A Pékin en 1900, la révolte des Boxers vue du côté des Occidentaux retranchés dans leur quartier réservé près de la Cité Interdite. Une des extravagantes superproductions de Samuel Bronston, aux décors et costumes superlatifs, mais dont le scénario s'enlise dans l'action et le sentiment plutôt que pousser la réflexion sur le colonialisme, le sujet intéressant du film. Charlton Heston, David Niven et Ava Gardner assurent. BR Allem
Les amours imaginaires (Xavier Dolan, 2010) **
A Montréal, deux amis inséparables (Xavier Dolan et Monia Chokri, tous deux très bons) s'entichent d'un éphèbe narcissique au risque de compromettre leur amitié. Cette tranche de vie sur les coups de coeur de la post-adolescence, qui peut résonner chez beaucoup, a une trame et un déroulé un peu trop uniformes mais le regard et la réalisation personnels de Dolan tiennent l'ensemble avec brio. Avec une excellente pirouette finale. DVD Z2 Fr
Tarantula (Jack Arnold, 1955) **
Un classique du film de grosses bêtes des Fifties qui, comme "Them!" (Gordon Douglas, 1954), tient la route grâce à la sécheresse du scénario qui ne s'encombre pas de blablas, de l'efficacité de la mise en scène et des trucages désuets au charme fou. Ici, une tarentule géante menace un bourg d'Arizona et Mara Corday, thésarde biologiste en tailleur, bibi et gants blancs. Le pamphlet scientifique passe en discrétion et signe son époque. BR Allem
The human centipede III (Final sequence) (Tom Six, 2015) 0
Rien à sauver (sauf un très bon gag visant la critique) dans ce final en forme de pastiche d'une trilogie - dont j'aime beaucoup le I et le II - qui osait un pitch inouï de culot (des cinglés créent des mille-pattes humains en cousant des victimes par la bouche et l'anus). Ici, l'outrance en roue libre du jeu de Dieter Laser ajoutée au je m'en foutage du scénario qui se passe dans une prison texane font que c'est inregardable même en fast forward. A chier. BR UK
Morte a Venezia / Mort à Venise (Luchino Visconti, 1971) *
La reconstitution d'époque et la photo sont, comme d'habitude avec Visconti, magnifiques et l'homme vieillissant tourmenté (Dirk Bogarde) par la beauté insolente de la jeunesse un sujet indubitable mais la langueur complaisante de la narration, la longueur de certaines scènes et les agaçants zooms Seventies accolés à la musique de Mahler finissent par trahir une affectation qui porte un coup fatal à l'ensemble. J'en avais un bien meilleur souvenir. DVD Z1 US
Mr. Arkadin / Confidential report / Dossier secret (Orson Welles, 1954) ***
L' enquête en chat et souris d'un aventurier sur le mystérieux Mr Arkadin. Un étrange film à la production mouvementée, part série B pulp et part auto parodie (de "Citizen Kane"). Welles grimé impose sa présence fascinante à Arkadin et les seconds rôles sont formidables, comme les séquences internationales qui s'enchaînent sans répit. Le génie de Welles tient à cette transmutation d'un matériau mineur en une oeuvre totalement personnelle. BR Fr
Lilting / Lilting ou la délicatesse (Hong Khaou, 2014) *
Après la mort accidentelle de son compagnon, un anglais (Ben Whishaw, excellent) se rapproche de sa mère, une femme chinoise, et demande à une amie bilingue d'être leur interprète. Un petit film intimiste britannique sur le deuil, l'identité et la communication qui a quelques scènes émouvantes mais pâtit d'un rythme monocorde et de l'effet répétitif des dialogues traduits. Le scénario est manifestement inspiré de la vie personnelle du réalisateur. BR UK
Cher Tom Peeping,
RépondreSupprimerTon commentaire sur "Les amours imaginaires" me fait chaud au coeur: je me souviens de ma joie en sortant de la salle lorsque je l'avais vu à sa sortie. C'est un cinéma qui n'a pas peur de ses facilités mais c'est avant tout un film personnel, en tout cas bien plus que beaucoup d'autres aujourd'hui. Quelques plans sont formidables. Bref, c'est un film qu'on aimera toujours critiquer, mais que l'on aime quand même.
C'est ton avis à l'époque de la sortie du film en salles qui m'a donné envie de le voir. Et la découverte des autres films de Dolan qui est vraiment un réalisateur à suivre.
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