Premier de cordée (Louis Daquin, 1944) *
Un jeune guide de Chamonix (André Le Gall) devenu sujet au vertige se fait hôtelier avant de remettre les crampons. Cette première adaptation du roman de Frison-Roche bénéficie d'une photographie magnifique des décors naturels des Drus et la prouesse technique du tournage reste admirable mais la mise en scène de l'histoire elle-même est d'une platitude soporifique que le débit monotone des acteurs amplifie. Pour les images seulement. BR FR
La chasse du comte Zaroff / The most dangerous game (Ernest B. Schoedsack & Irving Pichel, 1932) ***
Naufragé sur une île, un voyageur trouve refuge dans le château d'un aristocrate russe psychopathe qui chasse le gibier humain. Petit par sa durée (63'), ce film d'aventures est l'un des plus grands des Thirties, par son atmosphère de perversité, la magie de ses décors, le dynamisme de sa poursuite dans la jungle et le marais, la musique de Max Steiner et le charisme de Joel McCrea, Fay Wray et Leslie Banks, méchant inoubliable. BR US
La dernière caravane / The last wagon (Delmer Daves, 1956) **
Quelques jeunes survivants d'un convoi massacré par des Apaches fuient le danger sous la conduite d'un aventurier condamné pour meurtre. Un beau western où les chariots, les indiens et les fusils cohabitent avec un fond de coming of age mélodramatique issu du conflit social et culturel entre les jeunes colons et l'homme solitaire. Richard Widmark porte le film dont l'autre vedette est la photo du paysage grandiose des canyons d'Arizona. BR FR
Baby driver (Edgar Wright, 2017) **
A Atlanta, un jeune conducteur émérite vissé à son iPod sert de chauffeur à une bande de pilleurs de banques. S'il n'y avait que les spectaculaires poursuites en voiture, le gimmick des chansons dans les oreillettes et le montage frénétique, le film serait un produit de plus. Seulement il y a le charisme de l'acteur principal (Ansel Elgort) et le romantisme touchant du scénario : les deux donnent un film d'action plus que sympathique. BR FR
Le crime de Monsieur Lange (Jean Renoir, 1936) ***
A Paris, le patron voyou d'une maison d'édition abuse ses employés qui décident de monter une coopérative. Le propos douteux (l'assassinat social a ses justifications) va au bout des idées du Front Populaire dont ce film est une émanation limpide. Au-delà de cet intérêt historique, c'est le scénario de Prévert et la mise en scène de Renoir qui sont fascinants dans leur semblant de déconstruction et de liberté formelle. Jules Berry est génial, Florelle aussi. BR DE
Le port de la drogue / Pickup on South Street (Samuel Fuller, 1953) ***
A New York, quelques paumés gravitent autour d'un microfilm volé. De drogue il n'est plus question : la version restaurée du film retourne à son thème anti-communiste, bien plus brûlant en 1953. Mais la véritable histoire est celle des visages meurtris, souvent filmés en gros plan, de ses anti-héros malmenés par la vie. Un magnifique Film Noir existentiel porté par la présence de deux acteurs que j'adore : Richard Widmark et Thelma Ritter. BR UK
Pris au piège / El bar (Alex de la Iglesia, 2017) 0
Les clients d'un bar de Madrid s'y retranchent quand des incidents inquiétants frappent le quartier. Un navet dont rien n'est à sauver. Le huis-clos enfile des situations désespérément usées, les personnages caricaturaux (le pompon : un SDF illuminé récitant L'Apocalypse) sont massacrés par des acteurs médiocres en roue libre et l'histoire, du début à la résolution, n'a aucun enjeu. J'ai vu la seconde moitié en accéléré. Minable. BR DE
Coco (Lee Unkrich & Adrian Molina, 2017) ***
Au Mexique pendant le Dia de Muertos, un garçon est projeté dans le pays des morts et cherche un arrière-grand-père qui fut une idole de la chanson. Le génie des artistes Disney/Pixar accouche encore d'un film exceptionnel. L'animation et les couleurs incroyables et le rythme trépidant sont au service d'un sujet grave (l'oubli des morts) qui fonctionne parce que le scénario et l'humour sont malins comme tout. J'aurais juste aimé plus de chansons. BR DE
Marvin ou la belle éducation (Anne Fontaine, 2017) **
Un jeune homme gay qui a quitté les Vosges pour Paris et une carrière au théâtre revoit son enfance brimée dans sa famille de misère. Inspiré par "En finir avec Eddy Bellegueule" d'Edouard Louis, un film fait d'allers-retours entre hier et aujourd'hui, la France d'en-bas et la bourgeoisie intello du 5e. Les clichés poussent vers la caricature mais les deux acteurs qui jouent Marvin sont excellents et font vivre avec émotion leur personnage torturé. BR FR
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