1 décembre 2018

Films vus par moi(s) : décembre 2018


*** excellent / ** bon / * moyen / 0 mauvais

Citizen Kane (Orson Welles, 1941) ***
Un journaliste cherche la signification du dernier mot prononcé par un magnat décédé. Près de 80 ans après sa sortie, Citizen Kane reste un modèle d'inventivité et d'intelligence dans son écriture, sa structure, sa direction artistique et sa mise en scène. C'est aussi un film à l'histoire constamment exaltante et la fin continue à être l'une des plus fortes de tout le cinéma. Chaque révision apporte de nouvelles découvertes. Génial. BR US

Troublez-moi ce soir / Don't bother to knock (Roy Baker, 1952) *
Dans un hôtel de Manhattan, une baby-sitter instable garde une petite fille et reçoit le client d'une chambre voisine. Marilyn Monroe est mauvaise dans son premier rôle principal, surjouant ses scènes de jeune psychotique bourreau d'enfant (!). Richard Widmark est meilleur mais le scénario et la réalisation théâtrales ne l'aident pas. Un film mineur mais intéressant par sa place dans la carrière de Marilyn qui devait enchaîner avec "Niagara". BR US  

The Crown, Saison 2 (Peter Morgan, 2017) ***
De la Crise de Suez à l'Affaire Profumo en passant par les amours de Margaret et la visite des Kennedy, quelques années de la vie de la famille royale britannique au tournant des Sixties. La saison 2 de cette série d'excellence met en avant le Prince Philip. La grande et la petite histoire sont parfaitement dosées et les 10 épisodes se regardent comme un mélodrame de haut vol, porté par le formidable casting, l'écriture et la production. Netflix

Le gaucho / Way of a gaucho (Jacques Tourneur, 1952) **
En 1875, un gaucho ayant tué un homme s'évade de son pénitencier et devient un rebelle. Un western atypique entièrement tourné dans la pampa et la sierra d'Argentine et qui prend son temps avec l'histoire de ce cowboy de la Cordillère voyant son monde disparaître. Rory Calhoun est assez fade, Gene Tierney fait la potiche et l'aspect religieux appuyé tend au kitsch mais le film tient par son originalité, ses paysages et son Technicolor. BR FR

The party (Sally Potter, 2017) ***
Dans la banlieue chic de Londres, quelques bourgeois intellectuels invités à une party se déchirent. Un jeu de massacre de 70' dont l'humour grinçant va jusqu'au somptueux Cinemascope en N&B ironiquement appliqué à la théâtralité intimiste. The party, c'est aussi la classe dominante britannique en chute libre, incarnée par un casting hors-pair mené par Kristin Scott Thomas et porté par des dialogues ciselés. Le twist final est la cerise sur le gâteau. BR DE

Love, Simon (Greg Berlanti, 2018) *
Simon a la vie normale d'un lycéen américain de 17 ans, des amis et une famille très chouette. Mais puceau et gay dans le placard, il est outé sur Internet. Un petit film sans prétention artistique qui délivre aux jeunes auxquels il est destiné son salutaire message d'acceptation de soi et des autres. L'originalité par rapport aux autres films sur le sujet est que tout se fait presque sans drame ni conflit, vers un dénouement évidemment radieux. BR DE

Hallelujah les collines / Hallelujah the hills (Adolfas Mekas, 1963) **
Dans la campagne enneigée du Vermont, deux ex-prétendants d'une fille (dont le futur photographe Peter Beard) se souviennent. L'un des premiers films du cinéma indépendant US brode sur cet alibi pour dérouler 80' d'absurde, d'Americana, de slapstick, de cascades et de références à Griffith, Keaton, Kurosawa et à La Nouvelle Vague. Les idées et les scènes s'enchaînent sur un ton de liberté anarchico-potache plutôt sympathique. BR US

Jurassic World: Fallen kingdom (J.A. Bayona, 2018) **
Un cataclysme volcanique sur Isla Nublar oblige les scientifiques à évacuer quelques dinosaures à sauver. Le 5e titre de la franchise est une agréable surprise : l'action est omniprésente, un nouveau méchant monstre est plutôt réussi, le décor de la seconde partie dans un manoir néo-gothique permet des scènes originales et les SFX sont exemplaires. Ca reste un blockbuster formaté mais le spectacle est assuré pendant 2 heures, c'est déjà pas mal. BR DE

Les sensuels / No down payment (Martin Ritt, 1957) **
Dans un lotissement neuf près de Los Angeles, quatre couples de voisins se fréquentent. L'American Dream des Fifties est détricoté frontalement dans ce film à charge qui montre, après le barbecue et la messe, les espoirs frustrés d'une classe moyenne qui s'observe, s'envie et s'endette. Cameron Mitchell, Tony Randall, Jeffrey Hunter, Joanne Woodward, Sheree North... sont les banlieusards de ce drame de société trop injustement méconnu. BR US

Crazy rich asians (Jon M. Chu, 2018) *
L'héritier d'une dynastie milliardaire de Singapour invite sa copine sino-américaine à rencontrer sa famille. Dotée d'un casting entièrement asiatique, une romcom qui marche bien dans la partie comédie, qui exploite avec un humour très camp la vulgarité clinquante des nouveaux riches. Hélas, la partie romantique est d'une banalité hollywoodienne affligeante, peu aidée par la fadeur des deux tourtereaux. Un produit au lieu d'une satire. Amazon  

Certains l'aiment chaud / Some like it hot (Billy Wilder, 1959) ***
En 1929, deux musiciens fuyant la mafia se travestissent pour se cacher dans un orchestre féminin. Le temps n'a pas prise sur ce chef-d'œuvre qui enchaîne les situations hilarantes sur un rythme dynamique effréné. La subversivité du sujet est renforcée par la subtilité de son traitement où la confusion des genres passe comme une lettre à la poste. Jack Lemmon, Tony Curtis et Marilyn Monroe sont éternels. Un des rares films parfaits. BR US

Le voyage fantastique de Sinbad / The golden voyage of Sinbad (Gordon Hessler, 1973) **
Sinbad et un sorcier s'affrontent autour de la recherche d'un temple secret. Un grand souvenir d'enfance que ce film d'aventures britannique banalement mis en scène mais dont certaines séquences d'animation en stop motion par Ray Harryhausen sont inoubliables : la figure de proue qui s'anime, le combat avec Kali, le centaure et le griffon, l'homoncule (ma préférée des créatures d'Harryhausen). Et le décolleté dément de Caroline Munro. BR UK

5 commentaires:

  1. Bonjour,


    Joyeux Noël à toi et tes proches Tom :)

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    1. Merci Jordan, belle année 2019 à toi. J'espère que tu vas bien.

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    2. Bonjour Tom,

      Merci et très bonne année à toi aussi : )

      Jordan

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  2. Citizen Kane est une merveille. Cela fait un bon moment que je ne l'ai pas vu mais la dernière fois ce fut sur grand écran et j'en étais sortie pleine de plaisir cinématographique.
    Pour Don't bother to knock, je suis d'accord avec toi. Marilyn surjoue semblant hésiter entre le sex appeal et la tragédie. Widmark est intéressant. Cela reste un film bien banal sauvé du néant par Marilyn.
    Ah, Some like it hot. je l'ai revu et récemment... et j'ai encore beaucoup rit ! Je l'ai vu des centaines de fois, je le connais par coeur et pourtant la magie fonctionne toujours. Incroyable ! L'étonnement sera grand mais pour moi ce film vaut non pas pour Marilyn que je trouve relativement banale de par son rôle, mais pour Jack Lemmon absolument grandiose dans son rôle de Daphné. Il est la véritable star du film, un délice à savourer.
    Paradise Hunter

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    1. Oui, c'est pénible de voir Marilyn essayer de s'en sortir dans Don't bother to knock et ne pas arriver à trouver le ton juste, toujours entre sexy et drame. En le revoyant, je me suis dit que la Fox avait eu raison de la pousser vers la comédie où elle est géniale.
      Dans Some like it hot, je trouve que Lemmon est génial aussi mais c'est quand même Marilyn qui "walks away with the film", son rôle secondaire est inoubliable : quelle puissance il faut pour réussir ca!
      Merci pour ton commentaire

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