3 janvier 2019

Films vus pas moi(s) : janvier 2019


*** excellent / ** bon / * moyen / 0 mauvais

En eaux troubles / The Meg (John Turtletaub, 2018) 0
Un groupe de scientifiques marins affronte un requin préhistorique géant, un Mégalodon remonté à la surface. Il ne se passe rien dans cet interminable navet de 2h à part les surgissements attendus de la bête en seconde partie, qui font des clins d'oeil appuyés aux Dents de la mer, évidemment. Le contexte chinois est là pour ratisser le marché asiatique et la machine entière pour vendre du popcorn et du soda. Un produit insincère en tout. BR DE

La classe de neige (Claude Miller, 1997) *
En classe de neige, un garçon de 12 ans fait des cauchemars et invente des histoires sombres dans lesquelles il entraîne un camarade. D'après le roman d'Emmanuel Carrère, l'étude psychologique d'un gamin perturbé (par une situation familiale qu'on voit venir dès le début) fonctionne grâce à la prestation mesurée des enfants mais souffre des scènes de "visions" au symbolisme lourdaud. Un passage pas convaincant du livre à l'écran. BR FR

Ghostland (Pascal Laugier, 2018) 0
Deux soeurs sont détenues et martyrisées par un demeuré obèse et un transsexuel sadique. A part le rapport assez touchant entre les deux filles, un film de violence physique et psychologique boursouflé qui n'offre que du réchauffé entre Massacre à la tronçonneuse et Baby Jane. Du gothique de bazar qui convoque Lovecraft en légitimité et Mylène Farmer en mère de famille de curiosité (le bistouri a fait de son visage celui d'un rongeur). BR FR

Paris 1900 (Nicole Védrès, 1947) ***
Ce film exclusivement constitué d'images d'archives rares montées dans une narration dynamique est le prototype de ce genre de documentaire dont la postérité est immense. La vie culturelle, sociale et politique à Paris entre 1900 et 1914 y ressurgit sur un ton bienveillant et souvent espiègle. Voir Paris vivant à l'aube du 20e siècle, ses rues et ses anonymes et célébrités est excitant et mélancolique : on sait, nous, que c'est la fin d'un monde. DVD Z2 FR 

Aventures fantastiques / Vynalez zkazy / Invention for destruction (Karel Zeman, 1958) **
Un explosif inventé par un savant est détourné par un milliardaire qui veut détruire les nations du Monde. Inspiré d'un roman secondaire de Jules Verne, un film tchèque qui hybride prise de vues réelles, gravures découpées, animation et autres trucages pour créer un univers visuel unique, mélange de Méliès et de SF des pays de l'Est. Dommage que l'histoire soit peu passionnante car les images sont extraordinaires. BR UK

The happy prince (Rupert Everett, 2018) **
De 1897 à 1900, les trois dernières années d'Oscar Wilde, exilé après sa libération de prison. La chute brutale et misérable de l'écrivain prend la forme d'un travelogue entre la Normandie, Paris et Naples où chaque image évoque la détresse, la mélancolie et la rage d'un homme brisé. Rupert Everett s'empare du rôle et du film sans chercher la compassion mais en suggérant le gâchis humain et créatif de son saint martyr. Funèbre. BR UK  

A beautiful day / You were never really here (Lynne Ramsay, 2017) **
A New York, un vétéran victime de stress post-traumatique reconverti en tueur à gages doit secourir un adolescente capturée par un cercle pédophile. Le sujet prêtait à tous les excès mais les choix de mise en scène, s'ils ne lésinent pas sur l'ultra-violence (au marteau), dirigent le film vers l'exercice de style en composition et en atmosphère. Une scène touche au sublime et Joaquin Phoenix, métamorphosé, est d'une rare présence et intensité. BR FR

La forme de l'eau / The shape of water (Guillermo del Toro, 2017) 0
Dans un laboratoire secret des Fifties, une femme de ménage muette et un humanoïde aquatique se rapprochent. La hideur de la lumière verte et jaune, des décors, de la musique, de l'écriture, de la mise en scène à la Amélie Poulain, de l'artificialité putassière... bref de tout m'a fait fuir au bout de 30'. Je ne verrai donc jamais si elle trouve le bonheur avec le monstre (j'en doute). Le genre d'histoire que j'adore terrassée par un réalisateur à gerber. BR FR

Bird box (Susanne Bier, 2018) 0
De mystérieuses présences zombifient et tuent ceux qui les regardent. Qui veut survivre doit donc aller les yeux bandés, comme un petit groupe retranché dans une maison, une mère et deux enfants. On peut lire toutes les allégories et métaphores qu'on veut dans ce thriller fantastique qui ne repose que sur une idée, celle de fermer les yeux. Bonne recommandation pour le spectateur, tellement le scénario de ce film roublard est con. Netflix

3 commentaires:

  1. bonjour et bonne année tout d'abord. Merci pour vos chroniques toujours pertinentes que je suis assidument. Je n'ai pas compris l'engouement et le succès de la Forme de l'eau, simple conte de fées à la Walt Disney (car hélas, ça finit bien). Vous êtes sans doute un peu sévère mais totalement dans le vrai.

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    1. Bonne année 2019 à vous aussi et merci pour votre sympathique commentaire! Vous m'apprenez que La Forme de l'eau finit bien, ce qui justifie encore plus que j'aie laissé tomber le navet au bout d'une demi-heure. Parfois, l'avis de la critique autorisée est juste atterrante.

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  2. Bonjour :- )

    Merci pour ton avis au sujet de Ghostland. J'étais plutôt curieux de savoir si j'allais peut-être aimer au moins un film de Laugier. Du coup là je suis beaucoup plus réticent à l'idée de le découvrir. J'attendrai sans doute de le trouver à un prix modique pour tenter l'expérience (je ne suis pas du genre à juger sans savoir de quoi il en retourne non plus)

    Idem pour La forme de l'eau sachant que je déteste le cinéma de Jeunet et en particulier Amélie Poulain.

    Jordan

    iwatchmovies.unblog.fr

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