12 septembre 2020

Films vus par moi(s): septembre 2020


*** excellent / ** bon / * moyen / 0 mauvais / NS ne sait

Les grandes familles (Denys de La Patellière, 1958) **
Un magnat de l'industrie, de la finance et de la presse (Jean Gabin, impérial) fait face à son fils (Jean Desailly) qui veut moderniser leur journal à succès. L'essentiel est excellent en charge ravageuse contre la haute-bourgeoisie française sur des dialogues d'Audiard. Le dernier tiers faiblit un peu autour de boursicotages mais reste dynamique grâce au casting, dont Pierre Brasseur et Bernard Blier. Du très bon cinéma de papa. BR FR

La guerre des Mondes / War of the Worlds (Byron Haskin, 1953) ***
A Los Angeles, des scientifiques et des militaires luttent en vain contre les Martiens agressifs qui envahissent la Terre. Le roman de H.G.Wells est formidablement transposé à l'écran avec ce film de SF dont certains éléments sont très datés Fifties mais dont la force de suggestion est étonnante (le bruit de sonar des machines martiennes me terrifie). La mise en scène est très dynamique, le rythme trépide et le Technicolor éclate. BR US  

La déchéance de Miss Drake / The story of Temple Drake (Stephen Roberts, 1933) ***
La petite-fille nymphomane d'un juge est violée par un chef de gang qui la fout ensuite au bordel. D'après Faulkner, un film stupéfiant qui pousse les thèmes sexuels au-delà des bornes tolérables à l'époque et pourrait avoir déclenché la mise en place du Code Hays. La photographie, les décors et l'atmosphère sont admirables, les acteurs aussi : Miriam Hopkins en fille-à-papa piégée et Jack La Rue en alpha-male maniant le flingue et le cigare. BR US

Downton Abbey (Michael Engler, 2019) **
En 1927, le domaine de Downton Abbey se prépare à la visite de George V et de la reine Mary. Quatre ans après la fin de la série, les Crawley et leur personnel dévoué rempilent pour une prolongation qui brasse les péripéties et les personnages autour de l'arc narratif de l'événement. En deux heures, c'est un peu forcé bien sûr mais le charme opère, pour la même raison que la série : la production, les dialogues et le casting. Gourmand comme un toffee. BR FR

Le cabinet des figures de cire / Das Wachsfigurenkabinett (Paul Leni, 1924) **
Un écrivain doit rédiger pour une attraction foraine les notices des histoires de Harun al Raschid, Ivan le Terrible et Jack l'Eventreur. Ses trois récits forment la trame de ce classique du muet porté par les décors expressionnistes et la présence des grands Emil Jannings, Conrad Veidt et Werner Krauss. Visuellement, c'est formidable. Le scénario est un peu faible en revanche mais c'est le lot commun des films porte-manteaux. BR DE

Le choc des mondes / When worlds collide (Rudolph Maté, 1951) ***
Quand un astronome découvre que la planète Bellus et son satellite Zira se dirigent droit vers la Terre, une équipe scientifique construit une fusée pour que quelques humains échappent à l'Apocalypse inévitable. Ce film qui m'avait tant marqué enfant résiste bien au temps et est même devenu d'actualité avec son évocation d'un désastre global, des fake news et des inégalités face à la crise. Un classique dynamique de la SF Fifties. BR AUS

Captive state (Rupert Wyatt, 2019) *
A Chicago, dix ans après que des extraterrestres aient envahi la Terre pour en piller les ressources, un petit réseau de résistants s'active contre l'état-collabo qui a fait alliance avec les aliens. Capitalisme et états autoritaires sont visés dans cette métaphore de SF à petit budget dont le sujet est excellent, l'ambiance poisseuse et les acteurs convaincants mais au scénario qui tourne en rond, provoquant l'ennui. C'est vraiment dommage. BR FR

Making Montgomery Clift (Robert Clift & Hillary Demmon, 2019) **
Un neveu de Montgomery Clift veut rétablir l'image de son oncle, ternie par les révélations à sensation de sa biographe Patricia Bosworth. Grace à des documents familiaux inédits (enregistrements de conversations, films personnels...), le réalisateur dresse le portrait d'un homme bien moins auto-destructeur et tourmenté par son homosexualité que rapporté. Les images et la voix de Monty, avant et après sont accident, sont parlantes. DVD Z1 US

5 commentaires:

  1. La première phrase de ton commentaire sur le film de Stephen Roberts est sensationnelle.

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  2. Merci, je ne savais pas trop comment faire entrer autant de stupre dans une ligne...

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  3. D'après Wikipedia (qui peut être sujet à caution), le film de Stephen Roberts est à l'origine tout simplement du Code Hayes.

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    1. Le Code de Production existait déjà sur le papier mais la réaction de la Légion of Decency par rapport à ce film (et d'autres) semble avoir précipité son activation en 1934. Temple Drake n'est pas à l'origine du Code mais de sa mise en application.

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