13 septembre 2015

Song of Fire


Le formidable morceau-fleuve (7 minutes) "Tonight is what it means to be young" écrit par Jim Steinman pour le très sympathique film "Streets of fire" de Walter Hill en 1984.

Diane Lane y chante en playback la rockeuse en péril sur la voix d'Holly Sherwood dans une progression dramatique échevelée avec choeurs et pont musical d'enfer.

Comme un croisement de Bonnie Tyler, Laura Branigan et Meat Loaf. Oh, those Eighties!

5 septembre 2015

Films vus par moi(s) : septembre 2015


*** excellent / ** bon / * moyen / 0 mauvais

Verbotene Filme / Films interdits (Felix Moeller, 2014) *
Peut-on, doit-on (teuton) montrer aujourd'hui les films nazis de propagande ? Si oui, comment ? Si non, pourquoi ? Ce documentaire donne la parole à des historiens du cinéma allemands et à des spectateurs à qui sont projetés "Le juif Süss", "Ohm Krüger", "Les Rothschild", "Stukas", "Ich klage an"... Il en sort des vérités génériques du style "Non alors !" ou "Oui mais !" qui ne font pas vraiment avancer le débat. Restent les extraits, tous intéressants. DVD Z2 Allem

The Dead Lands / La terre des guerriers (Toa Fraser, 2014) 0
Dans un passé précolonial, un jeune Maori se venge des brutes d'une tribu qui a massacré la sienne. Hormis l'avantageux physique de ses (mauvais) acteurs, un film sans intérêt, sorte d'Apocalypto (Mel Gibson, 2006) du pauvre, qui échoue à exploiter la beauté des paysages néo-zélandais et se contente de poursuites ponctuées de confrontations sanglantes à base de hakas, grimaces, roulements d'yeux et tirages de langues. Débile. BR Fr

All is lost (J.C. Chandor, 2013) ***
Dans l'Océan Indien, un naufragé solitaire tente de survivre. Un film qui prend le risque de la pose (un acteur, pas de dialogue, un décor minimaliste) et l'évite. Est-ce un film d'aventures, une métaphore existentielle autour du crépuscule de la vieillesse ou une allégorie sur la métaphysique du divin ? A chacun son avis (j'ai le mien) et c'est ce qui rend le film si intéressant. Robert Redford (77 ans) se donne à fond dans un rôle taillé sur mesure. BR Fr

Geschlecht in Fesseln / Sex in chains / Chaines (Wilhelm "William" Dieterle, 1928) **
Un couple dont le mari (joué, très bien, par le réalisateur) a été condamné à trois ans d'enfermement pour meurtre se disloque par les conséquences sexuelles de la séparation forcée : la liaison homo dans laquelle l'époux s'engage en prison (le film hésite entre bienveillance et homophobie) et la tentation adultère de la femme. Un film muet social et militant au sujet courageux et subtilement amené. La scène finale, inattendue, est terrible. DVD Z1 US    

Pink Floyd at Pompeii (Adrian Maben, 1972 / 2003) 0
0 parce que je n'ai pas la culture ni la patience pour ce genre de musique (les morceaux chantés me plaisent mieux que les passages instrumentaux) et parce que j'ai vu - en accéléré - le Director's Cut de 2003 avec ses images de synthèse à la noix du système solaire et de Pompéi. Il y a quelques beaux plans des vestiges du site archéologique et David Gilmour était sexy. Mais pas le courage de regarder la version de 1972, qui doit être mieux. DVD Z2 UK

Aimer, boire et chanter (Alain Resnais, 2014) *
L'ultime film de Resnais, adaptation de la pièce "Life of Riley" d'Alan Ayckbourne, est un marivaudage tragi-comique autour de trois couples d'amis théâtreux réagissant à la mort prochaine d'un ami commun malade. L'histoire peut intéresser ou pas (moi, c'est pas) mais les choix formels (travellings d'entrée, dessins de situation, théâtralisation des scènes...) m'ont vite exaspéré. Les acteurs sont très bons et le final émouvant, forcément. BR Fr  

That cold day in the park (Robert Altman, 1969) **
A Vancouver, une jeune femme solitaire recueille chez elle un homme plus jeune qu'elle observait dans un parc. Un film méconnu des débuts d'Altman où l'étude passionnante d'une solitude sociale et affective se double dans sa seconde partie d'un thriller de manipulation plus convenu. Sandy Dennis excelle comme toujours dans le jeu de la névrose (la mobilité de son visage est fascinante) et Michael Burns a de la présence dans un rôle énigmatique. BR US

Once is not enough / Une fois ne suffit pas (Guy Green, 1975) **
Un des derniers mélotrashs, l'adaptation du best seller de Jacqueline Susann sur les errements d'une jeune femme (Deborah Raffin, craquante) qui fait une fixation sur son père (Kirk Douglas) a tous les ingrédients du genre : Rolls, visons, étreintes devant la cheminée et sous la douche, séducteurs et lesbiennes... Alexis Smith et Brenda Vaccaro (et Melina Mercouri) crèvent l'écran. A savourer comme un roman photo de luxe. BR US

Horns (Alexandre Aja, 2013) *
D'une idée intrigante (des cornes poussent  - au sens propre - à un jeune homme auquel les habitants de sa petite ville confient leurs frustrations secrètes), le réalisateur accouche d'un film sans queue ni tête qui se croit plus bien original qu'il n'est. Une vulgaire histoire de meurtre le tire vers le bas et les acteurs sont uniformément mauvais, Daniel Radcliffe compris. Pourquoi une * ? Pour l'idée de départ et quelques images peu communes. BR Fr

Renoir (Gilles Bourdos, 2012) *
Michel Bouquet est un vieil Auguste Renoir perclus d'arthrite dans ce film sur le quotidien du peintre dans sa propriété de Cagnes-sur-Mer pendant la Première Guerre Mondiale, entouré de deux de ses trois fils (Claude et Jean), de ses servantes et d'Andrée, son jeune et rayonnant dernier modèle. Tout cela est beau et digne, sans doute trop, car derrière la mélancolie et la retenue point l'ennui d'un scénario qui tourne en rond et s'endort. BR Fr

Stachka / La grève (Sergei Eisenstein, 1925) ***
Le premier film d'Eisenstein, pierre angulaire du film de propagande soviétique (en 1903, les ouvriers d'une usine font grève et subissent en retour le châtiment du patronat et de la police coalisés), sans parler de son engagement politique, est une oeuvre d'une créativité qui reste fascinante, que ce soit par sa progression dramatique, sa composition picturale des plans et bien entendu, son usage dynamique du montage. BR US  

The hills have eyes / La colline a des yeux (Alexandre Aja, 2006) **
Le remake du survival de Wes Craven (1977) se laisse regarder grace à son rythme soutenu, ses bonnes idées de décors (les maisons des essais atomiques des 50's) et sa galerie de mutants déglingués. Le calvaire de cette famille en camping-car aux prises avec une famille de dégénérés dans le désert US ne lésine pas sur le gore et si la morale est douteuse quand on y pense, c'est dans le genre horrifique un bon divertissement décérébré. BR Fr 

The epic of Everest (John Noel, 1924) ***
Suivant (à distance imposée) l'expédition malheureuse de Mallory et Irvine à la conquête de l'Everest en 1924, ce documentaire muet britannique commence en film ethnologique assez condescendant sur les villageois du Tibet ("Les bébés tibétains sont de charmantes petites choses") pour continuer sur des images historiques (prises au téléobjectif) des alpinistes approchant du sommet. La beauté des plans et de la photo est remarquable. BR UK (avec un excellent nouveau score de Simon Fisher Turner)  

The purchase price (William Wellman, 1932) *
Une chanteuse de cabaret quitte la grande ville et ses hommes pour s'installer dans le Dakota avec un fermier rencontré par correspondance. Un petit film pré Code qui vaut surtout par la présence de Barbara Stanwyck et George Brent, très bons et pour le thème en filigrane : la fragilité de la situation sociale des femmes pendant la Dépression. Autrement, une oeuvre mineure de Wellmann, réalisée avec son efficace économie habituelle. DVD Z1 US

Wolf Creek 2 (Greg McLean, 2013) *
Huit ans après, la suite du très bon "Wolf Creek" (McLean, 2005) reprend le personnage du psychopathe raciste Mick Taylor (le papy John Jarratt en délit de cabotinage) qui chasse, torture et tue les routards isolés dans l'outback australien. Cette fois, l'humour se mêle à l'horreur gore en un produit bien filmé mais au déroulement formaté. La meilleure séquence, incongrue : un poids lourd qui fonce dans un troupeau de kangourous bondissants. BR Allem

Streets of fire / Les rues de feu (Walter Hill, 1984) ***
Dans une ville glauque et stylisée 3/4 Fifties-1/4 Eighties, une jeune chanteuse (Diane Lane) se fait enlever par un gang de motards et sauver par son ex (Michael Paré) et quelques acolytes dépareillés. Un film d'action aux codes westerniens et musicaux irrésistiblement sympathique, peuplé de personnages hauts en couleur (William Dafoe en Joker), de disco-rock et de néons dans la nuit. Cool, pop, BD et fun : que demander de plus ? BR UK 

The rover (David Michôd, 2014) 0
Guy Pearce (hanté et taciturne du début à la fin) et Robert Pattinson (accent redneck et tics de composition étudiés) se partagent chaque scène inutilement étirée de ce film autour de deux types sur la piste d'une voiture volée et d'un frère dans le bush australien post-apocalyptique. Du scénario minimaliste au jeu des acteurs en passant par la mise en scène auteurisante et le vide du sujet, tout est d'une prétention extrême. Une vraie purge. BR Fr

3-D rarities (divers) **
Une compilation de 21 courts métrages (de démonstration, d'animation, documentaires...) datant de 1922 à 1953 qui forme un panorama de l'histoire des étapes de la 3D classique au cinéma. Il y a de l'excellent (ceux des années 20-30, les abstractions de Norman McLaren, "Doom Town" sur un test atomique dans le Nevada...), du moyen et du pas terrible. Mais la portée documentaire est passionnante. Superbes restaurations du 3-D Film Archive. BR 3D US

23 août 2015

Ulay, Oh


Marina Abramovic performance. MoMA 2010.

15 août 2015

Divine


Masterclass

7 août 2015

Films vus par moi(s) : Août 2015


*** excellent / ** bon / * moyen / 0 mauvais

Deadlier than the male / Plus féroces que les mâles (Ralph Thomas, 1967) 0
Le design Sixties, les couleurs acidulées, une séquence avec un jeu d'échecs géant et Elke Sommer qui crève l'écran en bikini ou négligé font qu'on peut regarder cet ersatz foireux de James Bond d'un oeil distrait. Mais l'inanité du scénario (un lord anglais veut mettre la main sur du pétrole), des dialogues, de la mise en scène et le manque total de charisme de Richard Johnson en Sean Connery du pauvre laminent tout. Très médiocre. BR UK 

Magic in the moonlight (Woody Allen 2014) *
En 1928 sur la Riviera, un magicien professionnel (Colin Firth) veut prouver la fraude d'une jeune médium (Emma Stone). Une comédie romantique dans de beaux costumes et décors joliment photographiés mais dont les thèmes intéressants (Rationnel/Irrationnel-Dépression/Insouciance) sont laissés au bord du chemin pour une résolution de routine. On a l'impression qu'Allen s'est fait plaisir en allant tourner sur la Côte d'Azur. Il a pas tort mais bon... BR Allem

Le jour se lève (Marcel Carné, 1939) ***
Retranché dans une mansarde après un meurtre, un ouvrier résiste à la police et revoit ce qui l'a conduit à cette extrémité. Jean Gabin, Arletty et Jules Berry atteignent des sommets (le maillon faible est Jacqueline Laurent, mièvre) dans ce film déséspéré en clair-obscur aux accents de Tragédie dans un quartier populaire créé en studio. Avec de brillants dialogues de Prévert, une magistrale utilisation de l'espace et une fin sublime. BR Allem 

Marina Abramovic : The artist is present (Matthew Akers & Jeff Dupre, 2012) ***
Un doc sur la préparation et le déroulement de la rétrospective au MoMA en 2010 de l'artiste serbe Marina Abramovic (née en 1946) et de son incroyable performance où durant trois mois, chaque jour pendant sept heures, les visiteurs pouvaient venir s'asseoir un à un dans un face à face silencieux avec elle. La capture d'un geste artistique extraordinaire et le portrait d'une artiste radicale qui a fait de son corps un miroir universel de l'Humain. BR Allem 

Winstanley (Kevin Brownlow & Andrew Mollo, 1975) **
En 1649 dans le Surrey, une petite communauté communiste-hippie menée par Gerrard Winstanley (Miles Halliwell, pas convaincant) s'installe sur des terres privées et s'attire la colère des notables. Un film d'il y a quatre décennies qui n'a pas pris une ride : son style réaliste en N&B à la réalisation splendidement maîtrisée lui donne l'air d'Une Caméra explore le Temps. L'histoire (vraie) de cette utopie prémonitoire est aussi un passionnant sujet. BR UK 

Menschen am Sonntag / Les Hommes le dimanche (Robert Siodmak & Edgar G. Ulmer, 1929) **
Deux hommes et deux jeunes femmes de rencontre vont passer un dimanche d'été au bord d'un lac des environs de Berlin. Cet hybride de fiction et de documentaire, tourné en extérieurs avec une poignée d'acteurs non professionnels, raconte une tranche de week end où presque rien ne se passe, mais où la vie va. Scénarisé par Billy Wilder d'avant Hollywood, un film solaire et sensuel de la fin du muet dont l'influence fut considérable. DVD Z2 UK   

Song without end / Le bal des adieux (Charles Vidor & George Cukor, 1960) 0
Je ne connais pas la vie privée de Franz Liszt (Dirk Bogarde) pour juger de la véracité de ce film sur son histoire d'amour adultère et malheureuse avec la princesse Carolyne Wittgenstein (Capucine, absente mais portant superbement la toilette) mais je m'y suis endormi, malgré la splendeur de la reconstitution en Technicolor, aux interminables extraits de récitals de piano et à l'académisme ampoulé de la mise en scène. Fast forwardé. DVD Z2 UK 

Il vangelo secondo Matteo / L'Evangile selon St Matthieu (Pier Paolo Pasolini, 1964) ***
La douceur des regards et des gestes des proches de Jésus (Enrique Irazoqui, intense) contraste avec sa froideur explosive à lui, notamment lors de ses imprécations, paraboles et béatitudes. Austère et accessible, le film offre d'inoubliables images des paysages du sud de l'Italie et des visages d'acteurs non professionnels et une étonnante utilisation de musiques hétérogènes. En soulignant la dimension anarchiste du message de Jésus. BR UK 

The Knick, saison 1 (Steven Soderbergh, 2014) ***
Malgré la rupture un peu gênante entre le rythme lent des 6 premiers épisodes (mes préférés) et les péripéties des 4 derniers, l'originalité du sujet et de son écriture (le quotidien d'une équipe chirurgicale dans un hôpital new yorkais en 1900), de la mise en scène, de la reconstitution et de la photo font de ce feuilleton HBO une création d'une belle audace. Très bon casting mené par Clive Owen. Et on apprend plein de choses sur la médecine d'hier. BR US

Sorcerer / Le convoi de la peur (William Friedkin, 1977) **
Ce remake du "Salaire de la peur" (Clouzot, 1953) n'égale pas son modèle. La première partie qui présente les protagonistes est la plus excitante. Après une heure, à partir du départ des camions dans la jungle, l'action prend toute la place, au détriment des personnages désépaissis. La mise en scène et le décor accrochent l'attention avec quelques morceaux de bravoure (même si la roublardise de la séquence du pont est criante) et une fin excellente. BR US 

Still Alice (Richard Glatzer & Wash Westmoreland, 2014) **
Une prof de linguistique de Columbia est diagnostiquée en stade précoce d'Alzheimer. Un drame intimiste personnel et familial autour de la plongée dans la maladie, des premiers symptômes à la dépendance. Julianne Moore est évidemment parfaite dans un rôle calibré pour l'Oscar (qu'elle a d'ailleurs remporté). Le genre de film dont le sujet annonce la couleur : on ne doit s'attendre à rien d'autre que ce qu'on s'imagine à l'avance. BR Allem 

Short term 12 / States of Grace (Destin Daniel Cretton, 2013) **
Quelques semaines dans le quotidien d'une maison d'accueil pour ados sous l'aile de leurs référents, à peine plus agés qu'eux. Un petit film indépendant au style proche du documentaire qui décrit avec justesse et sensibilité les douleurs et les joies de jeunes malmenés par la vie et les adultes. Le casting, porté par Brie Larson, donne corps à une galerie de personnages très attachants. Sous un regard qu'on sent profondément sincère. BR Allem

55 days at Peking / Les 55 jours de Pékin (Nicholas Ray & Andrew Marton, 1963) *
A Pékin en 1900, la révolte des Boxers vue du côté des Occidentaux retranchés dans leur quartier réservé près de la Cité Interdite. Une des extravagantes superproductions de Samuel Bronston, aux décors et costumes superlatifs, mais dont le scénario s'enlise dans l'action et le sentiment plutôt que pousser la réflexion sur le colonialisme, le sujet intéressant du film. Charlton Heston, David Niven et Ava Gardner assurent. BR Allem 

Les amours imaginaires (Xavier Dolan, 2010) **
A Montréal, deux amis inséparables (Xavier Dolan et Monia Chokri, tous deux très bons) s'entichent d'un éphèbe narcissique au risque de compromettre leur amitié. Cette tranche de vie sur les coups de coeur de la post-adolescence, qui peut résonner chez beaucoup, a une trame et un déroulé un peu trop uniformes mais le regard et la réalisation personnels de Dolan tiennent l'ensemble avec brio. Avec une excellente pirouette finale. DVD Z2 Fr

Tarantula (Jack Arnold, 1955) **
Un classique du film de grosses bêtes des Fifties qui, comme "Them!" (Gordon Douglas, 1954), tient la route grâce à la sécheresse du scénario qui ne s'encombre pas de blablas, de l'efficacité de la mise en scène et des trucages désuets au charme fou. Ici, une tarentule géante menace un bourg d'Arizona et Mara Corday, thésarde biologiste en tailleur, bibi et gants blancs. Le pamphlet scientifique passe en discrétion et signe son époque. BR Allem

The human centipede III (Final sequence) (Tom Six, 2015) 0
Rien à sauver (sauf un très bon gag visant la critique) dans ce final en forme de pastiche d'une trilogie - dont j'aime beaucoup le I et le II - qui osait un pitch inouï de culot (des cinglés créent des mille-pattes humains en cousant des victimes par la bouche et l'anus). Ici, l'outrance en roue libre du jeu de Dieter Laser ajoutée au je m'en foutage du scénario qui se passe dans une prison texane font que c'est inregardable même en fast forward. A chier. BR UK

Morte a Venezia / Mort à Venise (Luchino Visconti, 1971) *
La reconstitution d'époque et la photo sont, comme d'habitude avec Visconti, magnifiques et l'homme vieillissant tourmenté (Dirk Bogarde) par la beauté insolente de la jeunesse un sujet indubitable mais la langueur complaisante de la narration, la longueur de certaines scènes et les agaçants zooms Seventies accolés à la musique de Mahler finissent par trahir une affectation qui porte un coup fatal à l'ensemble. J'en avais un bien meilleur souvenir. DVD Z1 US

Mr. Arkadin / Confidential report / Dossier secret (Orson Welles, 1954) ***
L' enquête en chat et souris d'un aventurier sur le mystérieux Mr Arkadin. Un étrange film à la production mouvementée, part série B pulp et part auto parodie (de "Citizen Kane"). Welles grimé impose sa présence fascinante à Arkadin et les seconds rôles sont formidables, comme les séquences internationales qui s'enchaînent sans répit. Le génie de Welles tient à cette transmutation d'un matériau mineur en une oeuvre totalement personnelle. BR Fr

Lilting / Lilting ou la délicatesse (Hong Khaou, 2014) *
Après la mort accidentelle de son compagnon, un anglais (Ben Whishaw, excellent) se rapproche de sa mère, une femme chinoise, et demande à une amie bilingue d'être leur interprète. Un petit film intimiste britannique sur le deuil, l'identité et la communication qui a quelques scènes émouvantes mais pâtit d'un rythme monocorde et de l'effet répétitif des dialogues traduits. Le scénario est manifestement inspiré de la vie personnelle du réalisateur. BR UK

14 juillet 2015

Divine Waters


Une certaine idée du cool...

5 juillet 2015

Films vus par moi(s) : juillet 2015


*** excellent / ** bon / * moyen / 0 mauvais

The White Tower / La Tour Blanche (Ted Tetzlaff, 1950) **
Dans les Alpes suisses, une jeune femme convainc cinq hommes de former une cordée avec elle pour conquérir un sommet invaincu. Un intéressant film d'aventures montagnardes en Technicolor qui file la métaphore sur l'immédiate après-guerre : dans le groupe, il y a une suissesse, un français, un allemand, un américain et l'escalade en révèle les psychologies profondes. Avec Alida Valli, Claude Rains, Glenn Ford, Cedric Hardwicke. Ciné

Summertime / Vacances à Venise (David Lean, 1955) *
Sur le sujet de la femme mûre seule en vacances italiennes, "The roman spring of Mrs Stone" (1961) avec Vivien Leigh est insurpassable. Celui-ci, avec Katharine Hepburn au jeu comme souvent assez hystérique, reste un film à la fois splendide visuellement avec ses images en cartes postales de Venise et triste dans son portrait d'une solitude définitive éclairée par une aventure d'été. Mais il lui manque un je ne sais quoi de vibration. DVD Z2 UK

Looking - Saison 1 (Michael Lannan & Andrew Haigh, 2014) ***
Une excellente série HBO autour de trois copains gays (de 29, 31 et 40 ans) à San Francisco de nos jours. Chaque épisode de 30' présente des personnages, des situations et un point de vue étonnamment justes, loin des caricatures mélodramatique ou cyniques attendues dans le genre. Les thèmes abordés (dont la place de l'individu dans la communauté), les très bons dialogues et le casting sans faute en font une vraie réussite. BR UK     

Shakespeare in love (John Madden, 1998) 0
Comment ce navet a-t-iI pu récolter sept Oscars en 1999 dont meilleur film, scénario et actrice ? Je l’avais vu à sa sortie et avais été dépité. Revu par hasard, c’est la même impression, en pire encore. Tout le monde surjoue (sauf Gwyneth Paltrow qui n’a aucune présence) et l’humour forcé est minable. Le seul moment qui fonctionne est la série de scènes de Roméo et Juliette et tout est dû à Shakespeare. Much ado about nothing. DVD Z2 Ital

I a man (Andy Warhol, 1967) **
En huit séquences distinctes, les bavardages désabusés d’un play boy (Tom Baker) avec huit coups récents ou potentiels. A partir d’une trame ténue, les dialogues improvisés (souvent drôles) et les effets de strobe cuts donnent un modèle de cinéma vérité Pop Art. Le plus intéressant est de revoir les filles de la Factory : Cynthia May, Stephanie Graves, Ingrid Superstar, Nico, Ultra Violet, Ivy Nicholson, Valerie Solanas et Bettina Coffin. Quelle time capsule ! DVD Z2 Ital

My hustler (Andy Warhol, 1965) ***
Après ses films expérimentaux (Blow Job, Sleep, Empire…), Warhol s’attaque à plus classique (enfin, tout est relatif). A Fire Island, un homo sur le retour observe et commente avec une voisine un Apollon blond (Paul America) étendu sur le sable. Un gigolo professionnel se joint à eux pour cancaner. En quelques plans séquences N&B et un son direct médiocre, l’impression d’assister, dans la forme et le fond, à un nouveau cinéma. DVD Z2 Ital

Jeepers Creepers 2 (Victor Salva, 2003) *
On ne sait toujours pas ce qu'est, d'où vient et pourquoi le féroce vampire ailé mangeur d'ados réapparait tous les 23 ans, mais bon... Cette suite du très bon "Jeepers Creepers" de 2001 n'a aucun autre sens que de le faire revenir pour s'attaquer cette fois à un bus d'appétissants lycéens. La photo de la campagne américaine est belle et le Creeper est un monstre original mais tout cela ne décolle pas, à cause d'un scénario bien trop indigent. BR US

Othello (Orson Welles, 1952) **
L'expressionnisme des décors, des placements de la caméra et du noir et blanc contrasté font de cette adaptation de Shakespeare par Welles un spectacle toujours intéressant. Je suis plus dubitatif sur la narration de l'histoire elle-même et le jeu un peu éteint des acteurs. La faute sans doute à la production longue (quatre ans) et compliquée du film. Au final, une oeuvre pas entièrement satisfaisante mais pleine d'images mémorables. BR Fr 

Inferno / L'Enfer (Francesco Bertolini, Adolfo Padovan & Guiseppe de Liguoro, 1911) **
Les passages les plus marquants de L'Enfer de Dante sont mis à l'image sans génie mais avec un bon sens du cadre et de l'effet. Dante et Virgile y parcourent les Cercles dans des décors naturels ou construits (inspirés des gravures de Gustave Doré) grouillants de figurants dénudés. Les trucages descendent en ligne droite de Méliès. Les spectateurs de 1911 n'avaient sans doute jamais vu de pareilles visions érotico-fantastiques. DVD Z2 Fr

ParaNorman / L'étrange pouvoir de Norman (Chris Butler & Sam Fell, 2012) ***
Un excellent film d'animation (en stop motion assistée de CGI, formidable) sur un collégien harcelé qui a le don de voir et de parler avec les morts et qui se retrouve aux prises avec sept zombies. Le scénario original joue sur les idées de différence/puritanisme et ose des situations morbides rarement vues dans un film pour enfants (mais celui-ci l'est-il ?). Le langage parfois cru et une blague gay on mis à cran les ligues familiales américaines. BR 3D Fr

42nd street (Lloyd Bacon, 1933) ***
Faut-il que le scénario et la mise en scène soient parfaites pour que ce backstage musical fondateur tienne aussi bien la route après tant d'années et de copies et résiste à la présence de l'exécrable Ruby Keeler en chorus girl qui monte. L'histoire ne s'encombre pas de fioritures, les personnages sont crédibles et émouvants et les numéros musicaux (paroles, musiques et chorégraphies) devenus des classiques. Un film important des Thirties. BR US

Paradis perdu (Abel Gance, 1940) **
Ce mélodrame relativement retenu autour d'un couple brisé par la guerre de 14 et la mort bascule d'une excellente première partie (de la rencontre à la séparation) à une seconde plus problématique dans son écriture et ses articulations, qui le rend bancal. Micheline Presle est radieuse dans un double rôle mère-fille mais c'est Fernand Gravey qui porte le tout par son jeu d'une sobre justesse. Avec le plaisir de retrouver Elvire Popesco. BR Fr

Timbuktu (Abderrahmane Sissako, 2014) **
Dans la campagne désertique du Mali, des islamistes imposent la charria à la population. A travers l'histoire d'une poignée de personnages touaregs, le poison insidieux du djihad contamine jusqu'à la Nature, dans laquelle les Toyota des barbus circulent comme le requin de Jaws. L'esthétisme de la mise en scène peut déranger mais réussit quelques merveilles, comme dans la magnifique scène de football. Un oeuvre forte, entre révolte et élégie. BR Fr

Noordzee, Texas / Sur le chemin des dunes (Bavo Defurne, 2011) *
En Flandres maritime dans les Sixties, le quotidien solitaire d'un adolescent de quinze ans qui a une liaison avec son voisin de deux ans plus âgé. Primé dans plusieurs festivals LGBT, une histoire d'amour dont le début promet mieux que le reste. On marche en terrain balisé et les décors trop propres semblent issus d'une boutique de design vintage. Un film qui manque de caractère et qui aurait été plus abouti en format de court métrage. BR Fr

The offence (Sidney Lumet, 1973) **
Un inspecteur de police qui enquête sur le viol d'une fillette voit ressurgir vingt ans d'horreurs criminelles et pète un plomb avec un suspect. Sean Connery, habité, fracassait son image de James Bond dans ce drame psychologique sur la part d'ombre de chacun et les risques du métier. La mise en scène essaye de donner souplesse à la structure théâtrale tripartite du matériau d'origine. Un film étouffant dans son thème et ses images. BR US 

Prends la route (Jean Boyer, 1937) ***
Un film-opérette (comme le dit le générique) autour de plusieurs couples sur la route des vacances vers le Sud. La bonne humeur de l'ensemble est irrésistible, portée par des chansons entêtantes signées van Parys ("A mon âge", "Y'a toujours un passage à niveau"...), l'entrain des comédiens chanteurs (Pils et Tabet, très bons) et l'esprit boulevardier. Une sorte de chef-d'œuvre d'insouciance et de légèreté du temps du Front Populaire. DVD Z2 Fr  

Canyon passage / Le passage du canyon (Jacques Tourneur, 1946) ***
Tout le talent de Jacques Tourneur s'exprime dans ce western sur des colons dans l'Oregon de 1856. L'action (étonnament violente pour l'époque), concentrée dans les quinze dernières minutes, laisse la place au développement des personnages et des situations conflictuelles. La mise en scène fait la part belle à l'ombre, à la lumière et au décor, avec une photo Technicolor magnifique. Le casting, mené par Dana Andrews, est parfait. BR Allem