25 novembre 2015

Sayonara

Setsuko Hara (1920-2015)





10 novembre 2015

Heroes of mine : Jacqueline


Jacqueline Susann (1918-1974)

Après avoir enfin compris qu'elle ne réussirait pas à percer comme actrice à Broadway ni à Hollywood (mais ayant connu un certain succès dans la pub TV), Jacqueline Susann se dit qu'elle pouvait broder sur ce qu'elle y avait vu et tapa dans le mille et la fortune à 45 ans avec ses quatre romans mélotrashs qui atteignirent la stratosphère des ventes internationales dans les années 60 et 70 : "Every Night, Josephine!" (1963), "Valley of the Dolls" (1966), "The Love Machine" (1969), "Once is not enough" (1973) et deux romans posthumes un peu plus tard, trop tard : "Dolores" (1976) et "Yargo" (1979).


Jackie & Andy

Parce qu'elle mourut tôt, Jacqueline Susann, terrassée en 1974 par le cancer qu'elle avait combattu douze ans. Sa vie fut d'ailleurs, entre la gloire et la tragédie, les dollars et l'alcool, l'extase et la peur, le meilleur de ses propres romans. Elle épousa un petit agent artistique, Irving Mansfield, qui la poussa à la machine à écrire et son succès à elle fut leur triomphe à eux deux. Leur fils unique était autiste. Le journaliste Jack Martin, qui a bien connu le couple Susann-Mansfield à Los Angeles, a pu dire : "Je n'ai jamais rencontré quelqu'un qui ait adoré la célébrité plus qu'eux : ils s'y roulaient comme des cochons dans la merde".


The Susann-Mansfields at home

Je devais avoir une dizaine d'années, j'avais trouvé "The Love Machine" dans la bibliothèque de mes parents et je l'avais lu en cachette, assez honteux des scènes que je sentais bien ne pas m'être destinées. Ca changeait de Jules Verne. Je n'ai jamais oublié le livre, son titre et sa couverture, mais j'avais détourné le regard de Jacqueline Susann jusqu'à ce que je voie récemment l'adaptation filmée de "Once is not enough" (Guy Green, 1975). J'aime sans réserve les mélotrashs hollywodiens et celui-là, comme tous les autres, ne m'a pas déçu.


Avant la gloire : Hollywood Starlet 

Jacqueline Susann est donc réapparue. Je viens de finir son excellente biographie par Barbara Seaman "Lovely Me : The Life of Jacqueline Susann" (1987) et j'ai maintenant presqu'envie de me mettre à ses cinq romans que je ne connais que de titres et de réputation. Ambition, sexe, visons et comprimés. Et le sixième, "The Love Machine", de le relire peut être. Une fois ne suffit pas.


Jacqueline Susann s'habillait en couleurs violentes et son eye liner a défini les Sixties. Son portrait en statue-cube ci-dessous est le plus connu. Elle ressemblait à l'autre Jacqueline. Ses héroïnes utilisées, abusées, fracturées par les hommes annonçaient l'irruption du Féminisme dans la société américaine. Elle faisait de la politique sans le savoir. En Pucci. Quelqu'un de bon goût, décidément.


Sixties Icon. Immortal.

5 novembre 2015

Films vus par moi(s) : novembre 2015


*** excellent / ** bon / * moyen / 0 mauvais

Dédé (René Guissart, 1935) ***
L'adaptation de l'opérette de Willemetz et Christiné est un bonheur de tous les instants, drôle, irrévérente, sexy, dynamique. Autour d'un magasin de chaussures, chacun prétend être un autre pour obtenir ce qu'il convoite. Le casting étincelle (Claude Dauphin, Albert Préjean, Danielle Darrieux, Ginette Leclerc dans un petit rôle), la mise en scène aussi. Et ces chansons : "Dans la vie faut pas s'en faire", "Pour bien réussir dans la chaussure". DVD Z2 Fr

The stag (John Butler, 2013) **
Cinq copains dublinois, plutôt intellos et sensibles, partent randonner pour enterrer la vie de garçon de l'un d'eux et sont rejoints par le futur beau-frère, un macho lourd et dirigiste. Cette très chouette comédie irlandaise exploite et détourne astucieusement les clichés de la masculinité et de la comédie romantique. On rit beaucoup (le début est excellent) mais l'émotion pointe aussi. Un coming of age doublé d'un feel good movie original et attachant. BR UK 

Le coeur a ses raisons / Lemale et ha'halal / Fill the void (Rama Burshtein, 2012) **
Dans la communauté hassidique de Tel Aviv, une jeune fille de 18 ans est poussée à épouser son beau-frère, veuf de sa soeur. Ce film israélien qui observe sans jugement (à chaque spectateur son point de vue) les traditions familiales et sociales d'un petit groupe d'orthodoxes juifs baigne dans une photographie ouatée où les gros plans de visage disent les tumultes intimes. Un huis clos dépouillé, intense et éducatif sur une société méconnue. BR UK

Toi c'est moi (René Guissart, 1936) 0
Un navet. Adapté d'une opérette sur un échange d'identités aux Antilles (de studio), le film s'épuise d'une négligence totale de mise en scène (seul le crocodile en plastique, digne de Dada, m'a amusé), de rares chansons oubliables réduites à deux couplets ("Sous les palétuviers" surnage avec Pauline Carton) et de dialogues anodins. Pills, Tabet et Claude May on fait tellement mieux la même année avec le formidable "Prends la route". DVD Z2 Fr 

Magic Mike XXL (Gregory Jacobs, 2015) **
La suite du "Magic Mike" de Soderbergh (2012) reprend sa bande de male strippers sur le retour (Channing Tatum & Co) dans un road movie entre Tampa et une convention de stripteasers à Myrtle Beach. La séquence finale (le show lui-même), trop longue et insipide, plombe le film, par ailleurs touchant dans son point de vue sur la fragilité de ces potes baraqués et le désir amusé des femmes. Sympathique et innocemment sexy. BR Fr

Bombshell / Mademoiselle Volcan (Victor Fleming, 1933) ***
Dans cette comédie crépitante, Jean Harlow se joue avec une malice irrésistible du rôle de Lola Burns, une star de Hollywood modelée sur l'actrice elle-même. Si les dialogues frisent l'overdose, la satire de l'industrie du cinéma, les clins d'oeil aux films contemporains et la construction du scénario font mouche. Et bien sûr, on ne peut détacher ses yeux de Harlow (22 ans à l'époque), formidable d'entrain, d'ironie et de glamour platine. DVD Z2 Fr 

L'esclave blanche (Marc Sorkin, 1939) **
Une pimpante parisienne suit à Istanbul son mari, un diplomate turc, et se rebiffe quand elle se retrouve piégée au harem. Un mélo jubilatoirement incorrect, truffé de clichés islamophobes (on y parle de "race musulmane") où les fourbes ottomans sont Saturnin Fabre, Dalio (génial en sultan "Grandeur des Grandeurs"), Sylvie... Viviane Romance est superbe en occidentale révoltée et forme un couple sexy en diable avec John Lodge. TV

Gueule d'ange (Marcel Blistène, 1955) **
Un gigolo (Maurice Ronet) qui vit des femmes riches tombe sous la coupe d'une aventurière cupide et amorale. Du cinéma de papa Fifties pur jus, épicé par la faune qui le peuple (notamment les "clientes" : Dora Doll, France Roche, Rosy Varte...), une dose réjouissante de camp et la présence de Viviane Romance en garce de haut-vol dotée de répliques assassines. Louis Malle a du voir Ronet dans ce rôle avant de lui confier "Le feu follet". DVD Z2 Fr

Roar (Noel Marshall, 1981) **
Monté sur dix ans et naufrage à sa sortie, un projet cinématographique à la fois insensé et irresponsable. Le réalisateur-comédien, ses deux fils, sa femme Tippi Hedren et la fille de celle-ci, Melanie Griffith, y sont aux prises avec des fauves (lions, tigres, panthères...) dans un ranch sur pilotis. La mise en péril réelle des acteurs et de l'équipe face aux bêtes induit une tension éprouvante. Peut être le plus WTF de tous les films que j'ai vus. BR US  

Les invités de huit heures / Dinner at Eight (George Cukor, 1932) ***
Un Ensemble Piece à la construction théâtrale comme les 30's en raffolaient, cette comédie de moeurs autour d'un dîner annoncé offre à certains des grands acteurs de leur temps (Marie Dressler, John et Lionel Barrymore, Wallace Beery...) des scènes taillées sur mesure. Billie Burke et Jean Harlow (inoubliable en fourreau de satin blanc par Adrian) sont les ressorts comiques d'un scénario au fond par ailleurs étonnamment sombre. DVD Z1 US 

Que viva Eisenstein ! / Eisenstein in Guanajuato (Peter Greenaway, 2015) *
En 1931, Eisenstein qui est au Mexique pour tourner "Que viva Mexico!" y découvre le sexe et la joie de vivre avec son séduisant guide local, Palomino. Cet épisode sans doute majeur de la vie intime du cinéaste russe est vu avec la liberté factuelle et l'artifice baroque de Greenaway dans un exercice qui frise trop souvent l'hystérie (comme dans le jeu d'Elmer Bäck). Une scène de sodomie bavarde mérite de rester dans les annales. DVD Z2 Fr

The pleasure girls (Gerry O'Hara, 1965) *
Le weekend de cinq filles colocataires à Londres en 1965, centré sur leur aventures masculines. La capture du Swinging London, les touches discrètes d'érotisme, deux ou trois audaces dans le portrait des moeurs en libération et la présence du jeune Klaus Kinski sont les intérêts principaux de ce film autrement assez terne et ennuyeux. Sur un sujet très proche, "Les bonnes femmes" (Chabrol, 1960) était autrement réalisé et percutant. BR UK

Safety not guaranteed (Colin Trevorrow, 2012) ***
Un journaliste de Seattle et ses deux stagiaires enquêtent sur un type qui a passé une petite annonce pour trouver quelqu'un pour l'accompagner dans un voyage dans le Temps. Un formidable petit film indépendant dont le postulat de SF cache une comédie romantique originale, drôle et sincèrement touchante aux personnages vraiment bien écrits. Le casting est sans faille et la fin m'a tiré (c'est rare) des larmes inattendues. Un petit bijou. BR US

Le masque de la Mort Rouge / The mask of the Red Death (Roger Corman, 1964) *
Très librement inspiré d'Edgar Poe, un film à voir avant tout pour l'enthousiasmant Popism de ses couleurs tape à l'oeil (décors et costumes) et le jeu sans retenue de Vincent Price en Prince Prospero retranché de la peste avec sa cour dans son château extravagant. Hazel Court n'est pas mal non plus en dame satanique mais Jane Asher est d'une fadeur rare. La réponse US aux succès britanniques de la Hammer, le charme en moins. BR Allem 

Les Perses (Jean Prat, 1961) ***
Cette adaptation d'Eschyle (les Perses apprennent la défaite de leur armée à Salamine) produite par l'ORTF et diffusée le 31/10/61 à 20h30 est restée l'une des plus grandes pages de la télévision française. Quelques comédiens togés et masqués évoluent en rythme dans le décor d'un palais perse en récitant les vers de la tragédie grecque sur une musique grandiose de Jean Prodromidès. Créatif, spectaculaire et génialement intemporel. DVD Z2 Fr

Un Français (Diastème, 2015) **
Des années 80 à aujourd'hui, le parcours personnel d'un néo-fasciste en repentance. Le début fait craindre le pire, avec ses caricatures de l'Extrême-Droite (crânes rasés, bombers, haines et Marseillaises) puis petit à petit, les séquences de l'évolution du personnage principal (Alban Lenoir, une révélation) diffusent une émotion sincère et portent le film vers des horizons inattendus. Je m'attendais à un réquisitoire, j'ai vu un beau portrait d'homme. BR Fr

Mad Max: Fury Road (George Miller, 2015) **
Il y a de l'excellent et du nul dans ce quatrième volet des aventures de Max Rockatansky après l'Apocalypse. Le nul : le casting des cinq filles de la troupe et Tom Hardy, transparent jusqu'à l'invisibilité. L'excellent : les visions enfiévrées d'un Enfer barbare et Charlize Theron, qui porte le film. Autrement, l'énergie hors norme des séquences est tétanisant et le féminisme appuyé franchement rafraîchissant dans le genre du film d'action. BR Allem

La tendresse des loups / Der Zärtlichkeit der Wölfe (Ulli Lommel, 1973) ***
L'histoire de Fritz Haarmann, le Boucher de Hanovre, serial killer homosexuel qui assassinait des garçons dans les années 20. Produit par Fassbinder (qui y a un petit rôle) et utilisant une partie de sa bande, un film à l'esthétique et à la mise en scène magnifiquement stylisées. Avec Kurt Raab, étonnant en tueur au crane rasé. Une intéressante rareté du Nouveau Cinéma Allemand aux accents de Nosferatu et de M. et d'humour aussi. BR UK

The big picture (Christopher Guest, 1989) **
Kevin Bacon est un apprenti réalisateur qui fait l'amère expérience de l'industrie du cinéma dans cette comédie qui se moque d'Hollywood, de ses magouilles et de sa faune. On sent que le scénario est truffé de situations vécues, la balade dans Los Angeles est chouette et certaines scènes excellentes (Martin Short en agent efféminé est génial) mais au final, la charge manque de la causticité espérée. Un régal : le look total Eighties. BR US

Dimanche d'août / Domenica d'agosto (Luciano Emmer, 1950) ***
Le dimanche 7 août 1949, les Romains vont passer la journée à la plage d'Ostie. Du départ en vélo, en voiture ou en train au retour en soirée, le film suit quelques personnages de tous âges (notamment des ados) qui se croisent au bord de l'eau. Une chronique au charme fou par la fraîcheur de ses acteurs, les éléments de comédie et de sociologie parfaitement dosés et la lumière éclatante. Un petit chef-d'oeuvre populaire de l'après-guerre. BR Fr 

Le Cercle / Der Kreis (Stefan Haupt, 2014) **
Ce docufiction suisse fusionne reconstitution (la fin des années 50) avec acteurs, images d'archives et interviews récents autour de Der Kreis, l'un des premiers magazines homosexuels (édité à Zurich entre 1932 et 1967), du Kreis-Club et de son équipe éditoriale, dont Ernst et Röbi (devenu le premier couple gay marié en Suisse en 2003). Un chapitre méconnu de l'histoire LGBT et un beau récit d'amour, d'homophobie et de résilience. DVD Z2 Fr 

Stung (Benni Diez, 2015) *
Des guêpes géantes sèment la terreur dans une propriété décrépite. Un film allemand de grosses bêtes à petit budget, mi Eighties-mi SyFy, gore et pasticheur, dont les idées intrigantes ne compensent pas les faiblesses du scénario et de la réalisation. La campagne berlinoise qui fait office d'Amérique, le héros qui trébuche à chaque pas et les clins d'oeil à La Nuit des Morts Vivants, Them!, Aliens... sont sympas mais ça ne suffit pas. BR Fr  

4 octobre 2015

Jimmy

30 septembre 1955. Il y a soixante ans que James Dean s'est tué sur une route californienne. Soixante ans. C'est vraiment étonnant comme sa modernité résiste et reste contemporaine. Avec ou sans grimace.


La biographie d'Yves Salgues "James Dean ou le mal de vivre" (Pierre Horay, 1957), écrite à chaud après la disparition de l'acteur, reste l'un des meilleurs livres sur le sujet. En ouvrant des pistes d'analyses psychologiques, sociologiques et culturelles qui allaient faire des petits.


2 octobre 2015

Films vus par moi(s) : octobre 2015


*** excellent / ** bon / * moyen / 0 mauvais

Le Magnifique (Philippe de Broca, 1973) *
Un écrivain de série Z transpose sa vie quotidienne dans les aventures de son héros d'espionnage Bob Saint Clare. L'idée est originale et sympa et je me suis laissé prendre par le charme de la première moitié de cette comédie absurde, de Jean-Paul Belmondo et de Jacqueline Bisset dans des double rôles mais la répétition des situations et l'hyperactivité générale (récurrente chez de Broca) ont fini par me casser grave les pieds. C'est comme ça. BR Fr   

Le cousin Jules (Dominique Benicheti, 1972) **
Superbement filmés entre 1968 et 1972 en Scope et Stéréo, les jours qui s'écoulent en se ressemblant d'un vieux forgeron bourguignon et de sa femme. Il ne se passe rien de spécial (le seul drame est comme escamoté) à part taper sur l'enclume, chercher les fagots et manger la soupe au pain... Mais la poésie métaphysique qui se dégage de ce film documentaire est unique, comme le travail sur le son qui donne vie à la vie de la campagne. BR Fr 

San Andreas (Brad Peyton, 2015) *
Comme l'hypertrophié Dwayne Johnson, un film catastrophe où le too much digital imprègne chaque plan. Sur la faille de San Andreas, Los Angeles puis San Francisco sont dévastés par un tremblement de terre puis un tsunami qui séparent puis rapprochent les membres d'une famille middle class. Le scénario formaté est sur le modèle de "2012" (Emmerich, 2009), les images, la dynamique, la vulgarité et l'issue aussi... Tout juste regardable. BR Allem 

Les Misérables (Henri Fescourt, 1925) ***
Quatre parties, six heures de projection : cette adaptation muette de Hugo, pour fleuve qu'elle soit, est tellement bien construite et offre tant de belles séquences, qu'on ne voit - presque - pas le temps passer (seule la séquence de la Rue Plumet traîne un peu). La mise en scène, qui utilise beaucoup les décors naturels, est un modèle d'efficacité. Et Gabriel Gabrio, qui porte le film, est inoubliable en Jean Valjean. Restauration somptueuse par Pathé. Théâtre du Châtelet avec un solide accompagnement au piano de Jean-François Zygel.

Jurassic World (Colin Trevorrow, 2015) *
Ca se regarde un samedi soir et on ne s'ennuie pas mais au final, on a l'impression d'avoir déjà vu tout cela il y a vingt ans et l'aspect mécanique du scénario attendu transforme le film en produit de série. Bryce Dallas Howard, comme toujours, surclasse son rôle et les gamins sont plutôt corrects, les autres acteurs interchangeables. Et les dinosaures ? Oui bien sûr, mais il y a vingt ans déjà... Pas une réussite, pas un ratage. Juste sans mordant. BR Fr

Margin call (J.C. Chandor, 2011) ***
Dans un gratte-ciel de Manhattan, quelques traders et le CEO découvrent la faillite prochaine de leur banque d'investissement et décident de sauver leur peau. Un passionnant huis-clos nocturne, nerveux comme un thriller et froid comme un reptile, sur les rouages de la haute finance et la psychologie de ses acteurs. Inspiré par la chute de Lehman Brothers et les débuts de crise de 2008. La mise en scène est impeccable et le casting hors pair. BR Fr  

Une nouvelle amie (François Ozon, 2014) **
L'ambiguïté du genre est poussée à son paroxysme dans cette libre adaptation de Ruth Rendell où une jeune femme dont la meilleure amie vient de mourir s'en découvre une nouvelle dans le mari travesti de celle-ci. Romain Duris en veuf travesti, Anaïs Demoustier en inconsolable qui retrouve le sourire et Raphaël Personnaz en époux dépassé sont excellents et le scénario à twists dessine une ode à la différence qui tape dans le mille. BR Fr

Il sapore del grano / La goût du blé (Gianni da Campo, 1986) **
Dans la campagne vénitienne, un garçon de 12 ans s'amourache d'un jeune professeur stagiaire. Un petit film qui traite d'un sujet périlleux avec tact et pudeur (peut-être trop, la tolérance de la famille de l'élève est peu crédible) et sensualité en posant de justes questions sur le besoin d'attention et d'affection de chacun, âges et sexes confondus, sans pousser le bouchon trop loin. Marina Vlady apporte sa caution professionnnelle au casting. DVD Z2 Ital

Borgman (Alex van Warmerdam, 2013) ***
Le mystère maintenu jusqu'au bout de l'identité et des motivations de cet homme des bois (et de ses sbires) réfugié chez une famille bourgeoise néerlandaise donne au film une affectation un peu regrettable mais il n'empêche que plusieurs scènes sont marquantes, l'inquiétude et la tension permanentes, l'humoir noir distillé et l'allégorie (sur le quotidien du Diable ? le Grand Remplacement ?) vraiment originale. A chacun son interprétation. BR Allem

Hell's angels / Les anges de l'Enfer (Howard Hugues, 1930) **
Pendant la Première Guerre Mondiale, les aventures militaires et sentimentales de deux frères, pilotes dans l'aviation anglaise. Les spectaculaires séquences d'action sont très bonnes (le Zeppelin, le dépôt de munition) mais de longs passages de dialogues cassent le rythme de ce film qui n'atteint pas le chef-d'oeuvre "Wings" (Wellman,1927). Avec une séquence de bal en Technicolor bichrome et Jean Harlow qui débute. DVD Z1 US

Retreat, Hell! (Joseph H. Lewis, 1952) *
Tourné en plein milieu de la guerre de Corée (1950-1953) avec des inserts d'images d'actualités, un film de propagande de série à petit budget sur un bataillon de Marines qui subit les attaques conjointes de soldats chinois et du froid dans des collines enneigées coréennes. Frank Lovejoy, Richard Carlson et le jeune Rusty "Russ" Tamblin incarnent trois militaires d'âges différents unis dans l'adversité. Le mise en scène va à l'essentiel, sans plus. BR US 

Small soldiers (Joe Dante, 1998) *
Des jouets en plastique animés, Marines et monstres, s'affrontent dans la maison d'une famille américaine. Sur un scénario très proche de celui de son "Gremlins" (1984), l'anarchisme en moins (les enfants sont clairement le public visé), Dante tente d'en répéter le succès mais le décalque trop criant et l'action trop uniforme en émoussent l'intérêt. Les petits Animatronics, eux, sont très réussis et reposent des effets digitaux formatés d'aujourd'hui. BR Allem    

An inspector calls / Un inspecteur vous demande (Guy Hamilton, 1954) ***
Cette adaptation filmée de la pièce de J.B. Priestley réussit à être du cinéma tout en restant théâtrale, par une mise en scène discrète et des dialogues ciselés portés par un excellent casting (Alastair Sim est fascinant en mystérieux inspecteur). L'histoire d'une jeune femme du peuple démolie par une famille bourgeoise dans le Londres de 1912 est un brûlot marxiste d'une rare violence sociale. Avec une scène finale qui flirte avec le fantastique. BR Fr

Le bossu (Philippe de Broca, 1997) **
Un très bon cape et d'epée à l'ancienne (anachronique en 1997), la version de Broca du roman de Paul Féval raconte la vengeance d'honneur et d'amitié de Lagardère pour Nevers sous la Régence avec de beaux décors et paysages, une mise en scène dynamique qui ménage habilement action et sentiment et une musique enivrante. Mais Daniel Auteuil, Fabrice Luchini et Marie Gillain n'ont pas le charisme qui porterait le film aux sommets. BR Fr

Neighbours / Nos pires voisins (Nicholas Stoller, 2014) 0
Il y a évidemment des clients pour ce genre de film (comédie graveleuse à tendance sociétale pour trentenaires) où surnagent quelques pépites comme "I love you, man" (2009). Ici, un couple entre en guerre contre une fraternité bruyante qui a aménagé le pavillon d'à côté. Mais à part quelques blagues potaches amusantes, c'est l'ennui qui s'étale du jeu outré des acteurs potes, des répliques hurlées et de l'imbécilité crasse et réac de l'ensemble. BR Fr

Jupiter ascending / Jupiter : Le destin de l'Univers (The Wachowskis, 2015) 0
Un navet XXL stupide, moche et boursouflé autour d'une princesse intergalactique (Mila Kunis, transparente) laveuse de chiottes aux prises avec un méchant d'opérette (Eddie Redmayne, ridicule) et protégée par un athlète aux oreilles de satyre (Channing Tatum, le seul atout du film). La débauche de cités célestes, d'explosions et de combats aériens assomme tandis que le fourvoiement des Wachowskis consterne. Fast forwardé. BR Allem

L'affaire des poisons (Henri Decoin, 1955) **
A la fin des années 1670, Mme de Montespan demande à la Voisin aidée du père Guibourg de la débarrasser de Mlle de Fontanges, jeune maîtresse de Louis XIV. Un bon film historique où Danielle Darrieux en favorite donne la réplique à Viviane Romance (formidable) en empoisonneuse sous l'oeil de Paul Meurisse en prêtre débauché. Cette galerie de personnages amoraux est un régal, comme le Technicolor et les décors proto-Hammeriens. BR Fr

Cinderella / Cendrillon (Kenneth Branagh, 2015) 0
Une mise en images narrative qui reprend presque scène par scène les séquences du dessin animé de 1950 avec une désespérante platitude. Ce qui était sympathique en animation devient d'une rare fadeur, alourdi par un casting peu inspiré (même Cate Blanchett en marâtre est plus que médiocre) et une mise en scène sans un geste d'inventivité. Mais le film enchantera les petites filles de 7 ans et demi et certains petits garçons. BR Allem

17 septembre 2015

La la la life is a strange thing


La la la life is a strange thing.
Just when you think you learned how to use it it's gone.

Shakespears Sister
Song: "Hello" 
Album: "Hormonally yours", 1992

13 septembre 2015

Song of Fire


Le formidable morceau-fleuve (7 minutes) "Tonight is what it means to be young" écrit par Jim Steinman pour le très sympathique film "Streets of fire" de Walter Hill en 1984.

Diane Lane y chante en playback la rockeuse en péril sur la voix d'Holly Sherwood dans une progression dramatique échevelée avec choeurs et pont musical d'enfer.

Comme un croisement de Bonnie Tyler, Laura Branigan et Meat Loaf. Oh, those Eighties!