11 juin 2010
Swimming angel
Norma Jeane Mortenson Baker (surnommée "Nonny" à l'époque) photographiée à 19 ans par Richard Miller (n. 1912) dans la piscine du Sheraton Townhouse sur Wilshire Bd. le 30 avril 1946. Un cliché rarissime qui a récemment refait surface dans une exposition au Getty Center de Los Angeles en 2009. Juste pour le plaisir.
5 juin 2010
Rue and Bea and Estelle and Betty
Une sincère tristesse m'a envahi avant-hier quand j'ai appris par le site du NYT la mort à New York de Rue McClanahan, à l'âge de 76 ans. C'était Blanche dans The Golden Girls, sans doute ma série TV préférée (avec Mad Men, ce qui n'a rien à voir). Blanche Devereaux, une southern belle nymphomane qui approchait de la soixantaine et qui partageait sa maison de Miami avec trois colocataires, trois femmes sur le retour aux personnalités impayables.
The Golden Girls est la seule série dont je regarde régulièrement l'un ou l'autre des épisodes des sept saisons (1985-1992, disponibles en DVD Z1). Avec toujours l'assurance de rire pendant trente minutes. Un show avec une qualité d'écriture de tous les instants, une perfection de jeu à l'unisson des quatre comédiennes et l'audace sans cesse surprenante de parler franchement dans une série TV (diffusée à l'origine sur NBC) de la vieillesse qui arrive avec son cortège de petits ou grands maux. Comme l'arthrose, le veuvage et la solitude. Mais qui parlait aussi sans détour du travail et de la sexualité des seniors, des préjugés sociaux et de la lutte entre générations. Et tant d'autres choses sur les territoires desquels les scénaristes TV osaient à l'époque rarement s'aventurer. Le tout avec un humour ravageur, un don de la réplique assassine et un optimisme auxquels rien ne résistait. Un éclat de rire toutes les quinze secondes et des moments-cultes à n'en plus savoir que faire. Et surtout, une tendresse, cette tendresse... L'amitié plus forte que tout. The Golden Girls était un show qui accumulait des sommets de talent : en son temps, il a été justement récompensé par une flopée de Golden Globes et d'Emmy Awards.
Après Estelle Getty, disparue en 2008, Beatrice Arthur, en 2009, c'est donc au tour de Rue McClanahan de s'être fait la belle en laissant tous les fans de la série un peu orphelins de fiction. Aujourd'hui, Betty White doit se sentir bien seule. Mais les DVD, la VOD et les reruns de la série continueront à garder Sophia, Dorothy, Blanche et Rose young... forever.
Un de mes échanges préférés de la série (mais l’écriture du show tout entier les fait crépiter comme des feux d’artifice) :
Dorothy : « Tiens, j’ai rencontré une libanaise très sympa. Je l’ai invitée à prendre un verre à la maison ce soir »
Blanche : « Ah ! Je t’ai déjà dit que je ne voulais pas de ça chez moi ! Ces femmes-là, je ne les comprendrai jamais !»
Dorothy : « J’ai dit libanaise, Blanche ! J’ai pas dit lesbienne ! »
2 juin 2010
Films vus par moi(s), juin 2010
*** excellent / ** bon / * moyen / 0 mauvais
Never take sweets from a stranger / Méfiez-vous des inconnus (Cyril Frankel, 1960) ***
Produit par la Hammer, un thriller social très audacieux et splendidement écrit sur une petite ville du Canada qui protège un vieux notable pédophile des parents d'une de ses victimes qui l'attaquent en justice. Rare. DVD
Le diable boîteux (Sacha Guitry, 1948) ***
Tout en dressant un savoureux portrait d'un Talleyrand qu'il incarne à merveille, Guitry règle ses comptes avec ses ennuis de l'après-guerre. La mise en scène, sure et discrète, permet aux mots d'esprit de crépiter. DVD
Sanxia haoren / Still life (Jia Zhang Ke, 2006) **
L'esthétisation à outrance des images, aussi spectaculaire qu'elle soit, entre en conflit avec le propos du film sur la relocation des chinois des Trois Gorges. Malgré cela, on est captivé par la poésie de l'ensemble. DVD
Where the wild things are / Max et les Maximonstres (Spike Jonze, 2009) *
Une adaptation décevante et beaucoup trop répétitive d'un livre qui a marqué mon enfance. On s'ennuie ferme malgré quelques belles scènes. Seul un court-métrage aurait pu retenir de la magie du conte illustré. DVD
L'aigle à deux têtes (Jean Cocteau, 1948) **
L'histoire est ridicule et Marais mauvais comme un cochon (pour changer !) mais j'ai aimé la prestation excentrique de Feuillère, la fourberie de Monfort et l'opulence kitsch des décors. C'est du Cocteau, quoi ! DVD
Island of lost souls / L'île du docteur Moreau (Erle C. Kenton, 1932) ***
Un diamant noir de la perversion au cinéma, cette formidable adaptation pre-code du roman de Wells réussit toujours à créer un certain malaise, par tout ce que le film suggère d'aberrant dans la miscegenation. VHS
Merrill's Marauders / Les Maraudeurs attaquent (Samuel Fuller, 1962) **
Un film de guerre atypique (mais typique de Fuller) où l'action, non héroïsée, sert à rythmer l'épuisement mental et physique d'une compagnie en marche dans la Nature birmane. La photographie est magnifique. DVD
Funny people (Judd Apatow, 2009) **
Le ton de comédie douce-amère des films d'Apatow trouve son exemple le plus abouti dans cette histoire d'un stand-up comédien à succès (Sandler, très bon) à un tournant de sa vie. Un peu long (2h15) mais touchant. DVD
Diary of the dead / Chronique des morts-vivants (George A. Romero, 2008) 0
Rien à tirer de ce lamentable film de zombies par celui qui a inventé et donné son chef-d'œuvre au genre il y plus de 40 ans. Un gimmick éventé à la Blair Witch, des acteurs nuls, pas d'histoire : à la retraite, Romero ! DVD
La journée de la jupe (Jean-Paul Lilienfeld, 2008) *
Un téléfilm pour effrayer le bourgeois sur un huis-clos nerveux dans un bahut de banlieue. Tout m'a paru faux, des situations au jeu des acteurs, Adjani incluse (dont les bajoues, elles, semblent vraies). Pas convaincu. DVD
The house of the Devil (Ti West, 2008) **
Avec une grammaire et un look 1979, ce petit film d'horreur sur une babysitter dans une inquiétante maison installe un beau suspense avant de sombrer dans le prévisible. Mais l'exercice de style vaut le coup. DVD
Island in the Sun / Une île au Soleil (Robert Rossen, 1957) **
Ça aurait pu être une charge au vitriol sur les préjugés racistes des 50's. C'est un mélo de haut vol qui empile les stéréotypes : cocktails d'expats en gants blancs et noirs qui chantent en travaillant. Fruit de la passion. DVD
Antichrist (Lars von Trier, 2009) ***
Film de repentance envers toutes les sorcières d'hier, d'aujourd'hui et de demain mortes de n'être pas comprises, ce délire métaphorique, d'une cruauté et d'une beauté extrêmes, choque, mais avec intelligence. DVD
1 juin 2010
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