29 avril 2011
Kate and Will... and Harry
Merdre aux grincheux et à tous ceux qui trouvent qu'il y a des choses plus gravement importantes qui se passent en ce moment sur notre petite planète. Les voir tous les deux aujourd'hui à Westminster, dans les rues pavoisées de Londres et au balcon du palais de la grand-mère m'a enchanté. Pour une fois que le blockbuster n'est pas hollywoodien et que la réalité ressemble à une royal romantic comedy, de quoi se plaint-on ? To your good luck and a long life, Catherine and William.
Quant à Harry (lui, c'est mon prince préféré), qu'il reste encore quelque temps célibataire : les bad boys ne peuvent plus vraiment en être quand ils ont convolé en carrosse.
13 avril 2011
Heroes of mine : les trois Jean
Ces trois acteurs ne sont pas à proprement parler de mes "héros" - je n'ai pour eux aucune admiration forcenée - mais j'ai cependant un attachement particulier pour chacun d'entre eux, non pas tant liée à leur personnalité (quoique pour Tissier...) qu'au timbre de leur voix et à leur phrasé inimitable.
N'importe quel navet et à fortiori n'importe quel chef-d'oeuvre dans lesquels ils font une apparition ou un rôle plus conséquent me réjouit d'avance. Elle est longue la liste des films dans lesquels on a pu les voir mais la plupart de ces films sont aujourd'hui inaccessibles. C'étaient des acteurs de caractère (l'un plus sérieux que les deux autres) qui volaient la vedette à leurs partenaires dans chacune des scènes qui leur étaient attribuées, parfois par leur gestuelle - leur "body language" - mais surtout, évidemment, par leurs intonations.
Ils s'appellaient tous les trois Jean. J'avais juste envie de leur rendre un petit hommage. A eux et à leurs voix.
Jean Tissier (1896-1973)
Souvent très excité, il n'est jamais meilleur que quand la panique le submerge ou la méchanceté le prend : sa voix mielleuse monte alors dans les aigus et on ne lui ferait pas confiance pour un sou. Il est le roi de l'embrouille et du faux-cul et son débit accéléré cache des abîmes de faiblesse ou de fourberie. Il a tendance à parler en se frottant les mains (comme Temerson), ce dont il faut toujours se méfier. Le fakir enturbanné de "L'assassin habite au 21", c'est lui.
Jean Temerson (1898-1956)
Il a la voix la plus chouineuse-chuintante du cinéma français et ses paroles ont toujours l'air d'être prononcées avec une papate chaude dans la bouche. Ses rondeurs et ses bajoues en font l'incarnation idéale et définitive de l'homme de robe (j'entends d'Eglise), du père jésuite. Habitué aux rôles de subordonnés, il impose sa corpulence et son visage poupin aux lèvres charnues à tous les films qu'il traverse et excelle dans l'indignation, comme Tissier d'ailleurs. C'est le notaire de "Volpone".
Jean Servais (1910-1976)
Lui a beaucoup plus d'élégance : c'est un gentleman. Mais qui ne serait pas spécialement remarquable - pas plus qu'un autre - s'il n'y avait cette voix, la voix de Jean Servais, qui vient d'on ne sait où, chaude, pleine, d'une masculinité distinguée. La comédie lui sied peu et c'est dans le drame bourgeois qu'on le retrouve le plus souvent. C'est l'homme de la Quatrième République. Ophuls lui a confié les derniers mots du "Plaisir", qu'il dit avec une modulation de voix inoubliable : "Mais mon cher, le bonheur n'est pas gai". L'entendez-vous ?
A propos de Jean Tissier : Passant il n'y a pas longtemps à Saint-Ouen, à quelques centaines du mètres au nord de la Porte de Clignancourt, j'ai voulu aller voir sa tombe que je savais être au cimetière de la ville. Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir sur place que Jean Tissier y partageait sa dernière demeure avec Mireille Balin. Ruinés, seuls et oubliés de tous à la fin de leurs vies, ils ont été inhumés côte à côte à quelques années de distance, au frais d'une association d'entraide aux anciennes gloires de la scène et de l'écran.
N'importe quel navet et à fortiori n'importe quel chef-d'oeuvre dans lesquels ils font une apparition ou un rôle plus conséquent me réjouit d'avance. Elle est longue la liste des films dans lesquels on a pu les voir mais la plupart de ces films sont aujourd'hui inaccessibles. C'étaient des acteurs de caractère (l'un plus sérieux que les deux autres) qui volaient la vedette à leurs partenaires dans chacune des scènes qui leur étaient attribuées, parfois par leur gestuelle - leur "body language" - mais surtout, évidemment, par leurs intonations.
Ils s'appellaient tous les trois Jean. J'avais juste envie de leur rendre un petit hommage. A eux et à leurs voix.
Jean Tissier (1896-1973)
Souvent très excité, il n'est jamais meilleur que quand la panique le submerge ou la méchanceté le prend : sa voix mielleuse monte alors dans les aigus et on ne lui ferait pas confiance pour un sou. Il est le roi de l'embrouille et du faux-cul et son débit accéléré cache des abîmes de faiblesse ou de fourberie. Il a tendance à parler en se frottant les mains (comme Temerson), ce dont il faut toujours se méfier. Le fakir enturbanné de "L'assassin habite au 21", c'est lui.
Jean Temerson (1898-1956)
Il a la voix la plus chouineuse-chuintante du cinéma français et ses paroles ont toujours l'air d'être prononcées avec une papate chaude dans la bouche. Ses rondeurs et ses bajoues en font l'incarnation idéale et définitive de l'homme de robe (j'entends d'Eglise), du père jésuite. Habitué aux rôles de subordonnés, il impose sa corpulence et son visage poupin aux lèvres charnues à tous les films qu'il traverse et excelle dans l'indignation, comme Tissier d'ailleurs. C'est le notaire de "Volpone".
Jean Servais (1910-1976)
Lui a beaucoup plus d'élégance : c'est un gentleman. Mais qui ne serait pas spécialement remarquable - pas plus qu'un autre - s'il n'y avait cette voix, la voix de Jean Servais, qui vient d'on ne sait où, chaude, pleine, d'une masculinité distinguée. La comédie lui sied peu et c'est dans le drame bourgeois qu'on le retrouve le plus souvent. C'est l'homme de la Quatrième République. Ophuls lui a confié les derniers mots du "Plaisir", qu'il dit avec une modulation de voix inoubliable : "Mais mon cher, le bonheur n'est pas gai". L'entendez-vous ?
A propos de Jean Tissier : Passant il n'y a pas longtemps à Saint-Ouen, à quelques centaines du mètres au nord de la Porte de Clignancourt, j'ai voulu aller voir sa tombe que je savais être au cimetière de la ville. Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir sur place que Jean Tissier y partageait sa dernière demeure avec Mireille Balin. Ruinés, seuls et oubliés de tous à la fin de leurs vies, ils ont été inhumés côte à côte à quelques années de distance, au frais d'une association d'entraide aux anciennes gloires de la scène et de l'écran.
9 avril 2011
Melancholia (2011), trailer
Le trailer du nouveau film de Lars von Trier, Melancholia, vient de faire surface sur YouTube.
Je n'en avais pas entendu parler jusqu'ici mais le sujet annonce encore un de ces mélodrames outranciers et controversés dont le réalisateur - sans doute mon préféré de ces deux dernières décennies - a le secret : une jeune femme (Kirsten Dunst), découvrant le jour de son mariage qu'un astre inconnu va prochainement heurter la Terre, remet tout en question en attendant l'Apocalypse. Lars von Trier ayant annoncé que ses films n'auraient désormais plus de happy-end (sic), ça promet.
Je n'en avais pas entendu parler jusqu'ici mais le sujet annonce encore un de ces mélodrames outranciers et controversés dont le réalisateur - sans doute mon préféré de ces deux dernières décennies - a le secret : une jeune femme (Kirsten Dunst), découvrant le jour de son mariage qu'un astre inconnu va prochainement heurter la Terre, remet tout en question en attendant l'Apocalypse. Lars von Trier ayant annoncé que ses films n'auraient désormais plus de happy-end (sic), ça promet.
3 avril 2011
Films vus par moi(s) : avril 2011
*** excellent / ** bon / * moyen / 0 mauvais
Harlow / Harlow, la blonde platine (Gordon Douglas, 1965) 0
Un bien mauvais biopic (avec pourtant un splendide générique de début), anémié et très loin des faits, où Baker n'arrive pas à faire croire un instant qu'elle pourrait être Jean Harlow. La direction artistique est luxueuse mais hésite étrangement entre les 20's et les 60's, comme la musique jazz-pop. Et le film n'est même pas camp... DVD Z1
Le rosier de Mme Husson (Bernard-Deschamps, 1932) ***
On sourit du début à la fin et on rit souvent dans cette adaptation de Maupassant où un puceau (un jeune et formidable Fernandel) est élu rosier d'un village avant de se retrouver pour une nuit dans un bordel. Il y a du slapstick, des chansons, de la poésie et une délicieuse grivoiserie. Et cette fraîcheur, irrésistible. "Honneur à la vertu !" DVD Z2 Fr
La mémoire courte (Henri Torrent, 1963) *
De passionnants documentaires postérieurs sur l'Occupation ont réduit l'intérêt de celui-ci, affublé d'une musique pimpante et d'un commentaire ironique sur le comportement des Français de l'époque. Si certaines images d'archives sont rares, le film se perd vite dans un sujet plus général sur la guerre. Brouillon et dispensable. DVD Z2 Fr
Pépé le Moko (Julien Duvivier, 1936) **
Un film que je n'avais pas vu en entier depuis des années et que j'ai trouvé un peu trop bavard pour atteindre l'excellence. Gabin et Balin n'y montent pas aux sommets de "Gueule d'amour" (1937). Mais je me repasse souvent l'immense Fréhel chantant "Où sont-ils donc?" à côté de son grammophone. Cette scène-là touche au sublime. DVD Z2 Fr
Marwencol (Jeff Malmberg, 2010) ***
Agressé et laissé pour mort, l'américain Mark Hogancamp, la mémoire perdue, se reconstruit en créant dans son jardin un monde personnel, Marwencol, un village belge fictif de la Seconde Guerre Mondiale qu'il peuple de poupées Barbie et Ken en situation et qu'il photographie. Un documentaire très étonnant sur l'art brut comme thérapie. DVD Z1
Kynodontas / Canine (Giorgios Lanthimos, 2009) ***
Une fable subversive et réellement dérangeante (mais qui ne manque pas d'humour) sur l'éducation, le totalitarisme et la psychose où un couple isole et éduque ses trois adolescents dans leur propriété en leur refusant tout contact avec l'extérieur. On les observe, fascinés puis inquiets jusqu'au malaise. Très original dans le fond et la forme. DVD Z2 Fr
Napoléon (Sacha Guitry, 1955) *
Des trois extravagantes fresques historiques de la fin de carrière de Guitry, celle-ci manque de bons mots et d'ampleur (elle est moins bonne que "Si Versailles" mais meilleure que "Si Paris"). Evidemment, on a plaisir à reconnaître une célébrité après l'autre mais on s'ennuie poliment. Loin de l'efficacité du "Diable boîteux" (1948). DV2 Z2 Fr
The Mafu cage (Karen Arthur, 1978) **
L'hystérie atteint un sommet dans ce film-culte 70's tiré de la pièce française "Toi et tes nuages" sur deux soeurs dont l'une, folle à lier (la fascinante Kane), a transformé sa maison en jungle et adopté un ourang-outang qu'elle brutalise dans une cage. Cris, inceste, zoophilie et meurtre sur fond de musique africaine. Vraiment bizarre. DVD Z1
Dreamland (Jason Matzner, 2006) *
Un premier film assez maladroit sur les regrets, les désirs et la peur de faire des choix de vie autour de quelques personnages dans un petit trailer park du Nouveau-Mexique. Sur fond de rivalité amoureuse, l'histoire patine mais le charisme des trois jeunes personnages principaux arrive à faire passer l'artifice de l'ensemble. DVD Z2 Fr
Gueule d'amour (Jean Grémillon, 1937) ***
Je ne me rappelais plus à quel point "Gueule d'amour" est excellent, passant doucement de l'humour à la tragédie par une réalisation d'un classicisme intemporel. Balin en vamp et Gabin en homme-objet sont magnétiques et Lefèvre très touchant dans son rôle ambigu d'amoureux transi. Un très grand film, toujours moderne. DVD Z2 Fr
Christopher and his kind (Geoffrey Sax, 2010) **
Une adaptation de l'autobiographie de Christopher Isherwood sur ses années à Berlin entre 1931 et 1933, de sa découverte du milieu homosexuel de l'époque à l'arrivée d'Hitler au pouvoir en passant par ses relations avec ses amants et les personnages qui lui ont inspiré "Cabaret". Encore un très bon téléfilm de la BBC. DVD Z2 UK
The walking dead, saison 1 (AMC, 2010) *
L'équipe du formidable "The mist" s'attaque au feuilleton d'un groupe de survivants d'une apocalypse biologique confronté à un monde (Atlanta) infesté de zombies. Les acteurs sont assez moyens et le scénario, poussif et tenté par la psychologie, tourne souvent à vide entre deux bonnes scènes. La copie est à corriger pour la suite. DVD Z1
Un amore a Roma / L'inassouvie (Dino Risi, 1960) *
Un héritier italien (Baldwin, aux faux airs de Clift) s'éprend d'une nymphomane (Demongeot, dans un rare rôle de premier plan). Le scénario répétitif n'arrive malheureusement pas à décoller malgré l'audace du sujet pour l'époque. C'est un Risi mineur, sérieux et incertain, dont on retiendra surtout la belle photo de Rome en N&B. DVD Z2 Fr
Mildred Pierce / Le roman de Mildred Pierce (Michael Curtiz, 1945) ***
Au moment où Todd Haynes dévoile son adaptation de "Mildred Pierce" (avec Winslet) sur HBO, j'ai eu envie de revoir ce triomphe de Crawford. C'est la machine Warner dans ce qu'elle a de meilleur : quels acteurs (Blyth, tout sourire carnassier), quels décors, quelle photo et un commentaire social enrobé de mélo. Magnifique ! DVD Z1
Entrée des artistes (Marc Allégret, 1938) *
Quel dommage que le beau sujet de départ, la vie du Conservatoire, laisse vite la place à un drame sentimental sans grand intérêt entre deux élèves (Joyeux et Dauphin). Heureusement, quand Jouvet apparaît, le film reprend des couleurs mais on n'en regrette que plus que le scénario ait dévié des possibilités qui s'ouvrait à lui. DVD Z2 Fr
Mesa of lost women (Herbert Tevos & Ron Ormond, 1953) 0
Rien à tirer de cette épouvantable série Z où tout est raté, du scénario incompréhensible (un savant fou crée des femmes-araignées) à la réalisation amateur, des acteurs nuls à la guitare incessante. Mais pour la curiosité, ça se pose là, entre autres parce que Coogan (le "Kid" de Chaplin) y joue, à 40 ans, le docteur Aranya. DVD Z2 Esp
The yards (James Gray, 1999) **
Une tragédie familiale assez convenue dans le milieu corrompu des concessionnaires du métro du Queens qui réserve de beaux moments de tension et d'émotion mais qui souffre d'un ton et d'un style sentencieux qui finissent par agacer. Le personnage joué (bien) par Wahlberg est très intéressant dans sa touchante mélancolie. DVD Z2 Fr
Jagdszenen aus Niederbayern / Scènes de chasse en Bavière (Peter Fleischmann, 1969) ***
Dans un village isolé de Bavière, un jeune homme revenu de la ville est soupçonné d'homosexualité et harcelé par les habitants. Un chef-d'oeuvre du "nouveau cinéma allemand" qui présente le visage terrifiant d'une société fermée sur elle-même où le pire est révélé en chacun. Un film d'une lucidité et d'une cruauté impitoyables. DVD Z2 Fr
Assassins et voleurs (Sacha Gutry, 1957) **
La morale est dynamitée dans ce dernier film de Guitry, d'un cynisme extrême, qui fait le lit du mensonge, de l'adultère, du vol et du meurtre. Poiret et Serrault ne sont pas vraiment à la hauteur de leurs personnages mais Cowl fait une apparition hilarante. Un film dont les parts (la scène d'asile !) sont meilleures que le tout. DVD Z2 Fr
Terje Vigen (Victor Sjöström, 1917) ***
D'après Ibsen, un drame sur un pêcheur danois des années 1810 qui, emprisonné par les anglais, perd sa famille et, libéré, a l'occasion de se venger. Pas de pathos, des images spectaculaires en décor maritime naturel et une réalisation inspirée font de ce film de et avec Sjöström un bel exemple de la vitalité du cinéma muet suédois. DVD Z1
Le mot de Cambronne (Sacha Guitry, 1936) ***
Une pièce en vers et en 1 acte : 35 minutes époustouflantes d'esprit et de drôlerie où Guitry, Moreno, Carton se revoient des dialogues d'une précision d'horlogerie. Delubac, elle, "n'a qu'un mot à dire". C'est du théâtre filmé, entièrement porté par le flot verbal. Un tout petit film mais un des plus grands Guitry qui se regarde et regarde encore. DVD Z2 Fr
Un grand patron (Yves Ciampi, 1951) **
Fresnay en impose en brillant chirurgien de Bichat convoitant un fauteuil académique. Immense succès d'après-guerre, ce prototype bourgeois des films (et séries TV) hospitaliers a pris un coup de vieux dans son style mais reste passionnant par ses péripéties et son importance historique. Il y a une étonnante scène de salle de garde. DVD Z2 Fr
L'arbre (Julie Bertuccelli, 2010) **
Dans la campagne australienne, une petite fille pense que son père, brutalement décédé, s'est réincarné dans un grand arbre. Sensible sans être mélodramatique, un beau film sur le deuil à la lisière du réalisme poétique. Gainsbourg est fidèle à elle-même (c'est-à-dire très bonne) et la petite fille (Davies) fait une prestation impressionnante. DVD Z2 Fr
Jean-Michel Basquiat, the radiant child (Tamra Davis, 2010) **
A partir de témoignages récents et de passionnantes images d'archives (dont un long interview inédit de Basquiat en 1986), ce documentaire de 90' dresse un portrait sans doute très juste du jeune peintre hyperdoué et autodestructeur. J'aurais toutefois aimé que son oeuvre soit un peu plus analysée, mais ce n'est pas le propos du film. DVD Z2 Fr
Inscription à :
Articles (Atom)