1 octobre 2011

Films vus par moi(s) : octobre 2011


*** excellent / ** bon / * moyen / 0 mauvais

The mercenaries / Dark of the Sun / Le dernier train du Katanga (Jack Cardiff, 1968) ***
Des mercenaires vont récupérer des diamants et des colons belges au coeur du Congo livré aux rebelles. Superbement photographié en Jamaïque et en Metrocolor par Cardiff, un film d'aventures ultra-violent (il fit de l'effet à sa sortie) et ouvertement raciste avec un Rod Taylor excellent en dur-à-cuire. On frise l'exploitation sans y tomber. DVD Warner Archive

One false move / Un faux mouvement (Carl Franklin, 1992) ***
Commençant comme un thriller saignant, ce film au scénario admirable dévie vers le drame humain, celui de plusieurs personnages (dont un flic blanc d'une petite ville d'Arkansas et une criminelle noire en fuite) pris au piège de leurs parcours personnels. On pense au meilleur des Coen, par le point de vue rural et l'inéluctabilité des destins. DVD Z2 UK

Cane toads : the conquest (Mark Lewis, 2010) **
Les 102 crapauds géants introduits dans le Queensland australien en 1932 ont produit des millions de descendants qui envahissent depuis le reste du pays, entraînant une impossible guerre des nerfs entre eux et les humains qui les pourchassent. Un documentaire plein d'humour au style proche de celui d'Herzog. Froggy Flix

Sex and the silver screen (Frank Martin, 1996) *
Un documentaire américain en 6 épisodes de 55' qui ambitionne de raconter les rapports difficiles entre sexe et censure au cinéma du "Kiss" d'Edison à "Basic Instinct". Le résultat est assez superficiel mais permet de voir de nombreux extraits de films autrefois sulfureux, liés entre eux par la narration de la caution scientifique, Raquel Welch. DVD Z2 UK

Island of lost souls / L'île du Dr. Moreau (Erle C. Kenton, 1932) ***
L'un des moins connus et pourtant l'un des plus grands "horror films" des Thirties, cette adaptation que Wells a vu et détesté transcrit génialement l'atmosphère et les formes du cauchemar en ouvrant sur des transgressions intemporelles : vivisection, miscégénation et zoophilie. Comment oublier Laughton et son fouet et Lota la femme-panthère ? DVD Z1

Stake land (Jim Mickle, 2010) **
"Le pays des épieux", traduction du titre original, évoque bien l'esprit du film, un road-movie apocalyptique proche de "The road" qui mène ses quelques personnages sur des territoires dévastés peuplés de zombies-vampires. L'ambiance sinistre, l'utilisation du paysage et la trame initiatique (celle du jeune héros) en font une réussite du genre. DVD Z1

The colossus of New York / Le colosse de New York (Eugène Lourié, 1958) *
Un chercheur brillant meurt par accident : son père greffe son cerveau sur un grand robot pour lui permettre de continuer ses recherches. Cette variation sur "Frankenstein" est un petit film fauché mais qui bénéficie d'une très belle photo N&B et d'un réel sentiment de tristesse, cristallisé dans le visage aux traits douloureux du colosse. DVD Z1

Les gens du voyage (Jacques Feyder, 1938) **
Une sorte de soap-opera sur une demi-douzaine de personnages d'un cirque ambulant qui gravitent autour d'une dompteuse quadragénaire. Il y a de l'humour, de l'absurde, du drame et d'intéressants décors dans lesquels évolue un formidable casting (dont Rosay, impériale). Pas un chef-d'oeuvre mais une curiosité qui réserve plus d'une surprise. TV

The artist (Michel Hazanavicius, 2011) **
L'impression de déjà vu, le scénario qui patine un peu vers le milieu et l'utilisation gratuite de la musique d'Herrmann pour "Vertigo" dans une scène cruciale n'empêchent pas d'admirer l'audace d'avoir conçu aujourd'hui un film pareil : muet, en N&B et généreusement cinéphile. Dujardin est excellent, Béjo aussi et le chien Uggy encore meilleur. Cinéma

The lost continent / Le peuple des abîmes (Michael Carreras, 1968) *
Un Hammer sans queue ni tête dans lequel les passagers d'un cargo (dont Knef, plus perdue que les autres) se retrouvent au milieu d'un océan d'algues tueuses, de méchants mollusques géants et d'Espagnols tout droit descendus de l'Inquisition. C'est complètement idiot mais avec un charme désuet qui annihile toute résistance. DVD Z2 UK

Midnight in Paris / Minuit à Paris (Woody Allen, 2011) 0
J'aurais voulu aimer ce film parce que les voyages dans le Temps m'enchantent mais le scénario indigent, le pénible pastiche d'Allen acteur par Wilson et la laborieuse répétition des rencontres du héros avec des artistes célèbres m'ont vite énervé : si Isadora Duncan était apparue, je crois que je me serais mis à tout casser. DVD Z2 Fr

Pony soldier / La dernière flèche (Joseph M. Newman, 1952) *
Un officier de la Police Montée canadienne (Power, fatigué) convainc à lui seul un millier d'indiens de retourner dans leur réserve. Ce petit film de série B exploite son Technicolor et ses paysages pour paraître plus riche mais l'ennui s'installe vite par manque d'action et par quelques facilités démagogiques (comme le jeune orphelin indien). DVD Z2 Fr

127 hours / 127 heures (Danny Boyle, 2010) *
Une histoire de triomphe sur soi et les circonstances comme le cinéma américain les aime : ici, un grimpeur au bras coincé par un rocher dans un canyon. La caméra colle de près le visage de Franco (très bon) mais la linéarité du sujet impose des effets de mise en scène clinquants et distrayants. Le début promettait mieux. DVD Z2 Fr

State fair (Walter Lang, 1945) **
Il ne se passe pas grand chose dans ce musical mineur de Rodgers & Hammerstein écrit spécifiquement pour l'écran mais la nostalgique insouciance de l'ensemble, le Technicolor Kalmus et au moins un morceau très entraînant ("It's a grand night for singing") en font un gentil spectacle autour d'une fête foraine agricole en Iowa. DVD Z2 UK

The prowler / Le rôdeur (Joseph Losey, 1951) ***
Plus drame psycho-sentimental que Film Noir, ce Losey américain écrit par Trumbo se joue des interdits de la censure de l'époque en sexualisant ses deux principaux personnages (un flic dévoyé et une épouse insatisfaite) et en refusant de juger leurs actes, légitimés par les frustrations et l'Amour Fou. C'est d'une intrigante audace. DVD Z2 Fr

The tree of life (Terrence Malick, 2011) 0
En se contemplant dire des choses profondes avec une pompe et une auto-importance embarrassantes, le film tombe dans le ridicule. Pitt et surtout le gamin qui joue son fils le plus âgé sont excellents mais malheureusement engloutis par les excès maniériés du réalisateur. Une histoire universelle réduite à un attérant pensum. DVD Z2 Fr

Drive (Nicolas Windin Refn, 2011) **
Le style est la substance de ce film qui écrase son histoire (très maigre, à vrai dire) à force de citations et d'effets visuels et sonores. Mais le casting parfait, l'assurance du réalisateur et le sens du montage arrivent à en faire avaler la roublardise. Un exercice de style brillant qui, avec un scénario, aurait été un excellent film. Cinéma

Prima della Rivoluzione / Avant la Révolution (Bernardo Bertolucci, 1964) ***
Bertolucci avait 22 ans quand il écrivit et réalisa ce film désabusé sur un jeune bourgeois attiré par le Marxisme qui a une liaison avec sa tante et voit la norme sociale le rattraper. Politique et romantique à la fois, référente à Rossellini, Antonioni et Godard, c'est l'oeuvre personnelle d'un jeune réalisateur rageur, cinéphile et surdoué. DVD Z2 UK

Kongo (William J. Cowen, 1932) ***
La même année que "Freaks", la MGM produisit un autre pré-Code hors-norme avec cette délirante histoire de dépravation dans la jungle africaine dont les personnages blancs sont handicapés, alcooliques, drogués, prostitués et les noirs des débiles accros au sucre et au Vaudou. Hollywood classique a-t-il jamais fait plus tordu ? Warner Archive DVD

Il terrore dei Barbari / La terreur des Barbares (Carlo Campogalliani, 1959) *
Les hordes lombardes déferlent en fourrure sur l'Italie et un Goliath les repousse avec un grotesque masque de félin. On est loin des classiques de Francisci/Bava mais ce peplum se laisse regarder un dimanche pluvieux, surtout quand Reeves (quel type !) est à l'écran et qu'Alonso (quelle pépée !) est son exotique partenaire. DVD Z1

Adam est... Eve (René Gaveau, 1954) **
Une comédie franchouillarde à calembours sur un soldat (Charlie) qui s'enfuit la veille de son mariage pour revenir Femme (Charlotte) après un passage sous le bistouri. C'est lourdingue comme tout mais culotté comme tout aussi pour l'époque, avec un jeune Carmet qui en fait des tonnes dans le rôle du copain du transsexuel. La Caverne des Introuvables

Buried (Rodrigo Cortés, 2010) 0
Un américain se réveille dans un cercueil on ne sait où en Irak. Il a été kidnappé, enterré et garde le contact avec l'extérieur avec son portable. Le concept ("un film dans un cercueil avec un Blackberry") ne tient pas ses promesses par ses multiples invraisemblances et l'étrange manque d'empathie pour le seul personnage. Essayé et raté. DVD Z2 UK

Too late for tears / La tigresse (Byron Haskin, 1949) **
Ce petit budget de film noir est un vehicle pour Lizabeth Scott, qui est de presque toutes les scènes dans le rôle d'une garce des garces qui a mis la main sur un magot de cash qu'elle ne veut pas lâcher. La réalisation est très plate mais le scénario, l'amoralité du personnage et le magnétisme de l'actrice en compensent les limites. DVD Z1

Stardust / Stardust, le mystère de l'Etoile (Matthew Vaughn, 2007) *
Dans le genre de l'heroic-fantasy (ou du conte de fées) ironique, sans doute que le film est bien mais pour ma part, je viens de comprendre que j'ai passé l'âge. Il y a des idées, c'est énergique et le casting est sympathique (sauf Danes, une sous-Paltrow, en princesse sans aucun charisme) mais voilà, je me suis pas mal ennuyé. DVD Z2 UK

The raid / Le raid (Hugo Fregonese, 1954) ***
Quelques Sudistes échappés de prison se fondent dans un village du Vermont pour le saccager. La tension dramatique et psychologique de ce western discret et très anticonventionnel est digne d'un thriller. Heflin, tout en retenue, est comme d'habitude excellent, aidé par un formidable scénario et une réalisation sans fioritures. DVD Z2 Fr

Victory / Victoire (Maurice Tourneur, 1919) **
Dans une île des Caraïbes, des événements obligent un jeune homme qui a fait voeu de ne s'attacher à rien ni personne à revenir à la réalité. La complexité psychologique des personnages et le jeu des acteurs (Holt, Chaney, Beery) donnent à ce film muet au fort pictorialisme de Tourneur père une sourde et assez intéressante perversité. DVD Z1

Out of Africa (Sydney Pollack, 1985) 0
Oui, il y a Streep (qui prend un accent crispant) et les magnifiques paysages du Kenya mais que ce film ampoulé est languissant et rasoir ! Les personnages passent leur temps dans une sorte de mélancolie affectée et l'absence de péripéties dramatiques empêche toute envolée dynamique. Redford, lui, est fade comme jamais. DVD Z2 FR

5 commentaires:

  1. Mon cher Tom,
    Je ne suis pas vraiment d'accord avec ce que tu dis de "Out of Africa": c'est vrai qu'il y a peu d'action, et c'est bien plus ce qu'on devine qui est important. Mais Redford, fade?C'est pour le moins surprenant!!! ;)
    En espérant que tu te portes bien,
    Grosses bises,
    Hélène

    RépondreSupprimer
  2. Oui Hélène, je n'ai pas tenu longtemps devant "Out of Africa" dont les ficelles m'ont paru grosses comme des lianes. Et c'est vrai que Redford (un acteur que j'aime moyennement par ailleurs) m'a paru très fade mais cette fadeur est sans doute celle du personnage qu'il interprète, un type ennuyeux comme tout. Bref, un film qui n'est vraiment pas pour moi. A bientôt!

    RépondreSupprimer
  3. Assez d'accord avec toi TP! Perso entre Redford et Klaus Maria Brandauer je n'hésite pas une seconde. Mais c'est strictement perso!!!;)

    RépondreSupprimer
  4. Kongo est le remake d'un Tod Browning, "West of Zanzibar"
    Blog toujours passionnant, qui m'aura permis de decouvrir "The Plague dogs" de Martin Rosen, dont j'avais lu beaucoup de bien sur le blog et que j'ai decouvert en salles il y a quelques jours au festival Lumiere.

    RépondreSupprimer
  5. @ Abronsius & Jack Carter
    Je suis très content que vous ayez aimé The Plague Dogs qui méritait bien une projection en salle. C'est un film qu'on ne peut pas oublier, même longtemps après, une fois vu. Tant mieux s'il accède aujourd'hui à de nouveaux spectateurs.

    RépondreSupprimer