2 février 2018
Films vus par moi(s) : février 2018
*** excellent / ** bon / * moyen / 0 mauvais
4th man out (Andrew Nackman, 2015) *
Un mécanicien de 25 ans fait son coming out à ses trois meilleurs potes qui ne savent pas comment réagir. Un petit film sans prétention dont le début augure du pire mais dont la franche orientation vers la comédie sauve. L'accumulation outrée de clichés et de gay panic finit par faire sourire et le commandement aux hétéros ("ton meilleur copain, même homo, ton meilleur copain restera") est valide. Casting peu professionnel mais sympathique. DVD Z2 DE
Tarzan (Kevin Lima & Chris Buck, 1999) *
Un garçon élevé par des gorilles en Afrique rencontre des Anglais en expédition. La version animée de Disney n'est pas à la hauteur de ce qui aurait pu être, la faute à un scénario paresseux, à des personnages secondaires cools et marrants trop présents et aux chansons pop obsolètes par Phil Collins. Les décors de jungle sont splendides comme l'animation de Tarzan, dont l'animalité est évoquée par un body language bien pensé. BR DE
XXY (Lucia Puenzo, 2007) **
Retirés sur une île d'Uruguay, un adolescent hermaphrodite et ses parents reçoivent la visite d'amis argentins et de leur fils. Un film tout en retenue, axé sur la psychologie des personnages, sur un sujet rare qui se prête à l'excès. L'histoire de cette famille confrontée à une situation exceptionnelle est traitée sans voyeurisme mais avec une dignité et une mélancolie qui peuvent parfois sembler forcées. Très bonne interprétation des jeunes acteurs. DVD UK
Barbara (Matthieu Amalric, 2017) *
Une actrice interprète Barbara dans le film d'un réalisateur indécis. Des scènes du film, son tournage, la vie de l'équipe hors plateau et des archives avec la vraie Barbara : la construction savante et intriquée du scénario, très originale, séduit d'abord avant de lasser par la répétitivité de l'histoire et de l'effet. Jeanne Balibar est parfaite en actrice/Barbara névrosées mais le personnage du réalisateur (Matthieu Amalric) est juste insupportable. BR FR
Young ones (Jake Paltrow, 2014) **
Suite au dérèglement climatique, l'eau a presque disparu et une famille de fermiers tente de survivre sur sa parcelle morte. Un western futuriste qui convoque la structure des tragédies grecques sans rien révolutionner mais auquel le sens du cadre, la mélancolie sourde, les éléments de science-fiction contemporaine et la présence de Michael Shannon apportent une originalité certaine. Le rythme lent et l'austérité peuvent rebuter. BR FR
L'assassinat du Père Noël (Christian-Jaque, 1941) **
Autour de Noël, d'inquiétants incidents émaillent la vie d'un hameau isolé de Savoie. L'histoire n'a pas grand intérêt (et sa résolution encore moins) mais elle permet d'aligner une galerie de personnages et de situations à la fois amusants, absurdes, étranges et poétiques dans un décor pittoresque de chalets et de neige. L'esprit des contes flotte sur l'ensemble dont le réalisme fantastique tient à l'ambiance, aux détails et au superbe travail sur la lumière. BR FR
Concrete night / Betoniyö (Pirjo Honkasalo, 2013) *
A Helsinki, les dernières heures d'un adolescent avec son grand frère qui doit entrer en prison le lendemain. Ce portrait d'un jeune finlandais au modèle corrompu est, sur le fond, le récit poignant d'un engloutissement. Sur la forme, c'est autre chose car le choix d'un magnifique noir et blanc surcontrasté et des compositions picturales esthétise et poétise le film en l'affirmant comme objet artistique. C'est beau mais ça dynamite le propos. BR US
Most beautiful island (Ana Asensio, 2017) **
A New York, une jeune immigrante espagnole en galère a l'occasion de gagner 2.000 $ en participant à une soirée underground. Ecrit, produit et réalisé par son interprète principale, un petit film qui évoque tour à tour "Sue perdue dans Manhattan", "Eyes wide shut" et "Hostel". La métaphore sociale et politique sur l'exploitation des vulnérables est plutôt bien vue mais tout spectateur phobique est condamné à en faire des cauchemars carabinés. BR UK
T.A.M.I. Show (Steve Binder, 1964) ***
Long-métrage (sorti en salles) du concert des 28 et 29 octobre 1964 à l'Auditorium de Santa Monica. Avec Chuck Berry, Marvin Gaye, Gerry and the Pacemakers, The Beach Boys, The Supremes, James Brown (génial), The Rolling Stones... Au milieu de tout ça, Lesley Gore semble, à seulement 18 ans, déjà un dinosaure. L'énergie est folle, les Go-go girls et le public de jeunes déchaînés et tout l'univers musical bascule d'un coup. Historique. BR US
Assurance sur la mort / Double indemnity (Billy Wilder, 1944) ***
A Los Angeles, un agent d'assurance devient l'amant d'une manipulatrice avec laquelle il planifie l'assassinat du mari. Si le pitch est générique, la construction géniale du scénario, la mise en scène, la psychologie complexe des personnages et le casting s'assemblent en un Film Noir exemplaire, définition du genre. Sublime entrée de Barbara Stanwyck et sublime sortie de Fred MacMurray et d'Edward G. Robinson. Un film indéboulonnable. BR FR
La passion Van Gogh / Loving Vincent (Dorota Kobiela & Hugh Welchman, 2017) **
Un an après le suicide de Van Gogh, Armand Roulin (le fils du facteur d'Arles) va à Auvers-sur-Oise s'informer sur la mort du peintre. Structuré comme une enquête par entretiens, un film d'animation qui met en mouvement les modèles et les paysages de Van Gogh dans sa palette de couleurs. Malgré la conclusion erronée, la prouesse technique est étonnante - et un peu étourdissante - et Vincent est évoqué avec une vraie tendresse. BR UK
Capitaine Morgan / Morgan il pirata / Morgan the pirate (André de Toth & Primo Zeglio, 1960) *
Un anglais exilé aux Caraïbes, vendu comme esclave, s'échappe et devient pirate. La fille du gouverneur espagnol du Panama s'en éprend. Un pur film d'aventures en Technicolor, avec des galions, des tavernes et des pièces d'or, qui ne va pas plus loin que le livre d'images mais dégage un charme certain. Steve Reeves dégage aussi torse nu ou en dentelle, entouré de Valérie Lagrange en princesse et de Chelo Alonso en fille à pirates. DVD Z2 FR
10 canoës, 150 lances et 3 épouses / 10 canoes (Rolf de Heer & Peter Djigirr, 2006) **
Dans le bush australien, un jeune homme qui aime la femme de son frère se fait raconter une histoire de ses ancêtres. Un film très original, mi-romanesque mi-ethnologique, interprété par des Aborigènes dans les paysages primaires des forêts et marais. Les travellings et la voix off créent un étonnant effet de voyage temporel en Préhistoire alors que l'humour tire vers la farce. Une oeuvre singulière sur une culture peu vue au cinéma. TV
Règlements de compte / The big heat (Fritz Lang, 1953) ***
Un flic intègre qui mène une enquête de corruption au cours de laquelle sa femme est tuée mène sa vengeance. A la fois Film Noir, mélodrame et dénonciation civique, un film d'une violence physique inédite pour l'époque qui explore les bas-fonds de la société et de l'âme humaine. Glenn Ford est parfait en veuf taciturne qui croise sur son chemin quelques inoubliables personnages féminins. Un des grands films américains des Fifties. BR UK
Beach rats (Eliza Hittman, 2017) **
A Coney Island, Frankie et trois potes racailles passent l'été à zoner en fumant du shit. A 18 ans, il refoule et leur dissimule son homosexualité tout en rencontrant par Internet des types bien plus âgés. Porté par le jeu subtil du jeune Harris Dickinson dont le visage impassible dit le trouble intérieur, un film indépendant au ton assez désespéré où la mise en scène joue avec le soleil et la nuit pour évoquer le conflit insurmontable d'un garçon paumé. BR US
Eddie and the Cruisers (Martin Davidson, 1983) 0
Vingt ans après la disparition du rocker existentialiste Eddie Wilson (Michael Paré), les membres de son groupe se reforment tout en cherchant les bandes perdues de leur ultime session. L'histoire à potentiel est ruinée par la nullité de la mise en scène, des acteurs (sauf Tom Berenger) et des chansons. Ce qui reste intéressant : les allers-retours entre 1963 et 1983 et que tous les personnages soient comme dépressifs et gavés au Valium. BR US
Jungle (Greg McLean, 2017) 0
En 1981, trois backpackers sont convaincus par un illuminé de se joindre à lui pour une expédition dans la forêt vierge bolivienne. Un survival de jungle "d'après une histoire vraie" qui accumule tous les clichés (rapides, bestioles, blessures, sables mouvants ...) en ajoutant une dose de mysticisme. Daniel Radcliffe se fait héroïquement brutaliser par la Nature mais on a déjà vu ça mille fois et l'impression finale est celle d'un film artificiel et inutile. BR DE
Plus mort que vif / More dead than alive (Robert Sparr, 1969) **
En 1889, un cowboy qui a passé 18 ans en prison pour meurtre souhaite recommencer un vie normale loin des armes. Un western différent, qui privilégie l'étude psychologique de son anti-héros à l'action, ultraviolente mais concentrée sur le début et la fin. Vincent Price en forain et Anne Francis en peintre donnent la réplique à Clint Walker, impossiblement sexy. Inspiré par Peckinpah et le western italien, le film mérite une redécouverte. BR US
Seule la terre / God's own country (Francis Lee, 2017) **
Dans le Yorkshire, un fermier taiseux et un saisonnier roumain sont attirés l'un par l'autre. Sorte de "Brokeback mountain" anglais, un film aux dialogues rares mais aux images parlantes qui exploite le physique rugueux de ses acteurs et l'austérité des Moors pour raconter l'éveil d'un homme perdu grâce à la bienveillance d'un autre. On est en territoire connu mais ce romantisme à la Brontë actualisé aux questions contemporaines fait mouche. BR UK
Logan (James Mangold, 2017) **
Dans un futur proche à la frontière USA-Mexique, le mutant Logan/Wolverine (Hugh Jackman, monolithique) aide une jeune mutante à échapper à ses créateurs. Passés les interminables 45 premières minutes, l'histoire prend son envol et ce road movie où le fantastique et le mélodrame s'accordent se révèle un blockbuster Marvel très atypique. L'atmosphère crépusculaire et l'hyper violence (répétitive) faite aux corps est adoucie par la fin élégiaque. BR FR
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Oui Tarzan vaut le coup pour les prouesses d'animations que s'offre Glen Keane avec son héros, mais le scénario est désespérant de paresse.
RépondreSupprimerE.
On est d'accord.
SupprimerSalut,
RépondreSupprimerLa passion Van Gogh / Loving Vincent est l’un de mes coups de cœur de 2017. Je me souviens encore de Dorota Kobiela et Hugh Welchman qui jouent dans ce film. Comme j’aime beaucoup la peinture, je pense que je vais voir et revoir ce long-métrage si intéressant.
Merci pour vos commentaires sur les films que vous avez retenus. Loving Vincent reste en effet, avec le temps, une belle réussite.
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