2 avril 2022

Films vus par moi(s): avril 2022

*** excellent / ** bon / * moyen / 0 mauvais / NS ne sait

Le mystère Marilyn Monroe : Conversations inédites / The mystery of Marilyn Monroe: The unheard tapes (Emma Cooper, 2022) 0
A partir de ses enregistrements audio d'entretiens avec des témoins des derniers mois de l'actrice, le biographe Anthony Summers - auteur en 1985 de "Goddess / Les vies secrètes de Marilyn Monroe" -  revient sur les causes de sa mort. La démonstration se veut imparable mais les témoins essentiels sont-ils crédibles ? Et cette idée de donner corps aux voix par des acteurs jouant les témoins en play-back ? Quant à la photo putassière de Marilyn morte sur son lit... Bref. Netflix

Au poste (Quentin Dupieux, 2018) 0
Dans un commissariat, la confrontation entre un flic atypique (Benoît Poelvoorde) et son suspect en garde à vue (Grégoire Ludig). Après 30 minutes, c'est en accéléré que j'ai jeté un oeil sur cette comédie claustrophobe - tout ou presque ce passe dans le décor d'un bureau de police, avec un twist à la fin - qui repose entière sur un type d'humour, l'absurde hurluberlu des situations, des dialogues et du jeu, que je ne peux pas saquer. Peine perdue. BR FR

Aline (Valérie Lemercier, 2020) * 
De la campagne québécoise aux néons de Las Vegas, la vie d'Aline Dieu, aka. Céline Dion. L'histoire de la gamine à voix qui conquiert le monde est racontée de façon strictement narrative, sans véritable conflit ni point de vue dans un biopic étonnamment respectueux de la part de Lemercier (d'ailleurs très bien dans le rôle), d'habitude plus mordante. Ce qui se dégage, c'est la tendresse que la réalisatrice porte à son sujet et c'est déjà pas mal. Prime Video  

Bécassine (Pierre Caron, 1940) *
À Clocher-les-Bécasses en Bretagne, une petite bonne entrée au service de la marquise de Grand-Air assiste au manège d'un trio d'escrocs en résidence au manoir. La belle côte de granit de Trégastel sert de décor à cette comédie loufoque qui n'amuse que par sa bêtise et la présence de quelques vieux cabotins (Max Dearly, Alice Tissot et surtout Marguerite Deval). Paulette Dubost en Bécassine n'essaye même pas l'accent breton, c'est con. DVD Z2 FR

Illusions perdues (Xavier Giannoli, 2021) ***
Vers 1820, un provincial (Benjamin Voisin) venu tenter sa chance littéraire à Paris devient rédacteur d'un journal sans foi ni loi et s'imagine se hisser jusqu'à la Cour. Les stratégies et les compromissions des individus et des groupes dans le contexte du capitalisme naissant tissent le scénario dynamique de cette adaptation de Balzac portée par une mise en scène et un casting superbes. Les clins d'oeil au monde actuel sont un peu lourds, mais bon... BR FR 

Apollo 10 1/2 : Les fusées de mon enfance / Apollo 10 1/2: A space age adventure  (Richard Linklater, 2022) *
En 1969 à Houston, un jeune adolescent suit à la télé avec sa famille l'arrivée des premiers hommes sur la Lune en rêvant qu'il fait partie de l'aventure. Un dessin animé en rotoscopie qui joue uniquement - et rien d'autre - sur la nostalgie d'une enfance américaine protégée et heureuse. C'est spielbergien en diable, les madeleines de Proust et l'Americana sont formidablement sympathiques mais c'est tout, le vide est presque intersidéral. Netflix 

Jerk (Gisèle Vienne, 2021) **
Devenu marionnettiste et ventriloque, le complice d'un tueur en série pédophile des années 70 raconte les crimes depuis la prison où il a monté un spectacle. En un plan-séquence de 60' et avec une seule chaise comme accessoire, une performance stupéfiante de physicalité de Jonathan Capdevielle, qui, avec l'aide de cinq marionnettes, de ses cordes vocales et de sa salive, suggère l'abominable et glace les sangs. D'après une pièce. Hard. DVD Z2 FR 

Fille du Diable (Henri Decoin, 1946) *
Ayant pris l'identité d'un accidenté fortuné, un voleur devenu notable du village de celui-ci se fait remarquer par un médecin et une réprouvée. Truffé d'invraisemblances et desservi par un Pierre Fresnay qui ne croit pas à son rôle, un film qui reste intéressant par son atmosphère un peu fantastique, le sourire sardonique de Fernand Ledoux et surtout, la présence intense de la tragique Andrée Clément en jeune fille farouche et révoltée. Pour elle. BR FR 

Lux Aeterna (Gaspar Noé, 2019) **
Sur le plateau d'une production fauchée, le tournage chaotique d'une scène de bûcher de sorcières. Un moyen-métrage de 50' qui panache film de genre, comédie et cinéma expérimental avec un dynamisme exaltant, dû au split-screen, à l'acrobatie des dialogues improvisés - Béatrice Dalle et Charlotte Gainsbourg sont formidables - et à l'hystérie généralisée. J'ai beaucoup ri, jusqu'au final en violent stroboscope, aussi intéressant que pénible. BR FR

5 commentaires:

  1. La Bande-Annonce de "Jerk" est absolument terrifiante et pourtant elle ne dure que 1 min 03s. Je me suis un peu renseigné sur l'histoire de ce tueur en série Texan au début des années 70. Monstrueux. Les détails des rapports de Police sont limite insoutenables, les sévices qu'il faisait subir à ses victimes (toutes des garçons, adolescents) sont impressionnants. Je me suis du coup intéressé à Jonathan Capdevielle que je ne connaissais pas du tout et aimé son spectacle "Cabaret Apolcaypse". En tout cas un acteur de talent (avec l'art du ventrolique qui est très complexe).

    Lux Aternea me fait un peu du pied, mais je crois que je ne supporte plus les effets stroboscopiques donc ça va être compliqué sachant que le final est basé là dessus. Mais j'aurais aimé voir ce que donnait ce duo Gainsbourg/Dalle

    "Illusions Perdues" a l'air en effet superbe.
    Dommage pour "Au Poste". Je l'avais trouvé excellent. Le lieu insolite, le cadre unique (l'ancien siège du Parti Communiste) la scène de la mort de l'enquêteur, Anaïs Demoustier. Bon après si on aime pas l'humour particulier je pense que c'est un calvaire mais j'avais accroché à fond (y compris pour le final et l'envers du décor). Bon j'aime bcp le réal et ce qu'il fait.

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    1. Oui, Jerk est vraiment éprouvant et l'affaire elle-même épouvantable. La pièce devait être quelque chose, il y avait apparemment des évanouissements de spectateurs. Je ne connaissais pas Jonathan Capdevielle non plus, son travail est très intéressant et quelle présence.
      La stroboscopie finale de Lux Aeterna m'a gêné alors que d'habitude de je n'ai pas spécialement de problème avec ça. Ce n'est donc pas pour toi.
      Au Poste, je n'ai pas pu mais je crois que Dupieux n'est pas mon truc du tout.

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  2. l'Art du ventriloque * (oups mes doigts ont glissé : -)

    Mon préféré de Dupieux est "Wrong Cops" pour le moment avec Eric Judor. Mais je comprends parfaitement qu'on adhère pas du tout à son univers. Je suis très intrigué par "Mandibules"

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