2 décembre 2022

Films vus par moi(s): décembre 2022

*** excellent / ** bon / * moyen / 0 mauvais / NS ne sait

Monsieur Joe / Mighty Joe Young (Ernest B. Schoedsack, 1949) **
Ramené d'Afrique avec sa propriétaire pour se produire dans un cabaret de Hollywood, un gorille géant sème le chaos avant de se racheter. Seize ans après "King Kong", la même production remet ça, ciblant cette fois le public juvénile. Le film n'a en rien la portée mythique du premier mais fonctionne, une fois les limites des acteurs acceptées, grâce à son rythme et le spectacle des trucages, les premiers de Ray Harryhausen. BR DE

Le chant du Missouri / Meet me in Saint Louis (Vincente Minnelli, 1944) ***
En 1903 à Saint Louis, la famille Smith coule des jours tranquilles jusqu'au moment où le père annonce qu'ils vont s'installer à New York. Au rythme des saisons en Technicolor, les bonheurs et les peines de la jeunesse tissent le fil ténu de ce classique du Musical qui enchaîne les morceaux de bravoure intimistes, portés par le charisme fou de Judy Garland et la justesse du personnage de la petite Margaret O'Brien. BR FR  

Je suis un aventurier / The far country (Anthony Mann, 1954) ***
Ayant récupéré le bétail qu'un shérif lui avait confisqué, un convoyeur part chercher de l'or dans une communauté minière d'Alaska pour s'y retrouver à nouveau face au shérif corrompu. James Stewart excelle dans le rôle atypique pour lui d'un homme égocentrique qui se voit obligé de s'impliquer pour la communauté. Dans de magnifiques paysages naturels, un western admirable sur lequel flotte l'identité profonde de l'Amérique. BR FR

West Side Story (Steven Spielberg, 2021) *
Dans la zone de Manhattan en 1957, Tony et Maria tombent amoureux alors que leurs bandes, les Jets et les Sharks, s'affrontent. Bien sûr, la musique, la chorégraphie et l'histoire sont formidables et c'est toujours un plaisir mais je n'ai pas vu la plus-value de refaire à l'écran ce qui avait été fait si bien par Robert Wise en 1961, sans y avoir apporté une actualisation du cadre contemporaine. On n'a donc qu'un remake, bon mais assez vain. BR FR  

Vortex (Gaspar Noé, 2021) ***
Dans un appartement parisien, les derniers jours d'un couple d'octogénaires, un ancien critique de cinéma cardiaque et une ancienne psychiatre frappée de démence. Reposant entièrement sur les exceptionnelles performances en improvisation de Dario Argento et de Françoise Lebrun - et d'Alex Lutz, jouant leur fils - et une minutieuse mise en scène en split screen, un film éprouvant mais magnifique sur la boucle toujours bouclée des existences. BR FR  

Sans famille (Marc Allégret, 1934) ***
Devenu adolescent, un petit aristocrate anglais volé bébé mène en France une vie vagabonde jalonnée de rencontres généreuses et funestes. Cette adaptation du roman d'Hector Malot accumule les coïncidences mélodramatiques à un rythme effréné qui en font un modèle de narration feuilleton et de cinéma populaire. Et ça fonctionne, porté par le pathos, l'humour et un formidable casting autour du jeune et tragique Robert Lynen. VHS 

La vie criminelle d'Archibald de la Cruz / Ensayo de un crimen (Luis Buñuel, 1955) **
A Mexico, un homme a des pulsions de mort envers des femmes de son entourage. La faute morale d'envisager le crime ou de le réaliser est-elle la même ? Au-delà de cette question qui borde le film, Buñuel dessine un cas psychanalytique de type freudien dont les méandres et le symbolisme, paradoxalement, s'accordent mieux au concept jungien de complexe mère. Le tout sur un fond de mélodrame académiquement surréaliste. BR FR  

Le Prince et la danseuse / The Prince and the Showgirl (Laurence Olivier, 1957) ***
A Londres pour le couronnement de George V en 1911, le roi de Carpathia invite une showgirl du West End à dîner à l'ambassade. Je l'avais déjà revu il y a quelques mois et dit tout le bien que je pense du jeu irrésistible de Marilyn Monroe face à l'inconfort de Laurence Olivier. Quelque chose de plus m'a frappé cette fois : la dénonciation subtile, menée avec humour mais courage, de la prédation masculine. Un film vraiment étonnant. Cinémathèque Française 

Fanfare d'amour (Richard Pottier, 1935) **
Travestis pour l'occasion, deux musiciens sans le sou se font embaucher dans un orchestre féminin. Quiproquos à la pelle pour cette comédie dont Billy Wilder a fait un inégalable remake en 1959 : Some like it hot. Ici, les péripéties, la dynamique et la mise en scène appartiennent au théâtre de boulevard, sublimées par un joyeux casting - Fernand Gravey et Julien Carette sont formidables - qui semble s'amuser de l'absurdité générale. TV  

Orfeu Negro (Marcel Camus, 1959) **
Sur les hauteurs de Rio, un guitariste tombe amoureux d'une nouvelle voisine qui se sent suivie par un personnage sinistre. L'histoire d'Orphée et Eurydice est transposée au Brésil dans ce Musical tonitruant qui ouvrit au monde la bossa-nova, le carnaval et la liberté des corps. Malgré un coup de mou au milieu, l'entrain des acteurs, le rythme endiablé des percussions et des danses et la couleur vibrante en font un film total qui est resté unique. BR FR

Les Desperados / The Desperadoes (Charles Vidor, 1943) **
Des notables du Wyoming font passer le cambriolage meurtrier qu'ils ont commis de leur banque pour le méfait d'un jeune homme (Glenn Ford) dont la tête est mise à prix. Les superbes paysages naturels en Technicolor illuminent ce western qui fonce à bride abattue dans ses péripéties incessantes avec action, humour et sentiment. Les clichés du genre sont bien présents, mais dynamisés par la générosité enthousiasmante du film. BR FR

Les hommes préfèrent les blondes / Gentlemen prefer blondes (Howard Hawks, 1953) ***
A destination de Paris, une croqueuse de diamants et une croqueuse d'hommes font une traversée atlantique en paquebot. Constamment drôle, coloré, malin et culotté, un Musical dont la fraîcheur reste intacte à chaque révision. Les chansons inoubliables et l'énergie heureuse de Marilyn Monroe et de Jane Russell s'accordent à la mise en scène dynamique pour créer une sorte de bonbon pétillant irrésistible. Cinémathèque Française

Notre-Dame brûle (Jean-Jacques Annaud, 2022) *
Le combat des pompiers de Paris lors de l'incendie du 15 avril 2019. En décors grandeur nature et un peu de CGI, en séquences de fiction et images d'archives, les événements sont racontés à grands traits d'une écriture et d'une mise en scène académiques qui ne lésinent pas sur les symboles et le pathos. Les scènes de feu sont impressionnantes mais le tout, paradoxalement, manque d'âme. Anne Hidalgo joue la maire de Paris. BR FR

Moonfall (Roland Emmerich, 2022) *
La Lune, décrochée de son orbite, menace de s'écraser sur Terre. Un ex-astronaute, la directrice de la NASA et un geek astronome partent tenter de rétablir l'équilibre et découvrent les dessous de notre satellite. Encore un film catastrophe d'Emmerich, resucée de ses autres avec surenchère dans la débilité scénaristique et l'hyperbole visuelle. Bizarrement, on s'ennuie sans s'ennuyer et l'idée de l'AI conquérante est intrigante. BR FR

Sous le ciel bleu d'Hawaï / Blue Hawaii (Norman Taurog, 1961) **
Revenu du service militaire, un garçon qui vit à Honolulu avec ses parents y devient guide touristique. Son premier client :  quatre jeunes filles et leur chaperon. Un des films les plus légers d'Elvis - c'est peu dire - est aussi l'un des plus sucrés grâce au décor d'Hawaï en 1960, du Technicolor et des chansons à refrain - Are you lonsemone tonight? - qui s'enchaînent. Angela Lansbury a dit que c'était le niveau zéro de sa carrière. Moi, j'aime bien... BR UK

2 commentaires:

  1. Bonjour Tom,

    Je te souhaite de passer un très bon réveillon et Nöel en compagnie de tes proches. Belles fêtes de fin d'année : )

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    1. Merci Jordan. Tout le meilleur pour toi aussi en 2023 !

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