*** excellent / ** bon / * moyen / 0 mauvais / NS ne sait
Novembre (Cédric Jimenez, 2022) **
Dans les jours qui suivent les attentats du 13 novembre 2015 à Paris, une équipe de la Sous-Direction Anti-Terroriste de la PJ - traque deux des terroristes jusqu'à l'assaut sur leur tanière à Saint-Denis. Le film montre le travail de terrain de la SDAT dans une dynamique haletante humanisée par le personnage central de la jeune femme qui révèle l'adresse du lieu. C'est prenant et respectueux mais adapter en thriller un tel événement me gène un peu. BR FR
Romance à Rio / Romance on the high seas (Michael Curtiz, 1948) *
Une riche new-yorkaise offre une croisière à une chanteuse qui doit se faire passer pour elle. Quiproquos en cascade dans ce Musical dont le scénario, qui ne repose que sur la confusion d'identité, tourne vite en rond et ennuie poliment. Mais le Technicolor est superbe, la chanson "The Tourist Trade" par Avon Long étonnante et le film lança la carrière de Doris Day avec son tube "It's Magic" et son charisme. Pour tout ça. BR US
Will Penny, le solitaire / Will Penny (Tom Gries, 1968) ***
Un cowboy solitaire et illettré approchant de la cinquantaine est recueilli et soigné par une femme et son jeune fils dans une cabine de la grandiose Sierra Nevada. Un western mélancolique avec peu d'action mais d'émouvantes relations entre les personnages qui est celui de ses films que Charlton Heston - formidable - préférait. La vie dans l'Ouest est montrée avec un rare réalisme que seul le jeu outrancier de Donald Pleasance en méchant vient malheureusement perturber. BR US
Le Magicien d'Oz / The Wizard of Oz (Victor Fleming, 1939) ***
Projetée par une tornade dans un pays fantastique, une adolescente texane y fait des rencontres insolites sur le chemin du retour à la maison. Des personnages inoubliables, des décors de studio en Technicolor, des chansons entêtantes, un message aux multiples lectures et à toute épreuve : que ne pas aimer dans ce classique hollywoodien par excellence ? Adorable au sens propre, Judy Garland y joue déjà avec sa nervosité intrigante et unique. BR FR
Chair pour Frankenstein / Flesh for Frankenstein (Paul Morrissey, 1973) **
Voulant restaurer la race serbe, un aristocrate chirurgien assemble un étalon du pays pour faire de beaux enfants à la femme qu'il a construite à partir de fragments de cadavres frais. Relecture camp et gore de l'histoire de Mary Shelley, cette production Andy Warhol/Carlo Ponti offre un étonnant hybride d'élégie et d'outrance, de romantisme et de cul, vitaminé par le surjouage généralisé, notamment d'Udo Kier en créateur hystérique. Toute une époque... BR US
8 1/2 (Federico Fellini, 1963) ***
En cure pour burn out dans un centre thermal, un réalisateur affronte ses souvenirs et ses démons. Introspectif et collectif et baigné des concepts de la psychologie analytique de Jung que Fellini venait de découvrir, un film qui définit à son meilleur tout le cinéma de l'auteur : un torrent d'images, de voix, de sons, d'onirisme et de symbolisme. Le casting, exceptionnel, est dominé par Marcello Mastroianni, alter ego de chacun. Un chef-d'oeuvre, oui. Cinéma en plein-air, Louvre
La ballade du soldat / Ballada o soldate (Grigori Tchoukhraï, 1959) ***
Pendant la Grande Guerre Patriotique, le voyage d'un soldat du front qui a obtenu quelques jours de permission pour aller voir sa mère dans son village. Filmé dans un magnifique noir et blanc sur des cadrages picturaux, un hybride de road movie et de mélodrame à l'humanisme touchant qui donne des visages et des sentiments aux anonymes de la guerre. Avec un équilibre poétique que seul le cinéma soviétique a su atteindre. Splendide. BR FR
The sadness / Ku bei (Rob Jabbaz, 2021) **
A Taipei, un virus transforme les habitants en tueurs lubriques assoiffés de sang. Après un début romantique, le film bifurque vers l'action trépidante et la surenchère gore, en un film de zombies survitaminé. Les images peuvent révolter les non-avertis au genre mais l'outrance visuelle et expressive, typique de l'horror asiatique, pousse aussi l'ensemble vers une sorte de comédie du pire. La Chine, naturellement, en prend pour son grade. BR FR
Peter von Kant (François Ozon, 2022) 0
En 1972, un réalisateur gay accueille chez lui un jeune homme dont il s'éprend pour son malheur. Inspiré de Fassbinder - personnage et oeuvre -, un navet de première qui justifie par la vanité du meta- sa théâtralité, ses références, son artificialité du jeu et des dialogues, tous insupportables. Denis Ménochet et Isabelle Adjani intriguent un instant puis cassent les pieds comme le reste. Seul l'assistant mutique est intéressant. Fast-forwardé après 45'. BR FR
Pas convaincu (du tout) par "The Sadness". J'ai compris après (car je n'en avais vu aucune BA avant, ni photos, etc pour préserver la visionnage de toute attente) que le réal voulait absolument choquer et ne s'en cache pas. Mais la provocation comme dynamique n'est ici pas suffisante (même si le film parle évidemment de la Covid d'une manière plus ou moins évidente) pour me convaincre sur toute la longueur.
RépondreSupprimerL'intro est intéressante (même si l'acteur principal pas très bon) et la scène la plus extrême pour moi reste celle du métro qui est aussi, de loin, la meilleure (photo, mise en scène, contexte, interprétation, etc). Là le film a vraiment quelque chose à dire et pas simplement enchaîner les provocations à base de viols et de violences toutes les dix minutes avec une technique pas très bonne (photo, cadrages, parfois c'est à peine lisible)
Il y a une frustration qui explose en violence sèche et c'est bien décrit. D'ailleurs la scène [spoiler] de la bite dans la cavité orbitale [fin spoiler] est à mon avis totalement vaine.
Et le final à coup d'explications, le côté Frankenstein, les dialogues imbitables.. Le film est trop long pour ce qu'il a à dire.
J'ai vu et préféré même si ce n''est pas non plus un très grand film (juste pas mal) "Project Wolf Hunting". C'est un peu plus cartoonesque, moins sérieux dans le développement plus axé sur un personnage à la démarche de plomb, une sorte de Titan mi homme mi monstre qui a un côté glaçant. On est dans le splatter et ça rappelle un peu sans la crasse visuelle les films d'Olaf Ittenbach. Cela dit c'est bien que les deux films aient pu voir le jour, être distribués, etc. Mais le deuxième a ma préférence.
Comme j'ai pris Sadness comme une comédie horrifique plus que comme un film d'horreur, j'ai trouvé ça pas mal du tout. Mais ce n'est peut être pas du tour ce que le real envisageait. Et du coup, (je n'y avais pas pensé), les ratages du film que tu cites m'ont semblé marrants. Quand c'est trop sérieux, ce genre de cinema me gène un peu. Project Wolf Hunting que je ne connais pas doit être dans cette voie, non?
SupprimerAucun des deux ne fait véritablement peur (en tout cas à mon sens, on est véritablement dans l'horreur comique pas dans l'horreur psychologique ou sociale, c'est exagéré et conçu comme ça). Ce n'est pas la peur blanche que l'on peut ressentir en regardant certains films.
Supprimer"Project Wolf Hunting" n'est pas sérieux non plus. Mais la figure centrale du type qui défonce tout sur son passage, sorte de statue réanimée, façon Goliath en action, dont tous les bruitages de pas sont amplifiés est assez méchant dans sa façon de tuer/mutiler.
"The Sadness" aura toujours l'avantage en terme de portée, de marketing, de visibilité, de distribution d'être sorti avant. Et d'avoir surtout énormément buzzé avant en festivals (crise de nerfs, spectateurs sortis de la salle, personnes qui s'évanouissent, etc). C'est excellent d'un point de vue promotion et commercial (insister sur le pire qui puisse arriver en disant "attention ce film n'est pas pour tout le monde"), mais je trouve que ça participe justement du film survendu et au résultat finalement très en deça de sa réputation. Cela dit, je le sais, je comprends aussi qu'on ait pu l'aimer pour les raisons que tu cites, dont celle de la comédie horrifique et du second degré (ce côté bouffonerie macabre)
Peut-être que si tu voies "Project Wolf Hunting" tu vas détester. Je ne sais pas..