2 juillet 2025

Films vus par moi(s): juillet 2025



**** chef-d'oeuvre / *** excellent / ** bon / * moyen / 0 mauvais

Les Charnelles (Claude Mulot, 1974) *
Un fils de famille révolté et impuissant embarque avec lui deux jeunes paumés, un garçon et une fille, pour quelques jours de glandouille. Etonnant film érotique Seventies - les décors, costumes, pilosités et musiques - qui distille quelques pénibles scènes de violences, notamment faites aux femmes en un mélange qui ne passe plus aujourd'hui. Malgré la qualité esthétique de l'ensemble, on tique un peu sur l'ambivalence crasse du produit final, indéniable. A voir comme une curiosité et une tentative sans suite de cinéma érotique à sujet. BR FR Le Chat qui Fume 

Quatre nuits d'un rêveur (Robert Bresson, 1971) ***
Pendant quatre nuits successives, une jeune homme et une jeune femme se retrouvent sur le Pont-Neuf, là où ils s'étaient rencontrés alors qu'elle allait se jeter dans la Seine. Plastiquement beau à tomber, d'un artifice bressonien toujours fascinant, illuminé par le présence étherée d'Isabelle Weingarten et avec son traitement tordu du thème des raisons du coeur, je me suis pourtant assez fait chier après le premier quart-d'heure. Le film terminé, ce qu'il en reste et sa petite musique qui résonne me touchent plus que je l'aurais pensé. Magie de Bresson. BR FR Potemkine MK2 

Cœur de pierre / Das kalte Herz (Paul Verhoeven, 1950) ***
En Forêt-Noire, un sympathique charbonnier sans le sou échange son coeur contre de l'or et devient imbuvable. L'adaptation est-allemande par la DEFA du célèbre conte allemand pousse les valeurs du travail contre celles du capital en message moral et politique tout en créant un superbe livre d'images qui oscille entre le folklore et fantastique, le romantisme et la cruauté. La production est luxueuse et le pictorialisme de l'Agfacolor en met plein la vue : rien que pour cela, mais pas que pour cela, le film est un enchantement. Ce fut un immense succès. BR FR Artus Films  

Constance aux Enfers (François Villiers, 1963) **
Un été à Paris, une veuve a une liaison dangereuse avec un jeune voisin qu'elle a surpris en train de tuer sa copine. Entièrement construit sur les tourments de Michèle Morgan en bourgeoise en chaleur, un mélo-thriller du genre académique qui se laisse voir pour la romance automne-printemps, le décor à la "Fenêtre sur cour" et le choc générationnel  entre Morgan et la jeune garde Simón Andreu - pas mal - et Dany Saval, starlette insipide. Et aussi pour le twist du milieu, qui rebat les cartes et relance l'histoire quand il le fallait. Du bon ciné de papa. DVD René Château  

La nuit des morts-vivants / Night of the living dead (Tom Savini, 1990) ***
Un petit groupe de gens terrifiés se barricade dans une maison de la campagne de Pennsylvanie contre une horde de cadavres revenus à la vie. L'excellent remake officiel du chef-d'oeuvre de Romero en reprend précisément le scénario et le découpage, les personnages et les situations aussi, mais en couleur et avec Barbara - la fille catatonique de 1968 - en figure dynamique centrale, contrat des années 80-90. Patricia Tallman est d'ailleurs formidable, comme Tony Todd dans le rôle de Ben et les zombies, vraiment effrayants. Une actualisation en réussite totale. BR DE Sony

Let's scare Jessica to death (John Hancock, 1971) **
Juste sortie de dépression, une jeune femme se met au vert dans le Connecticut accompagnée de son mari et d'un ami, mais la maison qu'ils ont louée est occupée par une étrange squatteuse. Tout en atmosphère, un film d'horror typique du début des 70s où la suggestion est préférée à l'action et où le spectateur est appelé à entrer dans l'esprit - ici passablement névrosé - du personnage, superbement incarné par Zohra Lampert. On pense à l'art et essai ou à l'horror européenne et on apprécie les subtiles références cinéphiles. Du modeste classieux. BR US Shout Factory

La pie voleuse (Robert Guédiguian, 2024) ***
A Marseille, une assistante de vie dévouée à ses clients leur subtilise chèques et billets pour aider sa famille. Un chouette conte moral et humaniste dans une Marseille de carte postale où les fidèles de Guédiguian et quelques nouveaux tournent sur le manège des petits conflits et des grands sentiments. En délinquante de charité prête à recoudre les difficultés des autres, on pardonnerait tout à Ariane Ascaride, toujours lumineuse. Il y a des films comme ça qui sont confortables et réconfortants au meilleur sens du terme : celui-ci en fait partie. BR FR Diaphana

Les Granges Brulées (Jean Chapot, 1973) **
Dans le Doubs en hiver, un juge parisien (Alain Delon) enquête dans une ferme près de laquelle un meurtre sauvage a été commis. Un film de gens et de lieux entièrement centré sur ses personnages taiseux dominés par la matriarche de la tribu paysanne, Simone Signoret impériale. Avec son décor ouaté de neige et son dénouement en non-événement, il n'y a aucune péripétie, juste une ambiance de fin d'un monde autour de deux stars magnétiques. Paralysé par leur présence, le réalisateur abandonna le tournage, repris par l'assistant aidé de Delon. BR FR Coin de Mire

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