*** excellent / ** bon / * moyen / 0 mauvais
Lorna Doone (Maurice Tourneur, 1922) *
D'un mélo victorien désuet à succès, Tourneur réalise un mélo muet désuet sur une histoire d'amour rurale entre une colombe de l'aristocratie britannique enlevée par des hors-la-loi et d'un jeune paysan courageux. La Californie passe pour le Devon du XVIIe siècle et le sirop est sans surprise mais certains plans, avec leur lumière typique de Tourneur père, sont splendides. DVD Z1 US
Making the Boys (Crayton Robey, 2010) **
En 1968, la pièce "The boys in the band" de Mart Crowley, sur la soirée d'anniversaire d'un gay trentenaire avec ses amis à Manhattan, fut un tournant majeur dans la représentation des gays. Cet intéressant documentaire, centré sur l'auteur, raconte sa production, son adaptation au cinéma par Friedkin en 1970, les controverses qu'ils engendrèrent et le destin de ses acteurs. DVD Z1 US
Katyn (Andrzej Wajda, 2007) *
En avril et mai 1940, l'URSS exécuta plus de 20.000 polonais (officiers, intellectuels, ingénieurs) dans la forêt de Katyn et accusa l'Allemagne du crime. Autour de cette complexe affaire, Wajda fait un film documenté mais dont le scénario perd le spectateur par ses différents points de vue et allers-retours temporels. Du cinéma historique narratif qui est surtout un acte d'exorcisme. BR UK
Nuit et brouillard (Alain Resnais, 1955) ***
En 30 minutes sur lesquelles le temps n'a pas eu de prise, Resnais, aidé par le texte inoubliable de Jean Cayrol dit par Michel Bouquet et l'entêtante musique de Hanns Eisler, évoquait il y a presque soixante ans l'horreur impensable des camps d'extermination nazis. Depuis, on a vu bien d'autres images mais les forces conjuguées de ce documentaire continuent à estomaquer. DVD Z2 Fr
Zazie dans le métro (Louis Malle, 1960) ***
Le formidable travail sur la couleur (William Klein a été consultant), la promenade dans le Paris de 1959 et les joyeux gros mots dits par l'espiègle Catherine Demongeot dans le rôle de Zazie m'ont fait adorer ce film qui réussit à sa façon à transcrire en images l'esprit anarchique et absurde du roman de Queneau. La scène finale dans le restaurant est un peu longue mais bon... BR US
Contracorriente (Javier Fuentes-Leon, 2009) 0
Dans un village maritime du Pérou, un pêcheur dont la femme va accoucher vit une histoire d'amour secrète avec un séduisant citadin. Un twist énorme, qui prétend à la poésie (romantique et fantastique), précipite le film dans un ridicule dont il ne se relève pas. Ce qui aurait pu faire un court-métrage correct est délayé dans une bouillie imbuvable qui pleurniche à tout va. BR Fr
Gow, the headhunter / Cannibal Island (Captain E.A. Salisbury, 1931) **
Schoedsack et Cooper (les futurs réalisateurs de "King Kong") furent en 1920-1923 les cameramen de ce documentaire sur les indigènes de Polynésie et Mélanésie sur lequel fut ajouté en 1931 un commentaire d'une rare condescendance (du genre "l'homme blanc vs. les créatures") qui le fit plonger dans l'Exploitation. Les images sont aussi belles que le texte est outrancier. BR US
Les petits mouchoirs (Guillaume Canet, 2010) 0
J'ai vite regardé en accéléré cet interminable film-à-la-mode sur une dizaine de trentenaires (et un quadra) qui vont passer l'été au Cap-Ferret pendant qu'un de leurs copains est cloué à l'hôpital. Les grands secrets et les petites mesquineries font surface tandis que le film s'enfonce dans les lieux communs. C'est du sous-Sautet pour bobos 2010. Insupportable. DVD Z2 Fr
Ice age : continental drift / L'âge de glace 4 : la dérive des continents (Steve Martino & Mike Thurmeier, 2012) *L'animation est vraiment chouette (la séquence de la rupture des plaques est spectaculaire), les décors aussi et le rythme est trépidant mais quel dommage que le scénario soit d'une telle indigence. Pour les enfants, le spectacle assurera le succès mais les adultes, le film vu, l'oublieront aussitôt car il n'est rien de plus qu'une succession de scènes. Ciné 3D
Un chapeau de paille d'Italie (René Clair, 1927) ***
La fluidité du scénario adapté de la pièce de Labiche avec ses enchaînements de péripéties, le rythme de la réalisation et l'énergie des acteurs font de cette comédie de situation muette un classique durable. L'impression (voulue) de voir un film fait dans les années 1910 - par le travail sur les décors et costumes - lui apporte une dose de malice supplémentaire. DVD Z1 US
We need to talk about Kevin (Lynne Ramsay, 2011) ***
Une mère revoit en flashbacks le rapport difficile qu'elle a eu avec son fils psychotique depuis sa petite enfance jusqu'à l'irréparable qu'il vient de commettre. Le tension psychologique et la dureté émotionnelle de ce film en font une expérience brutale. Tilda Swinton est époustouflante et la réalisation d'une assurance sans faille. Le genre de film qui secoue sans lâcher. BR UK
Immortals / Les Immortels (Tarsem Singh, 2011) 0
Un désastre. La lutte de Thésée, des Dieux et des Titans avec des acteurs ridicules (sauf Henry Cavill en Thésée, un bogosse qui devrait aller loin) pris au piège de décors démesurés en CGI et d'un scénario au bavardage assommant rythmé par des éclairs de violence fabriquée. Ca n'a même pas le charme du kitsch, c'est pompeux et ringard. Et le pire c'est que ça se prend au sérieux. BR UK
We were here (David Weissman, 2011) ***
A partir de cinq témoignages bouleversants, un documentaire sur l'impact de l'arrivée et de la propagation du Sida dans la communauté gay de San Francisco à partir de 1981. Les images d'archives expriment la stupeur et le désarroi avant que la réponse collective s'engage. Cela semble une page d'histoire lointaine, ça ne l'est pas. La nouvelle génération devrait voir ce film. DVD Z2 UK
The Lady (Luc Besson, 2011) **
Au niveau cinématographique, c'est d'un académisme sans intérêt (enfin presque : la scène où elle traverse la haie de soldats est bien fichue) mais en tant que sujet, c'est une histoire forte qui ne peut laisser insensible. Michelle Yeoh est parfaite dans le rôle d'Aung San Suu Kyi, David Thelwis aussi dans celui de son mari. Le cinéma, c'est aussi parfois juste ça : une histoire. BR UK
Revolution (Hugh Hudson, 1985-2009) *
Echec mémorable, c'est l'archétype du "grand film malade". En voulant raconter de façon intimiste et réaliste (du point de vue d'un père et de son fils) la Guerre d'Indépendance américaine, Hudson se perd dans un script flasque avec des acteurs affublés d'accents embarrassants (et la voix off du Director's Cut de 2009 chuchotant des fadaises). Mais les images sont magnifiques. BR UK
Les cousins (Claude Chabrol, 1959) 0OK, "Les cousins" a sans doute été un jalon vers la Nouvelle Vague (et encore), mais le personnage hystérique joué par Brialy, l'artificialité des scènes d'ensemble (notamment la scène de la party étudiante) et des situations font que ce film démodé n'est plus, aujourd'hui, supportable. J'ai d'ailleurs fast-fowardé la seconde moitié. Il reste Gérard Blain, excellent comme toujours. BR US
The best years of our lives / Les plus belles années de notre vie (William Wyler, 1946) ***
Malgré des longueurs au milieu avec les déboires sentimentaux des personnages, ce film, par la modernité du jeu de ses formidables acteurs, la rigueur de sa réalisation et la clairvoyance de son scénario sur la difficile réinsertion familiale et sociale de trois soldats US en 1945, évite le piège du mélodrame et impose son message. Remarquable de lucidité et de dignité. DVD Z1 US
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