*** excellent / ** bon / * moyen / 0 mauvais
On Her Majesty's secret service / Au service secret de Sa Majesté (Peter R. Hunt, 1969) ***
George Lanzeby est correct dans sa seule incarnation de James Bond et l'épisode, s'il peine un peu dans la première partie, décolle à partir de l'arrivée en Suisse. La seconde moitié au Piz Gloria, sexy et animée, a quelques moments d'action de bravoure qui contrastent avec la mélancolie qui semble autrement planer sur le film, par la seule présence de la cérébrale Diana Rigg, une Bond Girl unique dans la franchise. BR Fr
Camille redouble (Noémie Lvovsky, 2012) **
Son humiliation aux Césars (13 nominations, 0 récompense), m'a donné envie de voir ce film du grand écart. J'aime beaucoup les voyages temporels et celui-ci (sur une quadragénaire qui revit ses seize ans), parce que son personnage appartient à ma génération, m'a beaucoup touché. Il y a des maladresses mais ses meilleures scènes m'ont laissé un sourire sur les lèvres et une boule dans la gorge. Un beau conte, un beau film. BR Fr
Pride & prejudice / Orgueil & préjugés (Joe Wright, 2005) *
Une adaptation académique, de bonne facture, du roman de Jane Austen qui suit le récit agréablement mais en abusant quelque peu de plans au romantisme forcé. Si Keira Knightley est très bien dans le rôle d'Elizabeth Bennet , Matthew Macfadyen manque de charisme pour celui de Mr Darcy. C'est du bon cinéma illustratif, satisfaisant mais pas vraiment plus, par un réalisateur qui a trouvé sa niche avec la romance en costumes. DVD Z1 US
Forever Amber / Ambre (Otto Preminger, 1947) **
Il manque du lien et du développement pour que cette adaptation du sulfureux roman de Kathleen Winsor accède à la plus haute marche. Mais on peut se contenter d'y admirer le travail magistral sur l'éclairage en clair-obscur (avec une intéressante présence du feu), l'utilisation du Technicolor et le panache des décors et costumes. Linda Darnell est magnétique, comme toujours, dans son rôle d'arriviste sous la Restauration anglaise. BR Fr
The night of the Grizzly / Le ranch maudit (Joseph Pevney, 1966) *
Une gentille famille hérite d'un ranch autour duquel rode un grizzly. Les paysages du Wyoming sont le second intérêt de ce film d'aventures pour tous de routine inspiré des productions Disney. Son principal intérêt est la présence de l'überhunk Clint Walker dans le rôle du père : je ne le connaissais pas il y a quelques jours, c'est maintenant un de mes acteurs préférés. Mais pour des raisons qui n'ont rien à voir avec le cinéma. BR US
Une nuit (Philippe Lefebvre, 2012) **
Un flic de la Mondaine (Roschdy Zem) parcourt Paris de long en large en voiture avec la conductrice (Sara Forestier) qui lui a été affectée le temps d'une nuit. Un film tout en retenue qui pose un regard quasi documentaire sur le monde de la nuit, de ses bars, boîtes, faunes et trafics. L'atmosphère, le rythme peu mouvementé et la balade nocturne dans les rues de Paris sous la pluie lui donnent un côté Film Noir contemporain très original. BR Fr
Homeland, Saison 1 (Howard Gordon, Showtime, 2011) ***
Une série ancrée sur les angoisses liées au terrorisme islamiste qui chahute le spectateur avec une intrigue paranoïaque d'une rare tension (ce dernier épisode !). Au-delà du jeu du chat et de la souris auquel se livrent les deux personnages principaux (dont Claire Danes, excellente en agent bipolaire), c'est la complexité de leurs personnalités et motivations qui marque. Cette saison 1, parfaitement autonome, se suffirait à elle seule. BR US
Yellowstone Kelly / Le géant du Grand Nord (Gordon Douglas, 1959) **
Un trappeur et le jeune homme qui l'accompagne recueillent une indienne Arapaho capturée par des Sioux. L'histoire est assez quelconque mais les paysages et le Technicolor sont splendides, ce qui parfois suffit dans un western. Un aspect très intrigant du film est le rapport teinté d'homoérotisme qu'entretient le jeune type avec le trappeur, interprété par l'un des acteurs les plus virilement mâle des années 50-60 : Clint Walker. DVD Z1 US
Breakfast at Tiffany's / Diamants sur canapé (Blake Edwards, 1961) *
Comme Manhattan, Audrey Hepburn est stylée et photogénique, c'est sûr. Mais les limites criantes de son talent d'actrice - aïe, son embarrassante scène d'ivresse ! - portent un sale coup à cette comédie douce-amère au sujet qui, quelques années plus tard, aurait pu être traité avec plus de culot (l'amitié amoureuse entre une call-girl et un gigolo). Le ridicule personnage du Chinois de Mickey Rooney est, quant à lui, un hors-propos rédhibitoire. BR Fr
The hole (Joe Dante, 2009) *
Un petit film fantastique sympathique d'esprit vieille école (les Eighties) sur trois ados qui trouvent un puits sans fond dans la cave de leur maison et sont confrontés à leurs angoisses intimes. Dante truffe ses scènes d'hommages aux maîtres de l'Horror et la sincérité est évidente mais on se dit qu'il n'y a rien de bien neuf là-dedans. L'attaque par une poupée-clown maléfique est le clou du film, un pur moment de nostalgie cinéphile. BR UK
Taken 2 (Olivier Megaton, 2012) **
Cette fois ça se passe à Istambul où des musulmans albanais harcèlent pour leur malheur Liam Neeson, sa femme et sa fille. Un pur thriller d'action, con comme tout et sans aucun scrupule, dans lequel tout le monde se poursuit en balançant des coups de poings, des grenades et des rafales d'automatique. Comme dans le premier opus, Neeson apporte au film une étonnante solidité. Et le décor de la Corne d'Or est très cinématographique. BR Fr
Dredd (Pete Travis, 2012) *
Dans une mégapole américaine post-apocalyptique, un juge et sa stagiaire armés jusqu'aux dents sont piégés dans une tour par une criminelle et ses sbires. Dommage que les enjeux soient si minces et que le scénario ne décolle pas car les visuels (très video game) sont intéressants, notamment les scènes au ralenti en 3D. La violence du film est si outrancière qu'elle en devient involontairement amusante. Il y avait de quoi faire bien mieux. BR Fr 3D
L.A. Zombie (Bruce LaBruce, 2010) 0
Un zombie angeleno (François Sagat, peint en bleu) ramène à la vie des hommes tués violemment en enculant leurs blessures. Un petit art house film qui doit vouloir dire quelque chose sur les gays ou les SDF à Los Angeles mais qui, au figuré seulement, n'a ni queue ni tête. Le maquillage de Sagat est chouette et les couleurs de la photo aussi, c'est bien tout ce qu'on peut tirer de ce moyen-métrage (60') complètement inutile. BR Fr
Heaven's gate / La porte du Paradis (Michael Cimino, 1980) ***
Magistralement construit autour de trois séquences chorégraphiques (une valse, une fête en patins à roulettes, une fusillade), un western hors normes sur le massacre d'émigrants par des notables dans le Wyoming de 1890. La beauté des images est aussi stupéfiante que la noirceur du propos. L'échec colossal critique et public du film changea Hollywood. Trente ans après, il s'impose comme ce qu'il est : un chef-d'oeuvre. BR US (version reconstituée de 2012 - 216')
The brides of Dracula / Les maîtresses de Dracula (Terence Fisher, 1960) **
Couvé par sa mère et sa nounou (deux flamboyantes performances par Martita Hunt et Freda Jackson), un baron vampire (l'efféminé David Peel dans son unique rôle) s'échappe de son château et poursuit une jeune française dans un pensionnat de filles. Le baroquisme bariolé des décors et de la photo et le possible sous-texte homosexuel font de cet excellent cru Hammer un régal visuel autant qu'un passionnant exercice en symbolique. DVD Z1 US
Dogma (Kevin Smith, 1999) 0
J'ai laissé tomber au bout de 30' mais je crois que c'est une comédie sur deux anges (Matt Damon et Ben Affleck) qui débarquent dans le Wisconsin pour détruire l'Humanité. Ca se veut hyper-cool, marrant et audacieux parce que ca parle de Bible et de théologie catholique avec du "fuck" et du "shit" à chaque ligne de l'interminable dialogue. C'est tout l'humour que je déteste mais comme les critiques n'étaient pas si mauvaises, j'ai voulu voir. DVD Z2 Fr
Touch of evil / La soif du mal (Orson Welles, 1958) ***
Vision cynique d'une Humanité borderline (presque) globalement corrompue et prouesse cinématographique de tous les instants, un film noir dont la poisse se cristallise sur le visage suant de l'officier de police Quinlan, génialement interprété par Orson Welles dans un costume à sa démesure. Les valeurs de l'amour et de l'amitié y luisent encore, mais à quel prix. D'une originalité sans équivalent en son temps. BR UK (version reconstituée de 1998 - 111' / 1:85)
Other men's women (William Wellman, 1931) **
Ce sont les petits moments d'insouciance et d'humour, physique ou verbal, formidablement joués (on dirait presque improvisés) par les interprètes promis à une belle carrière (Mary Astor, Joan Blondell, James Cagney et Grant Withers, une révélation) qui apportent à cette banale histoire de triangle amoureux dans le milieu du rail son charme irrésistible. La première demi-heure est, en ce sens, magistrale de liberté. DVD Z1 US
Le cavaleur (Philippe de Broca, 1978) ***
A l'approche de la cinquantaine, un pianiste découvre que le temps le rattrape et que sa frénésie de conquêtes féminines (quel casting !) touche à sa fin. Emportée par un Jean Rochefort qui fait splendidement passer les émotions de son personnage, de la veulerie à la résignation, une comédie de moeurs drôle d'abord puis élégamment mélancolique dont la musique dit plein de choses en les effleurant juste du doigt. DVD Z2 Fr
"une comédie de moeurs drôle d'abord puis élégamment mélancolique dont la musique dit plein de choses en les effleurant juste du doigt."
RépondreSupprimerTrès bien dit!
mais il n'y a pas que la musique qui exprime les choses.
RépondreSupprimerha, le moment Choiseul apprend qu'il est grand-père!
J'aime beaucoup Linda Darnell
RépondreSupprimer