*** excellent / ** bon / * moyen / 0 mauvais
L'amour à la mer (Guy Gilles, 1963) ***
Il y avait longtemps que je n'avais pas découvert avec tant de bonheur un réalisateur et un film. Cette promenade poétique, sensuelle, nouvelle vague et formellement inventive entre un marin appelé à Brest et sa petite amie restée à Paris, partiellement racontée en voix off et pleine de trouvailles, révèle un talent vraiment unique. Un ton, des images, une liberté d'écriture et une profondeur discrète qui m'ont enthousiasmé et ému. DVD Z2 Fr
King of Kings / Le Roi des Rois (Nicholas Ray, 1961) **
La vie de Jésus (Jeffrey Hunter, yeux azur et aisselles rasées) dans une superproduction de 3h de Samuel Bronston. Malgré les maniérismes inhérents au sujet (la dignité ampoulée des postures et des dialogues), le choix de s'attacher à l'humanité du Christ est payante. Il y a bien des problèmes de rythme (les digressions autour de Salomé) mais la mise en scène et la musique savent faire monter l'émotion aux moments attendus. BR US
Eastern boys (Robin Campillo, 2013) ***
Construit en séquences chapitres superbement mises en scène, une histoire de solitude, d'attachement et de survie autour d'un tapin ukrainien de la Gare du Nord, de son gang et d'un client taciturne. De l'étrange soirée forcée du début au suspense de thriller de la fin, le film prend des voies inattendues et pose un regard franc sur les multiples sujets qu'il évoque. Les acteurs sont tous excellents. Un drame romantique contemporain qui ne dit pas son nom. BR Fr
Edge of tomorrow (Doug Liman, 2014) *
Un film de SF construit sur sa seule idée de scénario (adapté d'un roman pour ados japonais), celle d'allers-retours temporels de son héros entre une caserne et un champ de bataille avec des aliens à tentacules. Le procédé intrigue puis, étiré sur toute la durée, finit par casser les pieds. Deux choses pas mal : l'actualisation astucieuse du Débarquement de Normandie et Tom Cruise au début du film dans son rôle à contre-emploi de militaire trouillard. BR Fr
Maleficent / Maléfique (Robert Stromberg, 2014) **
Le point de vue révisionniste sur l'histoire de la Belle au Bois Dormant et la personnalité de sa formidable méchante est intéressant et plutôt bien mené. Si le kitsch des décors en CGI et de certaines créatures dignes des Minimoys fait mal aux yeux, tout ça est oublié quand apparaît Angelina Jolie, absolument géniale dans le rôle de Maléfique. Un vrai conte de fées de cinéma, un genre devenu trop rare pour bouder son plaisir. BR 3D Allem
Game change (Jay Roach, 2012) **
Les conséquences du choix de l'improbable Sarah Palin comme co-listière de John McCain lors de la campagne présidentielle US de 2008. Un téléfilm HBO qui décortique - à charge évidemment - les coulisses de la politique showbizz américaine et l'outrance d'une candidature désastreuse. Julianne Moore, inspirée, est une Sarah Palin plus vraie que nature. Woody Harrelson et Ed Harris sont de la partie. Une passionante vue des coulisses. BR US
The Hunger Games : Catching fire / Hunger Games : L'embrasement (Francis Lawrence, 2013) ***
Le deuxième épisode de la franchise reprend la structure, les principaux personnages et les enjeux du premier mais ajoute une dynamique de révolte qui fait évoluer l'arc narratif. Toujours un peu trop long (2h30), le film reste excitant et spectaculaire et évite de justesse le sentiment de répétition. Le casting haut de gamme est évidemment un atout majeur. Du très bon cinéma d'aventures, étonnament sombre et plein de références bien amenées. BR Belg
Nymphomaniac, vol. 1 & 2 (Lars von Trier, 2013-2014) **
La longue confession (4h en tout, version soft) d'une nymphomane à un inconnu. Construit en flashbacks chapitrés, le film le plus cérébral et le moins sensuel de von Trier examine une pathologie méconnue et plonge dans les abysses de l'autodestruction. Avec pas mal d'humour (noir) et de misanthropie. Charlotte Gainsbourg est comme toujours fascinante mais la révélation est la débutante Stacy Martin dans le rôle de ses jeunes années. BR Fr
Tonnerre (Guillaume Brac, 2013) *
Dans l'hiver bourguignon, un musicien en bivouac chez son père a une liaison avec une jeune fille de la région. Un film d'atmosphère naturelle (la neige, la pluie, la province) et psychologique où la tendresse de la première partie cède à la violence de la seconde. Vincent Macaigne est excellent dans le rôle d'un ado attardé qui perd le contrôle mais en fin de compte, on a l'impression d'avoir vu ça plein d'autres fois. Mais pas en Bourgogne. DVD Z2 Fr
Juggernaut / Terreur sur le Britannic (Richard Lester, 1974) *
Un film culte de mon enfance (fil bleu ? fil rouge ?) qui n'a pas tenu son statut. Un terroriste place sept bombes à bord d'un paquebot que commande Omar Sharif. Richard Harris, chef artificier, tente de désamorcer le mécanisme. Les vues du navire malmené par la houle sont puissantes mais les personnages sont si peu écrits et le danger si pauvrement évoqué qu'on ne s'intéresse que de loin à ce tout qui arrive, malgré le suspense. BR US
The Hunger Games / Hunger Games (Gary Ross, 2012) **
Dans un futur proche aux USA, le pouvoir central organise un show TV où des ados s'entretuent dans une forêt. Je m'attendais à un produit de série et j'ai été agréablement surpris de découvrir un film d'aventures bien ficelé (quoique trop long), tendu et qui soulève de bonnes questions sur la télé-réalité. Jennifer Lawrence, formidable, apporte une étonnante solidité à son personnage et contribue beaucoup à la réussite. Une bonne surprise. BR Fr
Midnight cowboy / Macadam cowboy (John Schlesinger, 1969) ***
Cette touchante histoire d'amitié entre deux paumés sur le pavé de Manhattan, l'un prostitué de province, l'autre embrouilleur du Bronx, tient par la présence et le jeu de Jon Voigt et de Dustin Hoffman et l'humanité qui se cache derrière la misère (je ne me souvenais plus à quel point c'est un film triste). New York en 1968 crève aussi l'écran, du rade à la party warholienne, des slums à la 5e Avenue. Et avec tous ces seconds rôles en or ! BR Fr
Les garçons et Guillaume, à table ! (Guillaume Gallienne, 2013) **
Le premier quart d'heure m'a fait craindre le pire avec sa suite de courtes scènes, ses allers-retours entre cinéma et théâtre, le jeu forcé et égotiste de Gallienne en lui-même. Après, l'originalité de l'écriture, l'humour tendre et l'émotion sincère qui surgissent régulièrement ont réparé les dégâts. Mais cet exercice d'art et d'autoanalyse sur l'identité sexuelle et le rapport à la mère me met assez mal à l'aise par son exhibitionnisme extrême. BR Fr
Sweet home Alabama / Fashion victime (Andy Tennant, 2002) 0
Si le titre français ne veut rien dire du film, le titre original le condense tout entier : la grande ville (New York) est un mirage et seules comptent les racines. Une jeune créatrice (Reese Witherspoon égale à elle-même) revient dans son bled d'Alabama pour divorcer de son plouc de mari afin d'épouser un notable de NY. Dès le début, on voit venir la fin démagogique et réactionnaire. Cliché comme tout, le film a eu son succès attendu. BR Fr
The conversation / Conversation secrète (Francis Ford Coppola, 1974) ***
La mise en scène assurée de Coppola qui joue magistralement avec les plans larges, moyens et rapprochés (et la bande son) est la véritable raison d'être de ce thriller existentiel sur un spécialiste de la surveillance audio (Gene Hackman, excellent) pris au piège de sa mission et de sa conscience. Un film plein de menaces, bien de son époque, et qui a résisté au temps parce qu'il garde pour lui une partie des questions qu'il soulève. BR Fr
Dracula (John Badham, 1979) *
Une adaptation sérieuse de Bram Stoker qui se concentre sur la seconde partie de l'histoire (l'Angleterre). Les décors rappellent ceux de la Hammer en plus riches et la photo toute en gris-vert est assez réussie. Cela aurait pu être un bon film mais il manque quelque chose dans la mise en scène et surtout Frank Langella (affublé d'un brushing ridicule) est un Dracula terriblement fade qui tire l'ensemble vers le bas. Une occasion manquée. BR Fr
Adore / Perfect mothers (Anne Fontaine, 2013) **
Sur la côte sud-est australienne, deux amies d'enfance, bourgeoises quadragénaires, deviennent les maîtresses de leurs fils respectifs. D'après une nouvelle de Doris Lessing, un drame de moeurs à la photo soignée qui dissèque les effets d'un passage à l'acte proche du tabou mais qui tient le spectateur trop à distance émotionnelle de ses personnages pour convaincre pleinement. Les acteurs sont très bons, notamment Robin Wright. BR Fr
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