7 octobre 2018

Films vus par moi(s) : octobre 2018


*** excellent / ** bon / * moyen / 0 mauvais

Rampage (Brad Peyton, 2018) 0
Un gorille albinos, un loup et un crocodile démesurés foutent le bordel à Chicago. Avec les blockbusters hollywoodiens, chaque fois qu'on pense avoir touché le fond on découvre qu'on peut descendre plus bas. Ici, l'idée idiote pourrait être fun mais le scénario mécanique, le casting minable (Dwayne Johnson) et le vide d'ensemble stupéfient. Comment a-t-on pu passer de la poésie magique de King Kong à ça en 85 ans ? BR DE

Ich fühl mich Disco (Axel Panisch, 2013) **
A Berlin, un adolescent gay obèse se rapproche de son père bourru quand sa mère a un AVC. Le rapport père-fils est traité de façon sensible dans ce petit film qui jongle (parfois de façon incertaine) entre le drame, la comédie, l'onirisme et le kitsch teuton. Les acteurs, loin des physiques normés du coming out movie, sont excellents et font passer une émotion sincère, que ce soit dans la confrontation à la mort ou les hésitations du coeur. DVD Z2 DE

La nuit a dévoré le monde (Dominique Rocher, 2018) 0
Près du Bon Marché, un trentenaire dépressif (Anders Danielsen Lie, très bien) se retrouve seul dans un immeuble assiégé par des zombies ayant envahi Paris. J'aurais aimé aimer ce film fantastique made in France à la structure classique mais l'étroitesse de l'enjeu (va-t-il s'en sortir?) et des choix aberrants de scénario (il écoute de la musique au casque quand les zombies grouillent autour) m'en ont vite fait sortir et zapper. DVD Z2 FR

La planète sauvage (René Laloux, 1973) **
Sur une planète habitée par des géants bleus, des humains captifs se révoltent. L'animation à la tchèque des visuels de Topor n'est pas dans mes goûts, le film ne m'a donc pas plu plus que ça. Mais il y a de l'idée dans ce scénario aux idées utopistes ancrées dans leur époque et la poésie psychédélique qui s'en dégage a ses moments. Un classique de la SciFi française qui est surtout un exemple éloquent de la contre-culture Seventies. BR FR

House of Versace (Sara Sugarman, 2013) 0
De 1997 à 2007, de l'assassinat de Gianni Versace au retour au succès de la marque, la trajectoire personnelle et professionnelle de Donatella Versace, la soeur indestructible. J'ai voulu voir ce téléfilm parce qu'il y a Gina Gershon en perruque blonde et Raquel Welch. Pour elles, toutes de botox et d'accents italiens, ça vaut le coup. Mais il n'y a personne à la barre, la mise en scène est inexistante et l'impression de désincarnation totale. BR DE

Crash Test Aglaé (Eric Gravel, 2017) **
Ayant accepté une délocalisation de son travail en Inde, une jeune ouvrière d'usine psychorigide (India Hair) entreprend son voyage en voiture avec deux collègues (Julie Depardieu et Yolande Moreau). Un road-movie sympathique et tendre, jalonné des rencontres de l'anti-héroïne qui lui apprennent qu'on peut (re)vivre en lâchant les amarres. La mise en scène est routinière mais le message est universel et jamais trop répété. BR FR

Samson (Maurice Tourneur, 1936) ***
A Paris, un spéculateur parvenu épouse une aristocrate déchue (Gaby Morlay) qui ne l'aime pas. Ce drame conjugal inspiré de l'histoire de Samson et Dalila décrit avec une acuité féroce une lutte de classes dans le contexte économique, sociétal et moral déstabilisé des Années 30. La mise en scène est d'une superbe limpidité et Harry Baur, immense, fait passer à travers son corps et son visage tous les états, de la puissance à la vulnérabilité. BR FR

Hérédité / Hereditary (Ari Aster, 2018) **
Issue d'une famille au passé tragique, une mère se laisse tenter par le spiritisme. Toni Collette est impressionnante de détresse dans ce film qui s'appuie sur les codes de l'horreur pour évoquer les forces destructrices qui peuvent miner une lignée familiale. L'atmosphère est trouble et étouffante jusqu'au final où hélas, le réalisateur choisit la voie du fantastique convenu, affaiblissant la métaphore. La jeune Milly Shapiro est une actrice étonnante. BR UK 

Loup-garou (Stéphane Lévy, 2014) *
Dans une bastide du sud de la France, un quinquagénaire seul engage une baby-sitter pour s'occuper de son enfant, qui n'existe pas. Un moyen métrage (70') écrit et interprété par l'écrivain Régis Jauffret qui y joue le numéro de ses obsessions, de la manipulation mentale à la décrépitude par l'âge en passant par l'acte criminel et l'humiliation. L'acteur néophyte a de la présence et la photo est belle mais l'exercice ne se révèle qu'un ego-trip. BR FR

Le livre de la jungle / Jungle book (Zoltan Korda, 1942) **
La première des adaptations des nouvelles de Kipling souffre d'un scénario à longueurs, d'une mise en scène trop sage, du jeu en comédie des trois voleurs et des faiblesses d'acteur de Sabu (par ailleurs idéal en Mowgli). Mais les vrais animaux filmés en gros plan, la splendeur inouïe des décors de la jungle et des temples abandonnés et le sublime Technicolor Kalmus en font l'un des plus beaux films d'aventure pour enfants qui puisse exister. BR FR

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