10 novembre 2021

Films vus par moi(s): novembre 2021

*** excellent / ** bon / * moyen / 0 mauvais / NS ne sait

Lancelot du Lac (Robert Bresson, 1974) *
N'ayant pas trouvé le Graal, les Chevaliers de la Table Ronde reviennent au château d'Artus où, désoeuvrés, ils se préoccupent de l'adultère de Guenièvre avec Lancelot. Le film en armures de Bresson n'a rien de spectaculaire à part la première et la dernière séquence et le choix radical d'austérité, de dialogues désincarnés et de décors simplifiés à l'extrême. Si j'adore ses autres films, celui-ci m'a laissé au bord de la route. BR FR

Désirée (Henry Koster, 1954) **
De 1794 à 1815, l'amitié amoureuse de Désirée Clary et de Napoléon. La grande histoire et la petite fusionnent comme la Fox savait le faire dans ce CinemaScope-Technicolor qui raconte sur le mode intimiste - sauf pour le Sacre de Napoléon, d'après le tableau de David - et du point de vue de celle qui devint reine de Suède les soubresauts de la période. Jean Simmons est excellente et Marlon Brando impérialement bougon. BR FR

Pig (Michael Sarnoski, 2021) **
Un ermite des bois de l'Oregon qui vit de truffes qu'il vend aux restaurants chics de Portland descend en ville lorsque son seul ami, son cochon truffier, est volé. Sur une idée plutôt ridicule, un film inattendu qui traite, au sérieux, de sujets existentiels majeurs : le choix de vie, la place sociale, le deuil... Nicolas Cage, tout en silence et intériorisation, montre l'acteur solide qu'on avait oublié qu'il pouvait être. Etonnamment émouvant. BR UK

Les derniers jours de Pompéi (Marcel L'Herbier, 1948) *
À Pompéi en 79, l'amour contrarié, entre jalousies, philtres magiques et éruption du Vésuve, d'un grec et d'une patricienne. Georges Marchal en jupette et Micheline Presle en grand voile sont assez perdus dans ce film d'antiquité peu inspiré qui prend ses dialogues insipides avec le sérieux ampoulé qui seyait au genre. Il reste les beaux décors et le côté camp des costumes et des attitudes efféminées des personnages masculins. BR FR

ADN (Maïwenn, 2020) **
Le patriarche maghrébin d'une famille parisienne meurt en laissant sa petite-fille désemparée et en quête de sa part d'identité algérienne. Le naturalisme artificiel de Maïwenn fonctionne à merveille dans le principal du film, celui des querelles de groupe, porté par l'excellence des comédiens, Fanny Ardant en mère toxique en tête. Mais en se recentrant sur l'actrice-réalisatrice, la dernière partie est affaiblie par le narcissisme. BR FR

2 commentaires:

  1. Et oui Tom, Nicolas Cage est encore capable de nous surprendre. Il enchaîne certes film après film à la façon d'un stakhanoviste (et pour d'autres raisons rarement mises en lumière) les séries B et Z, les polars obscurs et les films d'action. Il peut aussi se laisser aller aux délires expérimentaux et d'exploitation (comme "Mandy", raté à mon sens mais qui est le début d'un mouvement vers le délire assumé)

    Il a joué des rôles très divers si on se penche sur sa carrière depuis la fin des années 80. Obtenu un Oscar pour "Leaving Las Vegas", tourné avec John Woo. Et là il accepte le rôle d'un homme hirsute et apparemment ça fonctionne plutôt bien. C'est un contraste saisissant avec par exemple son "Jiu Jitsu" ('0 millions de dollars et une sortie direct to video avec des plans saisissants de n'importe nawak proches d'un "Mortal Kombat Destruction Finale")

    Il n'est pas le seul à enquiller film sur film, Bruce Willis s'est beaucoup lâché lui aussi depuis deux-trois ans. Ils savent aussi (je pense) que l'essentiel de leurs carrières est derrière eux. Donc ils cachetonnent et s'assurent un minimum de rentes et de bénéfices sans vraiment se soucier désormais d'un gros succès commercial en renouant avec le système de blockbuster hollywoodien (qui je crois en passant ne veut certainement plus d'eux non plus).


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  2. Oui, étrange carrière celle de Nicolas Cage. Je le trouve vraiment plus intéressant depuis quelques années, dans ses films d'art et d'essai comme on disait où il montre des facettes plus obscures de son travail et sans doute de sa vraie personnalité, qui doit avoir ses parts d'ombre. Très atypique en tous cas.

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