3 septembre 2022

Films vus par moi(s): septembre 2022


*** excellent / ** bon / * moyen / 0 mauvais / NS ne sait

Athena (Romain Gavras, 2022) *
Suite à la mort d'un adolescent par ce qui est soupçonné être une bavure policière, une cité s'embrase. Convoquant les poèmes épiques grecs, les plans-séquences à la de Palma et la pyrotechnie du Puy du Fou, ce film assez putassier offre un spectacle époustouflant d'une grandeur antique sur un sujet d'actualité brûlant. Mais la fin montre qu'en plus de l'esthétisme de la violence, il a une chose à dire. Est-ce responsable ? Netflix

La fille du bois maudit / The trail of the Lonesome Pine (Henry Hathaway, 1936) **
Dans les forêts du Kentucky, un ingénieur venu de la ville pour installer un chemin de fer séduit une jeune femme dont la famille voue une haine ancestrale à un autre clan. Fred MacMurray, Sylvia Sidney et Henry Fonda sont pris dans le conflit et un scénario assez poussif et bavard. Mais le film, le second tourné en Technicolor trichrome, est porté par ses couleurs qui magnifient les décors et les paysages. Pour la prouesse technique. BR FR 

Une femme est une femme (Jean-Luc Godard, 1961) *
À la Porte Saint-Denis à Paris, une jeune strip-teaseuse dont le copain ne veut pas d'enfant cherche à le provoquer en tentant un de ses amis. La potacherie, la désinvolture et la créativité brillantes du film, stupéfiantes à sa sortie, m'ont fatigué comme les jeux de mots par leur systématisme satisfait. Anna Karina, Jean-Claude Brialy et Jean-Paul Belmondo sont parfaits et Paris en 1961 est coloré comme tout mais tout cela ne m'a pas parlé. BR UK

Le fanfaron / Il sorpasso (Dino Risi, 1962) ***
S'étant rencontrés dans la Rome désertée du 15 août, un type extraverti entraîne un étudiant en droit introverti à faire une virée en décapotable jusqu'au bord de la mer. L'humour et la mélancolie, l'action et l'introspection, la désinvolture et la gravité : ce chef-d'oeuvre accorde les opposés et les deux personnages - Vittorio Gassman et Jean-Louis Trintignant, inoubliables - en un équilibre miraculeux et terrassant. BR FR

Madres paralelas (Pedro Almodóvar, 2021) **
Voisines d'accouchement dans une clinique de Madrid, une quadragénaire et une adolescente seules - Penélope Cruz et Milena Smit, bouleversantes - se retrouvent plus tard et tissent une relation complexe. La réassurance de la filiation et la mémoire des morts sont au coeur de ce Woman's Picture d'Almodóvar qui mêle mélodrame pur et activisme politique - la Guerre d'Espagne - dans un équilibre incertain mais néanmoins prenant. BR FR

2 commentaires:

  1. J'aime beaucoup Romain Gavras, tout du moins de ce que j'ai vu jusqu'à "Le monde est à toi". Mon préféré demeure néamoins "Notre jour viendra" que je trouve incroyable. L'idée de départ est farfelue mais le traitement sérieux en fait un film flippant d'une certaine manière, une comédie noire décalée sur un ton original (je trouve). Le film a pourtant été laminé à sa sortie mais pour moi ça été une révélation plastique.

    Un OVNI dans le ciné français sachant qu'hormis "Les valseuses" d'une certaine manière très peu de films s'en rapprochent.

    Pas vu "Athena" mais inversement ça ne me dit trop rien, vu le sujet. Je le regarderai sans doute plus tard mais je ne suis pas franchement chaud. Et je n'aime pas trop les démonstrations techniques sans fond ou presque (Wending Refn, Park Chan Wook).

    J'avais pas mal aimé "Une femme est une femme" même si je préfère de loin "Le mépris" et surtout "Vivre sa vie"

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  2. Merci du conseil, je vais essayer de voir Notre jour viendra, alors!

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