1 décembre 2024

Films vus par moi(s): décembre 2024


**** chef-d'oeuvre / *** excellent / ** bon / * moyen / 0 mauvais 

Blonde ambition (John & Lem Amero, 1981) **
Parties faire carrière dans le cinéma à New York, deux artistes de cabaret du Wyoming sont mêlées à une histoire de broche en diamants. Un porno musical et une comédie X avec des scènes chantées et des scènes hard intégrées à de la comédie digne de Benny Hill sur fond de référence à Gentlemen Prefer Blondes, Gone with the Wind et The Boys in the Band. C'est étonnant et sympathique comme tout et plusieurs séquences osent le camp et l'art et essai. Du porno de haut vol et donc un oiseau rare. BR US

Les envahisseurs attaquent / Destroy all monsters /  Kaiju So-shingeki (Ishiro Honda, 1968) *
Par curiosité. Confinés dans l'île de Monsterland, les Kaijus sont libérés par des extraterrestres qui veulent les utiliser pour détruire l'Humanité. La dizaine des grands monstres du cinéma de SF japonais - Godzilla, Rodan, Mothra, Anguirus, King Ghidora, etc... - sont réunis dans ce crossover extrême dont l'outrance et l'inanité amusent d'abord puis une fois l'effet vite passé, écoeurent de ridicule et de connerie. Sans doute que bien bourré ou pété ça peut le faire mais ce n'était hélas pas mon cas. BR UK

Quantum conwboys (Geoff Marsleft, 2022) *
En Arizona dans les années 1870, deux cowboys sont pris dans une boucle temporelle lors d'une fusillade de rue. Le plus intéressant et beau dans cette histoire, c'est l'usage de multiples techniques de prises de vues et d'animation, du réel au dessin animé en passant par la rotoscopie et la stop-motion. Mais l'histoire circulaire - qui est le sujet de ce western qui est de science-fiction après tout - et le jeu approximatif des acteurs finissent pas assommer.  Il parait que c'est le premier volet d'une trilogie. Sans moi. BR US

Panique Année Zéro / The panic in Year Zero! (Ray Milland, 1962) **
Une famille de quatre californienne partie pour un week-end à la campagne se réfugie dans une grotte pour échapper au chaos quand des bombes atomiques détruisent Los Angeles. Tourné et sorti en pleine Guerre Froide, un survival nucléaire audacieux dans son approche frontale de l'effondrement social et moral - vol, pillage, meurtre, viol - et porté par un Ray Milland usé mais plombé par un score jazzy envahissant de Les Baxter qui vieillit considérablement le film. Autrement, du vrai cinéma nihiliste. BR FR

How to build a time machine (Jay Cheel, 2016) ***
Deux sexagénaires, un fan du film "The Time Machine" (George Pal, 1960) qui a créé sa réplique de la machine et un prof d'université en physique qui a travaillé toute sa vie sur les paradoxes du voyage temporel se retrouvent autour de leur obsession commune, l'abîme du temps. Un documentaire qui m'a parlé, touché et ému aux larmes sur le pouvoir de l'imaginaire, la survie de l'enfant dans l'adulte et la force fondatrice du cinéma. Et cette fin sur "Forever Young" d'Alphaville... And you, where would you go? BR US

Destins (Richard Pottier, 1946) **
Une star du music-hall est contacté par son frère jumeau, un truand qui cherche à lui soutirer de l'argent. Tino Rossi dans un double rôle - le sien et son opposé - fit courir les foules en 1946 dans ce mélodrame musical qui mon vieux est aussi daté qu'épatant huit décennies plus tard. Parce que Tino brise les codes du masculin d'aujourd'hui, qu'il y a un concours de Midinettes et que le rossignol corse chante par trois fois "Petit Papa Noël", portant l'air entêtant au sommet de la culture populaire française. DVD Z2 René Chateau

Alien: Romulus (Fede Alvarez, 2024) *
S'échappant d'une planète minière où ils sont exploités, six adolescents atteignent un vaisseau spatial abandonné infesté de jeunes aliens. On sent bien que le script et la réalisation essayent de revenir à l'esprit des sources et l'envie de comparaison ajouté au rythme trépidant font qu'on regarde jusqu'au bout mais il n'y a rien là-dedans qui ne soit déjà vu, en mieux. Tout cela sent le produit industriel : l'écriture, les références attendues et les visuels digitaux. Reste un intéressant personnage, le robot black. BR FR

Je suis vivant ! / La corta notte della bambole di vetro (Aldo Lado, 1971) *
A Prague, un journaliste retrouvé pour mort dans un parc est emmené à la morgue en attente d'autopsie. Mais lui sait qu'il est vivant et revoit ce qui l'a conduit à cette situation terrifiante. Je déteste le giallo, je n'y arrive pas, jamais. Ici, l'histoire me semblait originale, Jean Sorel est toujours sexy et bien et il y avait Ingrid Thulin, alors... Oui, mais sur un mode mineur et malgré la beauté réelle des images et le propos final, l'ensemble est d'une confusion qui m'a plongé dans la catalepsie du malheureux héros. BR FR

... Comme la Lune (Joël Séria, 1977) ***
Amant d'une bouchère nymphomane, un beauf queutard et grande gueule se ramasse. Dégorgeante de veulerie vulgaire mais aussi d'une tendresse tordue, une autre comédie de moeurs 70s de Séria qui offre un rôle cousu main à Jean-Pierre Marielle, évidemment hors-classe. Et derrière son pauvre type, c'est une galerie de femmes hors-norme qui est croquée, porté par les interprétations de Sophie Daumier - géniale - et de Dominique Lavanant. Un film d'une incorrection nécessaire et salvatrice. DVD Z2 FR

Pleasure (Ninja Thyberg, 2021) ***
Une jeune suédoise de dix-neuf s'installe à Los Angeles pour tenter une carrière dans le X. Un film stupéfiant, hybride d'un sujet et d'un esthétisme à la "Showgirls" ou à la "Boogie Nights" et d'un documentaire frontal et averti sur l'industrie du porno au temps de #MeToo et des réseaux. Le tout d'un point de vue entièrement féminin, personnages, réalisatrice et actrices. Dans un rôle crûment exposé, Sofia Kappel - qui n'est pas une actrice X - ose tout jusqu'à l'abject. Du mélodrame de guérilla, Fuck ! BR UK

Félicie Nanteuil (Marc Allégret, 1942) ***
Vers 1900 à Paris, une jeune actrice de théâtre poussée par un comédien au rabais (Claude Dauphin) devient une vedette à l'Odéon et s'éloigne peu à peu de son mentor amoureux. Adaptation d'Anatole France, un film qui semble commencer comme "A star is born" pour prendre un autre chemin, plus désespéré encore. Malgré des raccourcis trop rapides dans la psychologie et l'action, la noirceur fantastique est fascinante. A vingt ans, Micheline Presle et Louis Jourdan sont beaux comme pas permis. DVD Z2 FR

2 commentaires:

  1. Hey Tom,

    Très bon réveillon et joyeux Noël à toi et tes proches. Je regarderai bientôt (et découvrirai) " Charlie et ses deux nénettes" de Joël Séria;
    Pas prêt d'oublier Marielle et son peignoir !

    Passe de très bonnes fêtes : )

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    1. Merci Jordan, Joyeux Noël à toi aussi ! Voir ou revoir un Joël Séria n'est pas au mauvaise façon de finir une année... :)

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