1 janvier 2025

Films vus par moi(s): janvier 2025


**** chef-d'oeuvre / *** excellent / ** bon / * moyen / 0 mauvais 

La meilleure part (Yves Allégret, 1956) **
Le quotidien d'une équipe qui construit un barrage hydraulique. J'aurai pu mettre 0 parce qu'il ne se passe rien dans ce film plutôt ennuyeux. Mais le décor réel du barrage en construction de Plan d'Amont à Aussois dans les Alpes et la valeur documentaire d'un chantier de ce genre sont captivants, comme le discours (revendications salariales, traitements des travailleurs Algériens...) d'Allégret et de Gérard Philipe, star à contre-emploi. Un film gauche et de gauche qui est aussi raté qu'intéressant. DVD Z2 FR  

Sept hommes à abattre / Seven men from now (Budd Boetticher, 1956) ****
Un ex-shérif qui traque sept bandits responsables d'un cambriolage où sa femme a été tuée croise et accompagne un couple qui part en Californie en chariot. Le premier des sept sublimes westerns que Boetticher a tournés avec Randolph Scott pose les règles de l'ensemble : force du scénario, perfection de la mise en scène, réduction de la durée, économie du décor, du jeu et des attitudes. Cette alchimie unique créé de l'or par l'ajout d'un ingrédient final : l'humanité bouleversante des personnages. BR FR

Le Comte de Monte-Cristo (Matthieu Delaporte & Alexandre de La Patellière, 2024) ***
Entre 1815 et 1835, le calvaire et la vengeance forcenée d'un homme condamné au cachot et revenu à la société métamorphosé. J'y allais à reculons, ayant détesté Les Trois Mousquetaires, Part I que je mettais dans le même panier. Mais malgré la mise en scène platement anonyme et illustrative et l'omniprésence pénible de muzak, j'avoue que la noirceur préservée du roman à tiroirs de Dumas, le très bon casting et la splendeur de la direction artistique m'ont fait passer les trois heures comme deux. BR FR

Jane by Charlotte (Charlotte Gainsbourg, 2021) **
Un peu à Tokyo et à New York, surtout à Paris et dans sa maison de l'Aber Benoît en Bretagne, Jane Birkin parle d'elle et d'elles avec sa fille Charlotte. Se révèle, si on ne le soupçonnait pas déjà, une femme sensible et angoissée qui, jadis subliment belle, se voit vieillir seule en affrontant le cancer et la culpabilité du suicide de sa première née. Le documentaire, évidemment très intime, semble comme la captation d'une mémoire familiale doublée d'un câlin mère-fille un peu retenu. Attachant comme elles. BR US

La vie à l'envers (Alain Jessua, 1964) ****
A Paris, un trentenaire fatigué de tout ça décide de s'affranchir de ses obligations et de ses liens sociaux. Un regard sur la schizophrénie ou un pamphlet contre la société de consommation ? Sans doute les deux mais surtout le portrait radical d'un homme qui se libère par le vide. De tous les plans, Charles Denner est magnifique dans un rôle cousin de celui de Maurice Ronet dans "Le Feu Follet" (Louis Malle, 1963). Comme celui-là, c'est un chef-d'oeuvre du cinéma existentialiste. Une vraie découverte. BR FR