8 mars 2009
Sylvia et Steve (1959)
A bien y réfléchir (et Dieu sait que ça demande réflexion car il y a de la concurrence !), Sylvia Lopez et Steve Reeves ont sans doute formé, le temps du film Hercule et la Reine de Lydie (Ercole e la Regina di Lidia / Hercules Unchained), le couple physiquement le plus extraordinaire – et/ou spectaculaire - de l’histoire du cinéma.
Les deux créatures (car c’est bien de créatures dont il s’agit, Sylvia et Steve n’étant que de très loin des acteurs au sens habituel du terme), y sont en effet les incarnations absolues et définitives, pour elle, de la Femme-Femme et pour lui, de l’Homme-Homme. Deux plastiques incomparables, archétypiques dans tous leurs arguments sexuels respectifs. Lorsqu’ils sont à l’écran, ils apparaissent au spectateur fasciné comme deux sortes de monstres : le monstre de la Féminité pour Sylvia Lopez, le monstre de la Masculinité pour Steve Reeves. L’idée de les avoir associés pour ce film est un coup de génie. C'est l’un des castings les plus parfaits et sexys dont on puisse rêver.
Sylvia Lopez, mannequin à l’origine et âgée de 25 ans à l’époque du tournage, n’est que jambes longues, taille fine, poitrine avenante, bouche sensuelle, yeux de braise et chevelure rousse : l’archi-Femme dans le rôle d'Omphale. Steve Reeves, culturiste à l’origine et âgé de 32 ans à l’époque du tournage, n’est que muscles saillants, mâchoire carrée, barbe taillée, cou épais, yeux noirs et chevelure de jais : l’archi-Homme dans le rôle d'Hercule. Les scènes où ils apparaissent individuellement sont accrocheuses (on ne peut être que bouche-bée devant tant d’hypertrophie sexuelle) mais celles où ils sont tous les deux à l'écran en même temps ont quelque chose qui touche à la Mythologie : leurs baisers sont cosmiques. Le cinéma a bien créé des déesses et de dieux : Sylvia Lopez et Steve Reeves, qui ne sont pourtant pas de ceux qui ont laissé le souvenir le plus impérissable dans la mémoire collective du public, sont en revanche ceux qui se rapprochent le plus, dans leur caricaturale perfection, de ce qu’une certaine forme de divinité doit être. Enfin, d'une divinité Fifties.
Je reviendrai sans doute un jour sur Hercule et la Reine de Lydie, ce film de Pietro Francisci et Mario Bava qui triompha en salles en 1959. Une série B que j’adore totalement, pour le fun et les lectures déviantes possibles de son scénario, pour l’artificialité de ses décors et de son Eastmancolor, pour son esprit outrageusement camp et, plus que tout le reste, pour la présence de Sylvia et Steve, ce couple superlatif qui, à chacune de ses apparitions, y dynamite les normes.
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Merci d'évoquer ce film, et, par la même occasion, de me donner une féroce envie de le revoir !...
RépondreSupprimerQuel couple, en effet !... On ne peut plus Camp !...
Oui, le Camp à ce niveau devient un style artistique.
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