3 août 2012
Films vus par moi(s) : août 2012
*** excellent / ** bon / * moyen / 0 mauvais
Madagascar 3 : Europe's most wanted / Madagascar 3 : Bons baisers d'Europe (Eric Darnell, Tom McGrath & Conrad Vernon, 2012) 0
Je lui aurais bien mis * pour l'excellence de la technique d'animation CGI mais l'indigence du scénario qui accumule sans queue, tête ni répit péripéties et vannes a eu raison de ma patience. Le film bondit partout pour aller nulle part : du délire pour mon voisin de siège, du foutage de gueule pour moi. Ce n'est pas parce qu'ils peuvent tout faire qu'il faut gober n'importe quoi. Ciné plein-air
Le prénom (Matthieu Delaporte & Alexandre de La Patellière, 2012) **
Une soirée parisienne entre amis quadragénaires, bobos et juifs. Un invité annonce à table qu'il va appeler son fils à naître Adolphe et c'est la crise de nerfs générale. Cette adaptation d'une comédie de boulevard à succès ne fait pas dans la dentelle et n'est que du théâtre filmé mais Bruel, Berling, Benguigui et les autres assurent leurs répliques sur un rythme vraiment amusant. Ciné plein-air
Uncle David (David Hoyle, 2010) **
Pas pour tout le monde. Un film art-house british tourné en vidéo sans un sou mais subversif en diable sur la relation incestueuse et perverse entre un homo sur le retour (l'ex drag queen David Hoyle) et son infantile neveu (l'acteur porno Ashley Ryder) dans un mobile home sur la côte du Kent. Ce que le film veut dire est assez obscur mais l'audace peu commune du projet est à saluer. DVD Z2 UK
Hasta la vista (Geoffrey Enthoven, 2011) **
Bien sûr une histoire comme celle-là est démagogique et prévisible (trois jeunes flamands : un tétraplégique, un aveugle et un cancéreux) partent vers l'Espagne pour perdre leur virginité dans un bordel, mais le portrait sans compassion des compères, l'humour et l'humanité sincère qui imprègnent ce road-movie "différent" lui donnent une surprenante profondeur. Attachant. BR Fr
Remorques (Jean Grémillon, 1941) ***
Sur fond de Brest d'avant-guerre, Jean Gabin, capitaine de remorqueur, délaisse sa femme Madeleine Renaud et tombe sous le charme de la mystérieuse Michèle Morgan. La douleur triste du film, ses scènes de tempêtes en mer et ses magnifiques travellings lui donnent une charge poétique bouleversante qui culmine dans l'extraordinaire prière aux agonisants finale. DVD Z1 US
La vérité sur Bébé Donge (Henri Decoin, 1952) **
Danielle Darrieux, splendide, passe de l'ingénue à l'ange de la Mort dans ce drame sur une jeune femme qui perd ses illusions et sa joie de vivre après avoir épousé un industriel provincial (Jean Gabin dans un rôle en retrait) qui la délaisse. Une adaptation étonnamment sombre de Simenon sur les ravages des concessions bourgeoises dont les choix d'austérité rebutèrent le public. DVD Z2 Fr
Margaret (Kenneth Lonergan, 2007-2011) ***
Une new-yorkaise de 17 ans (Anna Paquin, impressionnante), impliquée dans un accident de bus, réagit de façon complexe au trauma qu'elle a traversé. Un film fleuve d'une ambition monumentale qui dresse le portrait d'une adolescente confuse et manipulatrice tout en parlant des thèmes les plus universels. L'écriture, la réalisation et le casting en font un chef-d'oeuvre. DVD Z1 US (vu dans la version Extended Cut de 186 minutes)
Los sin nombre / La secte sans nom (Jaume Balaguero, 1999) 0
La secte en question tente d'extraire d'enfants kidnappés (on suit la douleur d'une mère pour l'émotion facile) "la synthèse du Mal" afin d'atteindre un niveau de conscience supérieure. Ca sonne imbécile, c'est encore plus con que ça. Le médiocre réalisateur, lui, tente d'instaurer un climat malsain à base de gros plans, d'inserts gores fugitifs et de bruitages attendus. Mauvais comme tout. BR Fr
Jaws / Les dents de la mer (Steven Spielberg, 1975) ***
A part quelques envolées symphoniques un peu lourdes dans la musique de Williams (je ne parle évidemment pas du thème du requin, génial), le chef-d'oeuvre de Spielberg reste le mètre-étalon du blockbuster populaire et intelligent, souvent drôle et tout le temps inquiétant dans ses scènes d'action et dans ses pauses, inoubliables. Un des vrais films-choc du cinéma. BR US
La petite prairie aux bouleaux (Marceline Loridan-Ivens, 2003) **
Un film sans aucun doute cathartique pour sa réalisatrice, survivante d'Auschwitz, sur une juive sexagénaire (Anouk Aimée) qui part seule à Birkenau sur les lieux de sa captivité. Les maladresses évidentes montrent la difficulté de traiter ce sujet - intraitable - par la fiction mais la sincérité est de chaque instant. Avoir tourné sur place à Birkenau donne au film sa puissance. DVD Z2 Fr
The informant! (Steven Soderbergh, 2009) **
L'histoire (vraie) d'un cadre d'une entreprise agro-alimentaire US qui se prit pour un James Bond industriel en entraînant des agents du FBI dans sa mythomanie. Ca se passe dans les 90's mais c'est filmé comme un thriller pop 70's pour évoquer - avec beaucoup d'humour - le délire du type, interprété par un Matt Damon très en forme et qui peut jouer les beaufs comme personne. DVD Z2 Fr
Deep end (Jerzy Skolimowski, 1970) **
A Londres, un garçon de quinze ans embauché dans un établissement de bains décrépit s'éprend d'une collègue délurée. Typique du nouveau cinéma indépendant européen de la fin des Sixties, ce conte à la fois drôle et cruel fait la part belle aux expérimentations sur le dynamisme des angles de prises de vues et la couleur. C'est un étrange mélange de kitchen sink et de poésie pop. BR Fr
American pie (Paul Weitz & Chris Weitz, 1999) 0
Ce triomphe du box-office de la fin des 90's a t-il quelque mérite et cache t-il de bonnes surprises ? Non. Ce n'est pas le thème lui-même qui pêche (quatre potes de high school qui font le pari de perdre leur pucelage avant la fin des classes est un vrai sujet de comédie potache) mais c'est la nullité de l'écriture, du rythme, des gags et de la résolution qui aterre. Bref, rien à en tirer. BR Fr
Gentlemen prefer blondes / Les hommes préfèrent les blondes (Howard Hawks, 1953) ***
Tout en le connaissant par coeur, je prends toujours le même plaisir à revoir cette comédie à l'irrésistible fraîcheur et au Technicolor fulgurant (l'image du Blu-ray est époustouflante). Marilyn Monroe et Jane Russell, omniprésentes à l'écran, forment l'une des plus sympathiques paires de copines du cinéma et semblent s'amuser à nous faire rire. Ce film est de l'insouciance en barre. BR Fr
Total Recall (Paul Verhoeven, 1990) **
Réalisé juste avant le déferlement CGI, ce film de science-fiction martien (qui m'avait forte impression à sa sortie), s'est couvert d'une patine fin des 80's qui lui donne un sacré charme. Schwarzenegger et Stone jouent comme des pieds, mais ça apporte un côté BD très amusant. Et il y a tant de scènes mémorables. Il manque juste un petit quelque chose pour l'élever au sommet. BR Fr
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Bonjour Tom,
RépondreSupprimerTrès content de lire que tu as beaucoup aimé Hasta la Vista. C'est mon film coup de coeur de 2012 et mon préféré (de loin) pour le moment cette année. J'ai été ému aux larmes par ce film. Je suis évidemment d'accord avec toi dans les grandes lignes, l'histoire est prévisible (comme le sont souvent les road movie, ce qui en soi n'est pas un défaut), mais ce road-movie là est vraiment très particulier, attachant, et surtout très drôle. La scène du bordel en elle-même est très courte, mais l'utilisation de la musique et du ralenti admirable à ce moment-là.
Merci pour ton papier à propos de Margaret. Dans ce film, il y a Olivia Thirlby, so cutie, que j'affectionne et que je trouve absolument craquante avec sa petite frimousse d'adolescente éternelle.
En ce qui concerne Uncle David, un papier à propos de son acteur Ashley Ryder :
http://www.fugues.com/main.cfm?Article_ID=13020&l=fr&p=100_article&rubrique_ID=147
Enfin et pour rester dans la même thématique, Week-end sort à la rentrée en Blu-ray français.
Très curieux (et hâte) de le découvrir.
Jordan,
RépondreSupprimerOui c'est l'adjectif attachant qui me semble qualifier le mieux Hasta la vista, c'est ce que je me disais en voyant le film. C'est aussi un film sincère sur le handicap qui évite le piège du pathos facile.
Merci pour le papier sur l'acteur Ashley Ryder : voilà au moins un garçon qui sait ce qu'il veut !
Pour Weekend, c'est d'un tout autre niveau que Uncle David : autant le second est très ciblé et underground, autant Weekend est universel dans le thème qu'il traite, même si il se trouve que ses deux personnages sont gays. C'est un des meilleurs films que j'ai vus ces derniers mois.