Dust Devil est un film que j’ai découvert au hasard en surfant et dont les critiques sur IMDb m’ont donné envie d’en savoir plus. Je viens de le voir (DVD Z0 / Subversive Cinema) et j’en suis très content. On ne peut pas dire que ce soit vraiment un bon film mais il faut reconnaître que c’est un film passionnant à plus d’un titre.
Dans le désert de Namibie (pays indépendant de l’Afrique du Sud depuis 1990), un auto-stoppeur à chapeau et redingote de cowboy, tire le portrait au Polaroïd puis tue les personnes qui le prennent en stop. A Johannesburg, une jeune femme quitte son mari violent et part seule en voiture sur la route. Elle croise l’auto-stoppeur et le ramasse. Un flic au lourd passé suit la piste du serial-killer, aidé par un chamane qui lui raconte la mythologie du désert et notamment l’histoire du « Dust Devil », le « Démon de Poussière »…
C’est un film hybride, à la fois road-movie, western, thriller et fantastique. Il a été tourné en 1991 dans le désert namibien par le sud-africain Richard Stanley, alors âgé de 25 ans (qui a aussi écrit le scénario suite à un rêve qu’il avait fait quelques années avant). La durée originale faisait 120’ mais le producteur l’a ramené à 95’ et le distributeur à 85’. Echec cuisant. Des querelles juridiques ont fait que Stanley a été dessaisi de sa propriété sur le film qui s’est vite retrouvé sur une étagère, édité en VHS à la sauvette puis oublié. La carrière de Stanley ne s’en est jamais remise mais récemment, il s’est battu – et a payé de sa poche le travail - pour pouvoir remonter son film comme il l’avait voulu. En 2006, Subversive Cinema l’a sorti en DVD sous le titre Dust Devil : The Final Cut.
Ce n’est pas vraiment un bon film car le scénario semble assez confus à la première vision et plein de bonnes idées ou décors ne sont qu’effleurés, pas assez exploités. Il y a quelques lenteurs qui peuvent rebuter si on ne joue pas le jeu rythmique du film. Plus grave, il pâtit surtout du jeu assez médiocre des acteurs, notamment de Chelsea Field dans le rôle de la jeune femme.
Mais c’est néanmoins un film passionnant pour plein de raisons : l’utilisation spectaculaire des paysages désertiques de Namibie ; la splendide photographie qui utilise beaucoup les filtres jaunes ; le panachage étonnant des genres et codes cinématographiques ; le sous-texte politique (vestiges de l’apartheid et luttes politiques dans la région) ; le mix des langues parlées par les acteurs (anglais, hollandais et oshiwambo) ; la beauté et la poésie de certaines scènes comme une maison qui brûle dans le désert, le survol d’un canyon, l’omniprésence du vent et les prises de vues des Dust Devil (des colonnes de poussière qui apparaissent et disparaissent brusquement), les effrayantes peintures murales sur les scènes des crimes, la découverte de la ville abandonnée enfouie dans le sable ; la voix-off qui raconte les sombres légendes locales ; la musique lancinante de Simon Boswell, inspirée de Morricone et des rythmes africains et le travail génial sur la bande-son (il a même des chants de baleine) ; l’irruption impromptue du gore – du très gore - dans un récit autrement plutôt serein ; les innombrables références à d’autres films et réalisateurs (j’ai remarqué Hitcher et El Topo bien sûr mais aussi Sergio Leone, George Romero, Peter Weir, David Lean, Dario Argento… Il y en a sans doute bien d’autres).
Au final, les atouts de Dust Devil l’emportent sur ses défauts. Dès les premières images, j’ai tout de suite été happé par l’étrangeté du film, dans son fond et surtout dans sa forme. Apparemment, le film a ses fanatiques et fait l’objet d’un petit culte, sans doute parce qu’il a été invisible pendant près de 15 ans. Son édition en DVD par Subversive Cinema aurait pu le faire sortir de l’obscurité mais à part quelques articles sur quelques sites spécialisés dans le cinéma bis, rien ne s’est vraiment produit. C’est regrettable parce que Dust Devil est un film original qui aurait pu mettre sur les rails la carrière de son réalisateur. Cela ne s’est pas passé comme çà et Richard Stanley est retourné faire des documentaires. Pour les amateurs de curiosités, il serait dommage de passer à côté de ce Démon de Poussière…
Dans le désert de Namibie (pays indépendant de l’Afrique du Sud depuis 1990), un auto-stoppeur à chapeau et redingote de cowboy, tire le portrait au Polaroïd puis tue les personnes qui le prennent en stop. A Johannesburg, une jeune femme quitte son mari violent et part seule en voiture sur la route. Elle croise l’auto-stoppeur et le ramasse. Un flic au lourd passé suit la piste du serial-killer, aidé par un chamane qui lui raconte la mythologie du désert et notamment l’histoire du « Dust Devil », le « Démon de Poussière »…
C’est un film hybride, à la fois road-movie, western, thriller et fantastique. Il a été tourné en 1991 dans le désert namibien par le sud-africain Richard Stanley, alors âgé de 25 ans (qui a aussi écrit le scénario suite à un rêve qu’il avait fait quelques années avant). La durée originale faisait 120’ mais le producteur l’a ramené à 95’ et le distributeur à 85’. Echec cuisant. Des querelles juridiques ont fait que Stanley a été dessaisi de sa propriété sur le film qui s’est vite retrouvé sur une étagère, édité en VHS à la sauvette puis oublié. La carrière de Stanley ne s’en est jamais remise mais récemment, il s’est battu – et a payé de sa poche le travail - pour pouvoir remonter son film comme il l’avait voulu. En 2006, Subversive Cinema l’a sorti en DVD sous le titre Dust Devil : The Final Cut.
Ce n’est pas vraiment un bon film car le scénario semble assez confus à la première vision et plein de bonnes idées ou décors ne sont qu’effleurés, pas assez exploités. Il y a quelques lenteurs qui peuvent rebuter si on ne joue pas le jeu rythmique du film. Plus grave, il pâtit surtout du jeu assez médiocre des acteurs, notamment de Chelsea Field dans le rôle de la jeune femme.
Mais c’est néanmoins un film passionnant pour plein de raisons : l’utilisation spectaculaire des paysages désertiques de Namibie ; la splendide photographie qui utilise beaucoup les filtres jaunes ; le panachage étonnant des genres et codes cinématographiques ; le sous-texte politique (vestiges de l’apartheid et luttes politiques dans la région) ; le mix des langues parlées par les acteurs (anglais, hollandais et oshiwambo) ; la beauté et la poésie de certaines scènes comme une maison qui brûle dans le désert, le survol d’un canyon, l’omniprésence du vent et les prises de vues des Dust Devil (des colonnes de poussière qui apparaissent et disparaissent brusquement), les effrayantes peintures murales sur les scènes des crimes, la découverte de la ville abandonnée enfouie dans le sable ; la voix-off qui raconte les sombres légendes locales ; la musique lancinante de Simon Boswell, inspirée de Morricone et des rythmes africains et le travail génial sur la bande-son (il a même des chants de baleine) ; l’irruption impromptue du gore – du très gore - dans un récit autrement plutôt serein ; les innombrables références à d’autres films et réalisateurs (j’ai remarqué Hitcher et El Topo bien sûr mais aussi Sergio Leone, George Romero, Peter Weir, David Lean, Dario Argento… Il y en a sans doute bien d’autres).
Au final, les atouts de Dust Devil l’emportent sur ses défauts. Dès les premières images, j’ai tout de suite été happé par l’étrangeté du film, dans son fond et surtout dans sa forme. Apparemment, le film a ses fanatiques et fait l’objet d’un petit culte, sans doute parce qu’il a été invisible pendant près de 15 ans. Son édition en DVD par Subversive Cinema aurait pu le faire sortir de l’obscurité mais à part quelques articles sur quelques sites spécialisés dans le cinéma bis, rien ne s’est vraiment produit. C’est regrettable parce que Dust Devil est un film original qui aurait pu mettre sur les rails la carrière de son réalisateur. Cela ne s’est pas passé comme çà et Richard Stanley est retourné faire des documentaires. Pour les amateurs de curiosités, il serait dommage de passer à côté de ce Démon de Poussière…
Bonjour, je vais le chercher de ce pas. Merci'
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