La petite Innocente (Yvonne Moray, dite "Little Garbo") est convoitée par le petit Méchant en Noir et le petit Héros en Blanc. Tout ce petit monde se court après et se tire dessus. A la fin, le Méchant saute sur des bâtons de dynamite et L'Innocente embrasse le Héros.
Dans un décor western de studio générique (et donc construit pour des acteurs de taille normale), les westerners de Tiny Town chevauchent des poneys, passent sous les portes à battants du saloon et se hissent comme ils peuvent au niveau du comptoir du bar. Le cuisinier entre dans le placard pour chercher ses marmites, les musiciens se mettent à deux pour jouer de la contrebasse et les pistolets sont trop lourds pour les petites mains...
Ce pur film d'exploitation (et vrai fim culte) a été fait par un certain Sam Newfield, stakhanoviste de la série Z, en 1938. En noir et blanc et d'une durée de 62 minutes, c'est un bon candidat au titre de "plus mauvais film jamais tourné". Aucune idée de réalisation, des chansons effroyables et des lilliputiens improvisés acteurs qui surjouent tout ce qu'on leur demande de faire (sauf Le Héros et Little Garbo, qui sont assez bons). Les voix nasillardes, déjà pénibles au parlé, deviennent vite insupportables au chanté : le pompon est atteint dans une chanson où une minuscule entraîneuse, improbable croisement entre Judy Garland et Shirley Temple (mais avec la voix de Donald Duck), se lance dans l'un des pires numéros musicaux jamais vu dans un film. Les petits cavaliers maîtrisent très mal leur poneys qui courent dans tous les sens pendant les scènes de poursuite en menaçant de les éjecter à chaque instant. La bagarre finale entre le Méchant et le Héros dans la cabine en bois est en revanche très réussie.
Au début du film, un présentateur de vaudeville annonce aux spectateurs qu'ils vont assister à une grande première : "le premier film tourné entièrement avec des nains qui est aussi tout ce qu'un bon western devrait être". Bref, une bizarrerie unique en son genre, totalement "politiquement incorrecte" mais dont l'outrance (et le culot) ne sont pas désagréables. J'imagine qu'une grande partie de la troupe s'est retrouvée quelques mois plus tard à faire de la figuration dans Le Magicien d'Oz.
Un film idéal pour une nuit d'insomnie ou une soirée-navets bien arrosée entre potes. L'affiche originale du film, à part le titre The Terror of Tiny Town, proclamait ce seul adjectif : "Colossal !"
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